Sophos va quitter la bourse de Londres pour passer sous pavillon américain. Le conseil d’administration de l’éditeur britannique est en effet tombé d’accord avec le fonds d’investissement Thoma Bravo sur les modalités de sa cession.

Ce dernier va verser en numéraire 7,40 dollar par action. Ce montant représente une prime de 37,1% par rapport au cours de clôture de l’action Sophos en date du 11 octobre. Cela valorise la société à 3,95 milliards de dollars, soit environ 32 fois les flux de trésorerie de l’exercice clos le 31 mars. Des actionnaires représentant 27,2% du capital de l’éditeur se sont engagés de manière irrévocable à apporter leurs actions. L’acquisition devrait être réalisée par l’intermédiaire de Bidco, société nouvellement constituée par le fonds d’investissement de Chicago.

Après les acquisitions de Barracuda Networks, de LogRhythm, d’Imperva et de Veracode et une prise de participation dans le capital de McAfee, cette opération représente pour ce dernier un investissement de plus dans le secteur de la cybersécurité. Thoma Bravo gère actuellement une série de fonds de capital investissement représentant plus de 35 milliards de dollars d’engagements.

« L’acquisition s’inscrit dans notre stratégie d’investissement dans les activités en croissance du logiciel et de la technologie. Le marché mondial de la cybersécurité évolue rapidement, tiré par une innovation technologique importante, alors que les menaces informatiques pesant sur les entreprises augmentent en ampleur et en complexité », explique dans un communiqué Seth Boro, directeur associé. « Sophos dispose d’un portefeuille de produits leader sur le marché et nous pensons qu’en appliquant l’expertise, le cadre opérationnel et l’expérience de Thoma Bravo, nous pouvons soutenir l’entreprise et accélérer son évolution et sa croissance. »

Le fonds américain estime que les investissements importants de Sophos en matière de technologie et de produits ainsi que son expertise devraient permettre à l’éditeur de devenir une référence en matière de sécurité de nouvelle génération.

En investissant dans une entreprise britannique, Thoma Bravo semble jouer la carte d’un Brexit sans accord. Une option risquée pour les analystes de Hargreaves Lansdown. « Si un accord sur le Brexit était conclu, un rebond de la livre sterling pourrait contraindre les investisseurs à remettre leur main à la poche », ont-ils expliqué à Reuters.

Sophos revendique 400.000 clients dans 150 pays, 100 millions d’utilisateurs et 47.000 partenaires.

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