Windows sur le poste de travail et Office étaient les deux vaches de Microsoft. Aujourd’hui, les sources de revenus sont beaucoup plus diversifiées.

L’annonce de Windows 10 le 29 juillet dernier ne s’est pas faite dans l’indifférence mais était loin de susciter l’enthousiasme des utilisateurs, qu’ils soient particuliers ou DSI, et la pompe que Microsoft mettait à chaque nouvelle version de son système d’exploitation depuis 30 ans que l’éditeur rythme la vie du poste de travail : de Windows 1.0 passé inaperçu à Windows 10 qui marque un virage important dans la mesure où ce sera la dernière version au sens où les DSI le comprennent puisque les mises à jour et évolutions seront distribuées en permanence sans Service Pack ou sans passer à une nouvelle version.

Malgré l’annonce de Windows 10 en juillet dernier qui aurait dû avoir l’effet de booster les ventes comme à chaque nouvelle version et aussi de doper les ventes de PC. Et pourtant au dernier trimestre le chiffre d’affaires réalisé avec Windows a baissé de 5 % alors que dans les ventes de la division Intelligent cloud a augmenté de 5 %.

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Le rapport Ed Bott a décrypté les revenus des différentes activités à partir des derniers résultats trimestriels ce qui n’est pas tâche facile dans la mesure où Microsoft organise ses comptes en trois grands segments au contour relativement abscons : Productivity and Business Process, Intelligent Cloud et More Personal Computing. Mais il a reconstitué sur des bases plus compréhensibles (voir tableau ci-dessous) à partir des commentaires apportés par l’éditeur dans le document déposé à la SEC.

Microsoft n’est plus vraiment un éditeur de logiciels pour poste de travail et en passe de devenir un fournisseur de services motorisés par le cloud Azure. Tels que sont désormais présentées les activités de l’éditeur, les produits serveurs et services cloud constituent désormais le premier poste de revenus avec 20 % du chiffre d’affaires de 2015 (un peu plus de 18 milliards de dollars) devant les produits de gaming qui viennent désormais en deuxième position.

En 2005, les activités autour de Windows sur le poste de travail et Microsoft Office représentaient près de 60 % du chiffre d’affaire et contribuaient encore plus aux profits de l’entreprise. C’est donc une évolution très importante car dans le même temps, Microsoft a multiplié son chiffre d’affaires par un facteur 2,35 (93,6 milliards de dollars contre 39,8 en 2005).

A l’occasion de la publication des derniers résultats trimestriels (2e trimestre de l’exercice fiscal), Microsoft a distillé quelques chiffres pour décrire les évolutions de ses business models. Les ventes de services cloud ont atteint 9,4 milliards de dollars (environ 10 % du CA Total) en augmentation de 15 % par rapport au trimestre précédent et de 71 % par rapport au même trimestre de l’exercice précédent. La majorité provient des ventes de logiciels en mode SaaS tels qu’Office 365 et Dynamics CRM, une proportion moins importante vient des services IaaS/PaaS. Les revenus d’Azure ont augmenté de 140 % en rythme annuel mais Microsoft ne donne pas les chiffres d’activité. En octobre dernier, le cabinet Forrester évaluait à 1,6 milliards de dollars les ventes de services Azure.

Les ventes d’abonnements à Office 365 ont augmenté de 124 % en rythme annuel pour atteindre 20,6 millions d’utilisateurs ce qui reste encore assez faible quand on les compare aux solutions équivalents sur le poste de travail ou on-premise.

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