L’arrivée de Windows 8.1, la disparition à venir de Windows RT et l’IPO de Twitter au Nasdaq, trois évènements qui ont marqué le mois de novembre.
Dans un univers qui voit la perte de vitesse des PC et la montée en puissance des tablettes, c’est au niveau des systèmes d’exploitation des changements récents sont intervenus. Après avoir lancé la version 8.1 de Windows qui apportait quelques correctifs sur l’OS, Microsoft annonce quasi officiellement par la voix d’une de ses dirigeantes Julie Larson-Green à l’occasion de la conférence UBS Global Technology la mise au rancard de son système d’exploitation Windows RT pour tablettes Surface à base de processeurs ARM. Elle justifiait cette décision par l’idée que l’on peut exposer par la formule simple : trop de Windows, tue Windows. Microsoft conserve donc Windows pour PC et tablettes et Windows Phone pour ses smartphones.
« Au début, Windows RT avait été conçu comme un système fermé un peu à la manière d’iOS , explique Marie-Jo Foley, une journaliste spécialisée sur son blog All about Microsoft, mais il s’est révélé peut flexible ». Cette annonce devrait entrainer la convergence entre Windows Phone et Windows RT pour les smartphones et Windows pour les PC et tablettes.
Quoi qu’il en soit, Windows domine toujours l’univers des PC même si un remplacement par Linux reste techniquement possible. C’est ainsi que la direction informatique de la ville de Lausane a fait savoir qu’elle étudiait la possibilité d’une telle migration et a lancé une expérimentation sur 5 postes de travail fonctionnant sous GNU/Linux. Toutefois, ces substitutions restent très marginales. Le problème de Microsoft n’est certainement pas là, l’éditeur doit plutôt travailler à s’imposer sur les marchés des tablettes et des smartphones.
Côté poste de travail, c’est sans doute Apple qui reste le plus menaçant. Il n’est pas inutile de rappeler la véritable révolution qu’a menée Apple depuis sa renaissance après les années 2000. En 2013, Apple a réalisé un chiffre d’affaires de 170 milliards de dollars dont 91 mds$ pour l’iPhone, 32 pour l’iPad et 21 pour les Mac. Il y a dix ans, le chiffre d’affaires s’était établi à seulement 6 milliards de dollars dont 3 milliards pour les Mac. Il n’est donc pas difficile de se convaincre que ce que l’on appeler l’effet i a largement dopé les ventes de Mac.
Twitter sonne la cloche du Nasdaq
Twitter a connu un développement spectaculaire en atteignant 230 millions de contacts et devenant un véritable vecteur de communication planétaire temps réel. Ce réseau social qui impose au message de ne pas dépasser la taille des 140 caractères – même si certains se sont amusés à écrire un livre sur cette plate-forme – s’est introduit au Nasdaq en novembre, 7 ans après sa création. Lors de sa première journée de cotation, l’action s’est appréciée de 73 % passant de 26 à 45 dollars permettant à la firme de Jack Dorsey de lever 2,1 milliards de dollars et la valorisant à quelque 30 milliards de dollars.
On le sait, la capacité à séduire les investisseurs s’explique par les résultats, en particulier financier, mais aussi et surtout par les perspectives offertes par l’entreprise. Et dans le cas de Twitter, c’est clairement le second facteur qui a joué un rôle important. Car pour l’instant les pertes augmentent plus vite que le chiffre d’affaires. Au troisième trimestre 2013, Twitter a essuyé une perte nette de 65M$ s’ajoutant au déficit de 69M$ accusé au premier semestre. Cette situation s’explique par des coûts importants, tout particulièrement en R&D. Sur les six premiers de l’année 2013, Twitter a dépensé 111 M$ en R&D, soit 44 % de son chiffre d’affaires. Résultat, les effectifs ont augmenté de 15 % sur les trois derniers moins pour atteindre 2300 personnes.
Twitter, un outil de communications pour le grand public ? Sans doute, mais c’est aussi un formidable vecteur de diffusion de contenu vers tous types de cibles. Tout le monde a en mémoire le tweet de Barack Obama pour annoncer qu’il se représentait aux élections présentielles de 2012, message qui fut reçu en temps réel par 25 millions d’internautes.
Mais Twitter est aussi une plate-forme que peuvent utiliser des éditeurs, des sociétés de presse et des développeurs pour diffuser du contenu. Dans le document produit à la SEC lors de son introduction au Nasdaq, Twitter fait état de la BBC, de CNN ou du Times of India qui utilisent Twitter comme une plate-forme de distribution de contenu. Et de nombreuses entreprises utilisent Twitter pour faire de la promotion de leurs produits et services à diverses occasions, notamment lors de leur lancement.