Toutes les entreprises n’ont pas encore réussi leur transformation digitale. Dans sa dernière édition du classement des sociétés du CAC 40 selon leur mutation digitale, Les Échos notent que de nombreuses organisations sont passées à l’action, mais avec une moyenne de 11,69 sur 20 (contre 11,35/20 l’année dernière), la marge de progression reste immense.

Mais la bonne nouvelle, c’est que les entreprises ont prévu de poursuivre leurs investissements informatiques en 2018 afin de combler leurs déficits. L’architecture d’entreprise devrait faire partie des approches éprouvées pour y parvenir.

Réduire les coûts IT n’est plus d’actualité

En 2018, selon la dernière étude IT Spending Forecast de Gartner, les DSI vont augmenter leurs dépenses. En effet, poussées par les projets de transformation numérique, les entreprises françaises devraient investir 90 milliards d’euros dans l’IT et les télécoms, ce qui représente une progression de 1,4 % par rapport à l’année dernière. Ce qui sous-entend que la tendance à la réduction des coûts n’est plus d’actualité. Plus que jamais, les entreprises sont convaincues que l’informatique doit être proactive pour accompagner la mutation digitale et l’innovation métier. Parce que tout projet métier est un projet IT.

Alors que les entreprises sont vouées à se digitaliser, les DSI doivent se positionner en partenaires indéfectibles des métiers, c’est-à-dire en un centre de création de valeur qui soutient l’innovation. Il s’agit donc pour l’IT d’engager et de maintenir un dialogue continu avec les métiers. Tout en s’alignant avec eux pour planifier les capacités métiers, dans le cadre d’un système d’information rationalisé. L’architecture d’entreprise permet, dans le cadre d’un système d’information rationalisé, d’assurer la meilleure cohérence possible dans le temps entre la stratégie de l’entreprise et les modèles et les moyens métier et technologique qu’elle doit mettre en place et faire vivre pour atteindre ses objectifs.

Rationaliser les ressources IT grâce à la gestion du portefeuille applicatif

Afin d’initier de nouveaux projets, il est important en amont que l’entreprise, et a fortiori le SI, ait une vision globale de son système d’information. Car, d’une part, aucun DSI ne souhaite devoir gérer un SI chaotique, et d’autre part, aucune équipe IT ne peut être vraiment agile si elle n’a pas de compréhension des liens entre les développements IT et les performances métiers. Ainsi, la gestion du portefeuille applicatif comme pratique de l’architecture d’entreprise prend tout son sens. Il permet d’inventorier toutes les applications d’une entreprise, et de les évaluer, pour comprendre leurs liens avec les capacités, mais aussi de gérer leur obsolescence ainsi que celle des technologies qui les sous-tendent, de maîtriser leurs coûts et de mesurer leur valeur ajoutée pour les utilisateurs.

Évaluer la valeur de toutes les ressources IT permet ainsi de simplifier le patrimoine applicatif et donc, de lancer de nouveaux projets de manière efficace, flexible et agile. Cela est d’autant plus crucial que toutes les DSI sont aujourd’hui pressées d’accélérer la migration de leurs applications dans le Cloud, ou de les y développer directement. Or, certaines d’entre elles sont difficilement « migrables ». Il s’agit alors d’identifier les technologies et le code qui les sous-tendent, pour évaluer leur capacité à être transférées dans le Cloud ou non. La gestion du parc applicatif est donc doublement indispensable, pour accélérer l’innovation métier et pour optimiser les migrations dans le Cloud.

En conclusion, l’architecture d’entreprise est l’approche pragmatique qui permet de planifier les ressources IT d’une organisation pour les aligner aux besoins métiers. C’est-à-dire de faire le lien entre la stratégie et l’exécution de projets, grâce à une vue globale de toutes les capacités métiers de l’entreprise, et des applications, technologies et infrastructures qui les supportent. Pour y parvenir, la gestion du portefeuille applicatif est un formidable outil de rationalisation de ces ressources et un levier de performance pour les équipes agiles.

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Alain-Gabriel Gomane est Senior Product Marketing Manager chez MEGA International