C’est à un véritable réquisitoire contre le cloud que c’est livré Steve Brazier à l’occasion du Canalys Channel Forum de Cannes. Le CEO du cabinet d’études a en effet expliqué à l’assistance que proposer des services cloud à leurs clients était pour les revendeurs une stratégie risquée, le cloud étant une technologie encore instable, rapporte ChannelPro.
« Des centaines de millions de dollars ont été investis dans le cloud public mais aucun ne rapporte. Amazon Web Sevices a généré des pertes évaluées entre 410 et 810 millions de dollars l’an dernier. Le niveau de compétition augmente provoquant une baisse des prix, donc une baisse des revenus », a martelé le patron de Canalys, ajoutant que Rackspace envisageait de se retirer de cette activité.
Selon lui, le modèle économique de l’IaaS n’est pas avéré. « Vous lancez le produit, les clients viennent, vous leur faite des promesses, vous avez plus de clients, vous construisez de nouveaux datacenters et embauchez des équipes. Mais vous ne pouvez bâtir votre business que si vous recrutez de nouveaux clients plus vite que la baisse des prix », a-t-il expliqué en conseillant aux revendeurs de ne vendre de l’IaaS qu’en ayant une connaissance précise de la situation financière du fournisseur.
Voulant marquer les esprits, il a rappelé que personne n’avait été capable de prédire la crise financière du secteur bancaire, mais que cette fois-ci on percevait des signes alarmants dans le cloud public.
Le SaaS n’est pas en meilleure posture selon Steve Brazier. Il a rappelé que Salesforce perdait de l’argent et que Box, qui propose du stockage en ligne, craignait d’atteindre le point de rupture, lorsque ses frais de commercialisation et de marketing dépasseront ses revenus. Il estime que même Office 365 s’avère moins rentable que les anciennes licences. Selon lui, 5% des serveurs d’une entreprise équipés d’Office 365 suffisent aujourd’hui pour bâtir une solution complète.
Point de salut pour les revendeurs, estime-t-il, en dehors de la revente traditionnelle de produits, avec une préférence pour les souscriptions annuelles. Les services managés, qui peuvent convenir aussi bien à l’informatique de papa qu’à la nouvelle IT, trouvent également grâce à ses yeux.