6 % de croissance en 2013, 20 % sur les deux dernières années, 10 000 emplois créés, une progression rapide du SaaS, tels sont les principaux éléments du secteur présentés par Syntec Numérique à l’occasion du Top250.

Ces principaux chiffres qui font la preuve de la vitalité d’un secteur qui pèse environ 9 milliards d’euros ne peuvent pas faire oublier sa faiblesse au niveau mondial avec deux seuls champions à cette échelle : Dassault Systèmes en tant qu’éditeur sectoriel et Ubisoft dans le domaine des jeux. Il faut noter aussi le phénomène Criteo qui, en quelques années, est devenu le deuxième éditeur de logiciel national et le deuxième éditeur sectoriel. Le nouveau champion de l’Internet s’est introduit au Nasdaq il y a environ un an et a vu le cours de son action s’envoler avant de retomber à son niveau d’introduction. Mais cette incontestable réussite a déjà l’objet de convoitise. En août dernier, c’est Publicis qui aurait été intéressé par l’acquisition de cette pépite mais sans concrétisation jusqu’ici.

9 Top250 1Evolution de l’action Criteo depuis son introduction en bourse en octobre 2013

Réalisé par Ernst & Young, la 4e édition du Top250 organise le classement en trois grandes catégories : sectoriels, horizontaux, particuliers et jeux. La forte croissance de ces deux dernières années est inégalement répartie en fonction des différents secteurs : les deux premiers (sectoriels et horizontaux) voguent au rythme supérieur ou égal à 20 % alors que le secteur des jeux est à la peine est à la peine. « Il convient de souligner qu’Ubisoft et Gameloft génèrent à eux seuls 84 % du chiffre d’affaires « Particuliers et Jeux », ce qui entraine un forte volatilité de cette catégorie », explique Frank Sebag, Associé chez Ernst & Young.

Le ralentissement de 2013 par rapport à 2012 (6 % contre 14 %) est lié selon Ernst & Young est lié à la structuration même du marché composé de petits éditeurs mais aussi de très grands groupes dont les variations de résultats peut significativement influencer les chiffres globaux.

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Quatre tendances explique l’évolution du secteur rappelait Frank Sebad lors de la présentation de ce Top250 placé sous le signe de la transformation numérique.

– L’international : les éditeurs qui croissent le plus vite sont celles qui se développent rapidement à l’international. Le CA réalisé hors de l’Hexagone de éditeurs de moins de 10 M€ de CA est de 20 % et il atteint plus de 50 % pour ceux qui sont au-delà de 100 M€. Frank Legal rappelait la formule devenue fameuse « démarrer local mais penser global ».

– L’innovation : C’est là un facteur stratégique dans le succès du secteur qui consacre en moyenne 15 % de son chiffre d’affaires en R&D. Mais cette moyenne est inégalement répartie et augmente avec la taille. Près de 80 % des acteurs ont eu recours ay Crédit Impôt Recherche (CIR), une initiative gouvernement dont le succès ne se dément pas. Mais sur ce plan Bruno Vanryb s’est félicité de la réussite de ce dispositif mais a fait part de son agacement en mentionnant les tracasseries administratives qui vont avec : « 34 % des éditeurs qui ont bénéficié du CIR ont été contrôlé par Bercy » a-t-il commenté en marge de la présentation. Mais ici l’équivalence des termes innovation et R&D est sans doute pas opportune car elle n’est sans doute pas réelle. Il existe de la R&D qui ne procède pas ou de créé aucune innovation (certaines logiciels bien connus en constitue la preuve) et l’innovation peut, dans certains cas, être bien supérieure aux sommes qui ont été consacrées au développement de logiciels.

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– SaaS : ce nouveau modèle de consommation du logiciel à travers le cloud se développe rapidement. Il est passé de 8 % en 2011 à 17 % en 2013. Ici, ce sont les petits éditeurs qui sont les plus dynamiques, les plus gros ont, semble-t-il plus de mal à gérer la transition craignant peut-être d’avoir du mal à gérer le passage du mode licence au mode as a service.

– les talents : « la guerre des talents qui est commencée depuis un moment est mondiale », rappelait Frank Sebag. Le secteur a été créateur net de 10 000 emplois sur l’année 2013 et le besoin à venir seront au même niveau car les prévisions en matière de recrutement restent optimistes : 75 % des entreprises interrogées ont émis le souhait de recruter dans les années à venir, un pourcentage supérieur à celui de 2012. Des profils nouveaux apparaissent comme le big data qui associent pour accompagner la transformation numérique associant l’informatique, la statistique et les mathématiques.

 

Les prix de la soirée
Au cours de cette soirée, quatre prix ont été décernés aux éditeurs les plus dynamiques de l’année. Le jury, présidé par Nicolas Gaume, Président du SNJV et composé de personnalités de l’écosystème numérique, a ainsi remis les trophées suivants :Trophée 2014 International : Intersec, créateur de logiciels pour opérateurs téléphoniques(autres nominés : Asobo Studio et eFront).
Trophée 2014 Innovation : Scality, éditeur d’une technologie logicielle de stockage distribué ou « software defined storage »(autres nominés : Wyplay et Mirakl).
Trophée 2014 Jeux vidéo : Focus Home Interactive, société française de développement et de distribution de jeux vidéo(autres nominés : Amplitude Studios et Scimob)
Trophée 2014 Prix du public : FinalCAD, éditeur de logiciel SaaS de suivi de chantier (autres nominés : Amplitude Studios et Mirakl).