Le premier ministre Manuel Valls participait hier à la conférence inaugurale du Salon des entrepreneurs, manifestation qui se déroule durant deux jours au Palais des Congrès à la Porte Maillot à Paris. Du côté exposition, outre les fournisseurs de services dédiés à la création d’entreprise, on pouvait y découvrir un grand nombre d’éditeurs informatiques spécialisés dans la gestion comptable (Sage, EBP,etc.) mais aussi des sociétés qui favorisent l’éclosion de start-ups, comme Orange, Google ou Salesforce. Pour le premier ministre, ce fut l’occasion de répéter une partie du contenu des 170 mesures pour faciliter le travail des entrepreneurs, une partie du « choc de simplification » promis par François Hollande lors de sa campagne électorale. A l’occasion d’une visite du salon bondé, le premier ministre a eu l’occasion de croiser Valérie Pécresse, la nouvelle présidente de la région Ile-de-France à sa sortie et le président du Medef, Pierre Gattaz. Ce dernier avait déclaré en décembre que la France avait besoin d’un plan d’état d’urgence pour lutter contre le chômage. « Ce que l’on fait pour la sécurité, la France doit être capable de le faire pour l’emploi qui est le principal fléau du pays ». Pas d’échange, par contre, avec l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon, venu lui aussi défendre ses idées sur les entreprises, lui qui fut à la base de la création du statut d’auto-entrepreneur.

Plus d’un million d’auto-entrepreneurs

A ce propos, ces derniers seraient d’ailleurs désormais plus d’un million en France ( 1075 0000), un vrai marché pour les vendeurs de logiciels. Mais, selon les statistiques d’ACOSS publiées en janvier dernier, en fait, seuls 600 000 avaient déclaré des revenus au deuxième trimestre 2015, ce qui ne fait à peine que 55% de l’ensemble. Leur statut a beaucoup évolué et n’est plus aussi intéressant qu’à l’époque du quinquenat de Nicolas Sarkozy, avec par exemple la loi Pinel de 2014 qui impose aux auto entrepreneurs de s’inscrire au registre du Commerce et des sociétés (RCS) s’ils sont commerçants ou  au répertoire des Métiers (RM) s’ils sont artisans. Seuls les libéraux n’ont pas ‹d’obligations» si ce n’est que de ne pas dépasser les 32900 euros de revenus par an, les structures commerciales pouvant atteindre 82 200 euros.

Pour Valls, les 35 heures ne sont plus un tabou

Mais pour Valls, à la tribune du Palais des congrés ( photo d’ouverture) «C’est au sein de l’entreprise qu’il faut favoriser la négociation sur le temps de travail, c’est là où il faut de la flexibilité, de la souplesse. Il faut déverrouiller tout ce qui empêche l’esprit d’initiative. Ce n’est pas uniquement les chefs d’entreprise… Les entrepreneurs, les gens veulent entreprendre, créer, innover. »  Pour Manuel Valls : « 78% des Français misent sur les PME pour redresser l’économie de la France. Ils ont raison. Je suis le Premier d’entre eux. Je crois dans la force des entreprises et j’aime l’entreprise. J’ai eu l’occasion de le dire.» Parmi les mesures citées par Manuel Valls, on retiendra celles destinées à Pôle Emploi. L’orientation automatique des candidatures spontanées vers les entreprises qui recrutent, grâce à un simulateur, nommé « la bonne boîte« . Le gouvernement a annoncé aussi la mise en place de «l’Emploi Store», un site internet « 2.0  » ( voir image ci-dessous ) qui « intègre tous les services web et mobiles pour accompagner  les chercheurs d’emplois dans la recherche de leur emploi ». Capture d’écran 2016-02-04 à 11.31.20