Le premier éditeur de logiciel canadien, OpenText, connu pour être l’un des trois premiers acteurs du marché mondial de l’ECM (Enterprise Content management), avec IBM/Filenet et EMC/Documentum, tenait hier sa réunion client annuelle à Paris. Le mot d’ordre de l’entreprise pour motiver ses 800 clients français ?: « Il vous faut simplifier vos processus, transformer les plateformes, et accélérer la distribution et le partage de vos informations pour devenir une entreprise digitale.»
Au bonheur des DAM
Une cinquantaine de firmes ont montré à l’occasion de la journée utilisateurs, les usages originaux des outils canadiens dans leurs métiers comme chez Axa ou les galeries Lafayette. Open Text dont le siège social est à Toronto, emploie plus de 8000 personnes dans le monde dont prés de 120 en France sous la direction de Benoit Perriquet. Avec le rachat de plus de 33 firmes en 24 ans, si l’on se fie à Wikipedia, elle a réalisé en 2014 : 1,624.7 milliards de dollars, soit une amélioration de 19% par rapport à 2013 et une marge opérationnelle remarquable. L’amélioration de 108% soit 361.1 millions de $ de son CA pour les offres cloud tient en grande partie au rachat du Groupe GXS pour 1,17 milliard de dollars en novembre 2013. Le canadien n’a pas cessé d’augmenter depuis ses offres dans le cloud avec le rachat d’Actuate (une plateforme analytique) et de Codys ( broker de service cloud) et s’en sert pour valoriser de ses 37 datacenters. Au-delà de la plate forme de trading B2B de GSX, l’expression la plus utilisée lors de cette journée était le fameux DAM (pour Digital Asset Management) dont le produit phare Vignette fait désormais partie de la suite CEM.
Une image de marque vieillissante
Le grand jeu chez Open Text est d’ailleurs d’arriver à retrouver le nom d’origine des dizaines de produits rachetés à l’extérieur et renommés. Interrogé sur l’intérêt que présenterait un vrai changement de nom de l’entreprise pour échapper à l’étiquette de « gestion documentaire » très réductrice qui colle à la peau d’Open Text, le directeur du marketing, Adam Howatson, présent pour l’évènement nous a précisé : « La valeur du « Brand » , l’image d’Open Text est importante depuis 24 ans, on est présent dans plus d’une centaine de pays et la simplification de notre offre offerte par nos suites et l’ouverture vers le cloud consolident notre position. On est souvent vu par les grandes SSII et nos clients comme un fournisseur d’outils pour créer des solutions métiers. L’évolution de notre offre avec Blue Carbon, l’an prochain, consolidera aussi nos offres de services cloud.»
Les deux principales annonces
A l’occasion de sa conférence parisienne, OpenText a annoncé deux principales évolutions. Une suite collaborative « Core» ouverte aux mobiles et un nouveau mode de licence. De la conférence, on aura retenu les utilisations des outils d’EDI de GSX par Schneider Electric et Rexel utilisé pour leur supply chain. SAP le principal partenaire d’Open Text en France mettait en avant les atouts d’une liaison pour documenter son ERP avec les EIM.
L’énorme portefeuille de logiciels de gestion de l’information d’entreprise (EIM) est donc maintenant disponible sur le modèle de l’abonnement par la formule OpenText Cloud. Interrogé sur le fait que la firme pourrait devenir une société entièrement dédiée au cloud comme chez Adobe ou Salesforces, Benoit Perriquet, Vice President Europe du Sud nous a précisé : « Bien sûr, on souhaite offrir toujours plus de solutions dans le cloud mais il existe des situations ou l’utilisation sur site (On premise) est une obligation. On s’adapte aux besoins de nos clients. On a des formules de souscriptions mensuelles, annuelles ou sur des durées fixes plus longues. On propose toutes les formules imaginables pour le cloud public, privé et souverain. Les clients peuvent vraiment s’abonner à nos suites de gestion de l’information par une période de temps définie, sans investissement initial .»
