Les opérateurs mobiles virtuels (Mobile Virtual Network Operator) qui se servent des infrastructures des autres, ne seraient plus rentables, depuis l‘entrée de Free en janvier 2012. La preuve, avec l’annonce récente de la vente de Virgin Mobile à Numericable.
Depuis deux semaines et la fin du feuilleton du rachat de SFR par Numericable ou Bouygues, c’est au tour de leurs partenaires de revoir leurs stratégies. Numericable reprendrait Virgin Mobile, sur la base d’une valeur de 325 millions d’euros. 
Le propriétaire de SFR, le groupe Vivendi, financerait la transaction à hauteur de 200 millions d’euros.

L’anglais Carphone à la source de la vente

Au départ, c’était le britannique Carphone Warehouse, qui détient 46 % du capital de Virgin Mobile qui cherchait, depuis les rumeurs de rachat de SFR, à céder sa participation. Elle venait d’ailleurs aussi de revendre son réseau de boutiques en France et de se restructurer car elle est elle-même en train de fusionner avec la firme Dixon en Angleterre. Virgin Group par ailleurs possède aussi 46% du capital de Carphone et ne devrait pas s’en dégager, selon nos confrères britanniques. Ce retour à la source, dans son pays d’origine, rappelle la vague publicitaire des années passées (ci-joint une allusion à Gérard Depardieu  qui avouait  pouvoir revenir en France s’il payait moins de taxes . Il était taxé à 87% de ses revenus) .

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SFR devrait ainsi valoriser la participation minoritaire qu’il détiendra dans le capital de la future société à naître de la fusion Numéricâble-SFR-Virgin Mobile. La rumeur de l’annonce de ce matin a eu pour effet de faire progresser le titre de Numericable.

Depuis l’arrivée de Free, le marché de MVNO s’est effondré

Dès juillet 2012 le MVNO Breizh Mobile qui appartient aussi à la holding Omea telecom, comme Virgin, avait déjà fusionné avec Virgin Mobile. Universal Music Mobile avait, de son coté, fusionné avec Bouygues pour devenir « les forfaits bloqués » de Bouygues. Hello MTV, NRJ Mobile et ID&T Mobile sur le marché européen, par contre, jouent toujours sur les cartes prépayées et l’effet de « club » pour attirer les jeunes. Les autres grandes marques de cartes prépayées telles que celles des distributeurs comme Réglo Mobile (ex-Leclerc Mobile) font aussi  partie des MVNO sur la sellette. Le réseau dépendant de SFR, Carrefour Mobile lancé en 2007  avait par exemple arrêté, l’an passé, son activité en propre pour ne devenir qu’une sous-marque d’Orange. Auchan Telecom, lui aussi , en septembre 2013 avait cédé sa structure à l’opérateur EI telecom qui gère aussi le réseau de CIC mobile et celui de NRJ mobiles. D’autres banques et de grands fournisseurs de service se sont servis des cartes des MVNO comme une sorte de cartes de clubs. Ces services à la clientèle ne devraient pas disparaître pour autant, l’infrastructure de réseaux sous-jacente étant rarement mise en avant.

Bouygues Telecom en « stand by » ?

Par contre la rumeur de négociations entre Bouygues et France Telecom entretenue par Arnaud Montebourg ne serait pas d’actualité ( lire du rififi dans les télécoms). Bouygues évalué à 6 Milliards d’euros par la presse économique pourrait passer dans les mains de l’opérateur historique sous forme d’actions liées à une augmentation du capital. Mais la négociation achopperait sur la valeur de l’entreprise. Martin Bouygues en voudrait 8 milliards et pas 6 comme on le suppose. Le PDG d’Orange, Stéphane Richard, a affirmé à notre confrère Les Echos que « personne ne [lui] a demandé du côté de l’Etat d’étudier le rachat de Bouygues Telecom. (…) On évalue nos options ».