Avec 12,4 milliards de chiffre d’affaires, le Top 250 qui réunit les 250 éditeurs français de logiciels a réalisé une croissance de 15 % et créé 8000 emplois nets.

C’est ce qu’indique l’édition 2015 du Top 250 (la 6ème) réalisée par le Syntec en partenariat avec le cabinet EY. En fait cette croissance globale à deux chiffres est un peu trompe l’œil. Car si on enlève les résultats de Dassault Systèmes et de Criteo, la nouvelle étoile filante de l’Internet, cette croissance tombe à 8 %, ce qui est nettement moins bien. Cette année, le Syntec a recensé 380 sociétés mais étudié les 250 premières pour être en mesure de faire des comparaisons.

Le Top 250 est segmenté en trois catégories : les éditeurs sectoriels, les éditeurs horizontaux et les éditeurs de logiciels aux particuliers et les éditeurs de jeux. Ce sont les premiers, avec Dassault Systèmes, qui ont réalisé la meilleure performance avec une croissance de 40 %.

Frank Sebag, associé EY en charge de l’étude note une forte concentration du secteur : 7 % des éditeurs (35 éditeurs) réalisent 70 % du chiffre d’affaires et il y a peu d’acteurs au-delà de 50 M€. En fait, dans cette longue liste, on ne compte en fait que trois éditeurs de classe mondiale : Dassault Systèmes, Ubisoft et Criteo qui, chacun dans leur spécialité, sont parmi les tout premiers mondiaux. On doit noter une performance de la catégorie des éditeurs dans la catégorie 50-100 M€ mais concentré sur quelques acteurs.

Les 8000 créations d’emploi nets porte à 145 000 salariés majoritairement implantés en France. Les recrutements se sont encore accélérés par rapport à la précédente édition et 86 % des éditeurs interrogés souhaitent embaucher en 2016 contre 82 % l’an dernier, c’est donc là un enjeu majeur de développement. Mais il y a un hic car plus de trois décideurs interrogés sur quatre font part de leurs difficultés à recruter certains talents dans un contexte où les besoins sont importants afin de maintenir la croissance. Pour 2 sur 3, les talents rares sont toujours les développeurs.

Sans grande surprise, les trois priorités techniques sont le cloud – incluant le SaaS – la mobilité et le big data. Il ne manque donc que les deux S pour Social (réseaux sociaux) et Sécurité. Le SaaS (Software as a Service) dont on pense qu’il est aujourd’hui largement diffusé est toujours un sujet d’actualité car seulement 25 % du chiffre d’affaires est réalisé selon ce mode contre 22 %. L’effet parc est tel qu’il est difficile de faible évoluer plus rapidement les entreprises qui ont des logiciels on-premise et qui sont réticents à sauter le pas.

L’innovation reste un élément très fort du développement des entreprises. En moyenne plus de 16 % du chiffre d’affaires des éditeurs sont destinés à la R&D. La part des effectifs qui est y consacré est toujours en hausse. 75 % de ces effectifs sont basés en France. Selon les responsables de l’étude, tous les décideurs interrogés s’accordent sur le fait que l’écosystème en France est favorable avec « d’excellentes filières de formation pour les développeurs » mais qui ne sont pas assez nombreux.

Une étude un peu plus longitudinale, plusieurs facteurs expliquent selon Franck Sebag, la croissance des éditeurs. D’abord l’idée de « Born Global » selon laquelle il faut penser international dès la création de leur entreprise et cela pour deux raisons : trouver de nouveaux marchés mais aussi montrer une capacité à tirer de l’investissement. Se pose alors la problématique de la croissance rentable et non rentable. Les tenants de la première mettent l’accent sur la quête des marchés et les seconds sur la rentabilité. Le second concerne l’innovation est un élément essentiel dans ces secteurs. Et le troisième est la qualité de l’équipe qui n’est pas seulement le haut niveau d’expertise et de compétences techniques de chacun de ses éléments mais aussi la capacité à faire collaborer des personnes en acceptant la diversité des profils.

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Lauréats des trophées 2016

Trophée 2016 International, décerné à la société Neotys, qui aide les entreprises à garantir la fiabilité, la performance et la qualité de leurs applications. Neotys est l’un des principaux innovateurs sur les marchés du test en charge et de la supervision de performance pour les applications web et mobiles.

Trophée 2016 Innovation, décerné à la société The Cosmo Company, spécialisée dans la modélisation et la simulation de systèmes complexes. Les logiciels et services développés apportent des innovations de rupture sur des sujets comme la résilience de chaines logistiques complexes, la robustesse de réseaux critiques (électricité, eau, communication,…), l’optimisation de l’impact environnemental d’infrastructures urbaines ou encore l’optimisation de la bioproduction pour l’industrie pharmaceutique.

Trophée 2016 Jeux vidéo, décerné à la société Asobo Studio, studio de développement reconnu pour la qualité de ses productions (jeux à licences, action-aventure, jeux de course…). Ils sont notamment à l’origine de jeux basés sur de célèbres licences (Ratatouille, Wall-E, Garfield, Toy Story…).

Trophée 2016 Prix du public, décerné par un vote en direct des participants de la soirée à TVTY, société spécialisée dans le webmarketing et la publicité en ligne.