Monté sur le ring pour remplacer John Chambers, au moment où le marché est en pleine déconfiture, le nouveau patron de Cisco vient de frapper un grand coup, mais plutôt dans le coin de son équipe de soigneurs. Il vient d’annoncer froidement que les commissions de ventes seraient revues à la baisse, le pire que l’on puisse imaginer pour un commercial. Avec son nom qui rappelle le premier des algorithmes informatiques, « le round robin », on est tenté de préciser que pour répartir à la charge, Chuck Robbins utilise la version la plus évoluée, le Round-Robin pondéré : celui dans lequel les serveurs de poids fort prennent les premières requêtes et en prennent davantage que ceux de poids faible.
« En tant que mathématicien, avec un accent sur les chiffres, je vais m’assurer que nous conduisons un niveau de rigueur opérationnelle et cela sera peut-être même un peu plus difficile que ce que vous avez fait, John,” avouait-il dans une interview vidéo avec John Chambers. Le nouveau patron de Cisco, qui était en charge des opérations de vente à travers le monde de l’entreprise connaît parfaitement l’eldorado commercial qui a permis aux meilleurs vendeurs de la planète télécom de se retrouver chez le N°1 des réseaux. Mais l’heure du serrage de ceinture est arrivée.
Des paroles aux actes il n’y a qu’un pas et un mail « meurtrier » vient de préciser que les commissions sur les ventes vont être revues à la baisse. Cela ne concerne que les marges sur les ventes au-dessus des quotas fixés et cela ne concernerait pas trop les membres de l’équipe d’Issy-les-Moulineaux qui surveillent le moindre centimètre de nouvelle fibre installée, le marché français étant plutôt atone. Heureusement, le Moyen-Orient et l’Afrique leur offrent des perspectives plus rassurantes.
Pour Robbins, il faut réduire le train de vie de la division commerciale
Selon la presse américaine, la nouvelle serait rétroactive, ce qui signifierait que le service comptable va tenter de récupérer quelques commissions qu’elle aurait déjà versées depuis janvier. Pour les vieux routiers du secteur, les poches pleines d’actions, et à deux doigts de la retraite, cette forme de mépris après des années de labeur apparaît comme un coup de grâce de la part d’un de leur pair. Surtout après des kicks off où la firme précisait qu’elle motiverait certaines ventes techniques par des « incentives » particulières. Mais l’objectif est peut-être aussi surtout de dégager de certains grands comptes les anciens commerciaux très bien payés pour faire la place à des jeunes plus ambitieux et moins gourmands. Les opérations douloureuses de ce type ne sont pas l’exclusivité des firmes des télécoms.
De manière plus classique la firme vient de remercier :
- Padmasree Warrior, le directeur technique de la firme (Cisco’s CTO and Strategy Officer)
- Wim Elfrink, le responsable des ventes mondiales Cisco’s Chief Globalization Officer
- Edzard Overbeek, le vice président des services (Senior Vice President of Cisco Services).