Pour cette édition 2014 de son AWS Summit Paris à la Maison de la Mutualité, Amazon Web Services a voulu délivrer un discours très orienté sur les bénéfices métier pour les entreprises. « Airbnb, Spotify, Dropbox, Flipbaord… toutes ces sociétés ont en commun qu’elles n’existaient pas il y a seulement quelques années et qu’elles ont connu un développement spectaculaire », explique en substance Werner Vogels, directeur technique d’AWS et n’auraient pas pu croître aussi rapidement sans s’appuyer le cloud indique-t-il ne manière implicite. Il est vrai que la croissance d’Airbnb a été spectaculaire. Créée en 2008, cette plate-forme communautaire de location et de réservation de logements pour particuliers assure l’hébergement de quelque 150 000 personnes chaque nuit avcc une équipe opérationnelle de seulement 5 personnes autant dire pas de DSI ni de salariés ayant du temps à consacrer à la mise en place et à l’exploitation d’un data center. Pour toutes ces nouvelles startups qui proposent de nouveaux produits et services ou de nouveaux business models.
C’est d’ailleurs, le même déficit de ressources qui a conduit la société Aldebaran Robotics, à aller vers le cloud. « Malgré des compétences techniques avancés dans les technologies numériques, nous n’avions aucune expérience en matière de data centers dans nos équipes, ni en planification ou en gestion budgétaire… », explique Julien Simon, CTO de la société. « Bref tous les ingrédients étaient réunis pour faire appel à ses services de cloud public ».
Créée en 2005, Aldebaran est spécialisée dans la création de robots humanoïdes (cute humanoid robots). Nao et Romeo (ce dernier est un projet de développement de Cap Digital) qui sont les deux robots développés et ont été vendus à plus de 5000 exemplaires dans le monde, principalement dans les laboratoires de recherche, les écoles primaires, notamment d’enfants autistes, et les communautés de développeurs. Aldebaran fait une utilisation intentive de l’IT : site web et d’ecommerce pour télécharger des mises à jour de logiciels et les nouvelles applications, une IT pour la gestion de la flottes des robots, une IT pour les développeurs et enfin une informatique traditionnelle pour la fabrication et la logistique. La haute disposinibilité est donc un élément important au-delà de tous les attributs habituels du cloud. C’est fin 2012 qu’Aldebaran a fait ses premiers essais avec les services EC2 et S3 d’AWS pour ensuite faire appel à nombreuses autres applications dans le cadre de services managés. Actuellement, l’informatique d’Aldebaran est déployée dans deux régions au sens AWS, mais pourrait assez facilement dupliquer ailleurs si le besoin s’en faisait sentir grâce à ce qu’on pourrait appeler « le copier/coller d’infrastructure » selon l’expression de Julien Simon.
Mais, le cloud n’est pas réservé aux startups ou aux PME. Pour preuve, 70 % des sociétés du CAC40 font appel à nos services, indique Werner Vogels. Même s’il n’est pas dans ce groupe, Dassault Systèmes est une société de belle taille avec ses 12 000 salariés – dont un tiers en R&D –, près de 2 milliards d’euros de chiffres d’affaires et 190 000 clients. L’éditeur français a déployé sa plate-forme 3DExperience sur le cloud AWS après quatre ans de travail collaboratif. 3DExperience est une plateforme qui regroupe des applications sociales et collaboratives, desapplications de modélisation 3D, des applications de contenu et de simulation et et des applications de traîtement de l’information ainsi qu’un portefeuille de solutions-expériences dédiées à 12 industrie. 3DExperience est présentée par Florence Hu-Aubigny, VP Dassault Systèmes comme une étape majeure dans le développement des applications de l’éditeur. Le fait de l’avoir mis dans le cloud est donc un gage de confiance important.
Alcatel-Lucent n’est également le premier venu. Après avoir développé une application de partage de vidéo pour des besoins interne baptisé Bell LabsTV, L’équipement télécom en a fait un produit commercialisable, baptisé d’abord ti>izio puis plus récemment OpenTouch Video Store (OTVS). « Pour lancer ce produit, nous n’avions pas de budget et nous avions besoin d’une infrastructure IT, rapporte Erwan Baynaud, responsable du développement de ce produit. S’il est difficile de mesurer les économies réalisées car nous avons déployé ce produit ditectement dans le cloud ». Cela n’empêche pas Alcatel-Lucent de réfléchir à déployer toute la gamme des solutions OpenTouch sur AWS. « Ce qui sera plus complique, explique Erwan Baynaud, car ces logiciels n’ont pas été développé pour le cloud ».
Autre message affiché à l’occasion de cette conférence, AWS présente ses clients plutôt comme des partenaires qui définissent les nouveaux produits ou les nouvelles fonctionnalités dont ils souhaitent disposer. L’idée n’est pas nouvelle dans le secteur informatique, les clubs utilisateurs qui remontent leur desirata existent depuis bien longtemps mais le cloud permet d’aller beaucoup plus loin et transformer radicalement la relation entre le fournisseur et ses clients. Le client est désormais partie prenante dans la définition et la conception des produits et des services.