60 000 clients dans le monde
Sur l’impact du cloud, Mark J. Barrenechea, le PDG d’Open Text avait, lors d’une récente conférence précisé. « À travers les clouds OpenText, nous avons plus de 6000 partenaires commerciaux, nous gérons sur prés de 900 clouds des services managés de clients et prés de 60 000 clients sur notre plateforme. » Lors de la conférence parisienne, Open Text ajoutait à ces chiffres : « Open Text Cloud traite plus de 16 milliards de transactions par an, soit un volume d’affaires de 6,5 trillions de dollars, 3,5 pétaoctets de contenus stockés, pour plus de 60 000 clients à travers le monde »
A propos de la conservation des documents sur des clouds souverain, le directeur du marketing, Adam Howatson, présent pour l’évenement : « En tant que compagnie canadienne, on est soucieux de la sécurité des textes et des contrats gérés par nos logiciels. Notre indépendance vis à vis de la législation américaine est un argument apprécié. Il existe des situations comme dans les banques où la sécurité est une obsession et le cloud externalisé n’est pas envisageable. Le partenariat avec SAP (photo) permet d’offrir à nos clients qui sont aussi des états européens, des solutions indépendantes des règles US. »
Une offre qui vise aussi les PME
La deuxième annonce concernait la disponibilité d’Open Text Core qui se destine à priori aux PME au vu de ses prix (moins de 20 dollars par mois). Pourtant, la firme était surtout connue pour viser les grandes entreprises à travers une force de vente directe. La situation a changé et elle multiplie les accords avec des intégrateurs. Dans son rapport fiscal, elle compte 16 contrats de licence de plus d’un million de dollars et 11 contrats entre 1 millions et 500 mille dollars. Destinée à « l’entreprise numérique » et proposée en mode SaaS, Core s’annonce comme une application multi-utilisateurs qui permet d’échanger des documents et de gérer des informations en mode collaboratif sur différents pc et mobiles. Mais d’après la présentation qui en a été faite à La Défense, il s’agit d’une suite collaborative légère qui inclut le partage de fichiers, la modification / synchronisation, la collaboration et d’autre part, le contrôle d’administration. Le tout est disponible nativement sur les appareils Androïd, iOS et Windows phone ainsi que via le web. En somme, elle associe un déploiement sécurisé sur le Cloud à une ouverture sur tous les mobiles actuel, Smartphone, tablettes et PC portables.
Pour résumer son outil collaboratif Core, Open Text souligne cinq principales fonctions :
1 La gestion des informations: Open Text Core dispose d’une visionneuse de fichiers HTML 5 pour les documents et les contenus de bureau, conçue pour fonctionner indépendamment du terminal utilisé.
2 La collaboration sociale : Les documents peuvent être partagés entre les équipes avec contrôles d’autorisation internes et externes. Les utilisateurs ont également la possibilité de « liker » et de commenter les messages.
3 Les flux d’activités: Un tableau de bord retraçant les activités récentes permet aux utilisateurs de conserver une trace de leurs éléments en disposant d’une vue complète de leurs projets.
4 Les modifications en direct: La visionneuse de fichiers collaborative permet aux utilisateurs de consulter des fichiers sans les enregistrer sur leur terminal. Les changements apportés sont visibles instantanément, sans attendre la synchronisation sur un PC de bureau.
5 Contrôles administratifs: OpenText Core dispose d’un tableau de bord administratif ainsi que de fonctions de gestion des utilisateurs, de gestion des accès et d’effacement à distance.
Les cinq suites d’Opentext
Connue pour avoir un porte feuille pléthorique issu de ses 33 rachats, un peu comme Computer Associates, la firme aurait réuni ses 210 outils en cinq grandes suites telles que les décrit Jean-François Millasseau, Responsable Avant-vente d’OpenText :
Content Suite (ECM) : Elle propose la gestion documentaire, l’archivage ou encore le Record Management.
Experience Suite (CEM) : Ce sont les solutions de web content management, digital asset management (DAM). C’est le point fort actuel d’opentext car il permet de relier les sites de e-commerce aux projets liés au digital marketing, au « brand » et aux réseaux sociaux . Il facilite la génération de documents « riches ».
Process Suite (BPM) : Cette suite réunit le BPM ( Business Process management) classique, les applications orientées processus, le Case Management mais aussi la modélisation des organisations pour appliquer de nouvelles méthodologies et transformer les processus métiers.
Information Exchange Suite : C’est la suite dédiée à l’EDI (échange de données informatisées, ndlr), échanges de fax, échanges de sms, d’emails sécurisés. Cette suite permet la mise en relation de partenaires, clients et fournisseurs pour échanger des documents tels que des factures, des bons de livraisons, etc.
Discovery Suite : Cette suite concentre les technologies de recherche et d’investigations. Ces solutions permettent de retrouver l’information, de la classifier ou encore de lui donner des dimensions de connaissance sémantiques.