Cohesity et Rubrik entendent faciliter les opérations de backup / restauration. Le premier comme première étape vers d’autres applications, le second comme solution d’unification.
Crée en juin 2013 mais sorti de l’ombre en juin dernier, Cohesity s’est donné comme objectif de résoudre l’épineux problème du stockage des données secondaire, celles qui résident sur différents et qui ne sont pas utilisés quotidiennement. Comme Monsieur Jourdain, Cohesity définit les données secondaires toutes celles qui ne sont pas primaires. Dit d’une autre manière, ce sont les données qui ne sont pas des données de production mais nécessitent des SLA ce qui inclut les données utilisées dans les environnements DevOps et analytics.
« Ces données sont fragmentées sur des supports hétérogènes[1] issus de très nombreux fournisseurs et leur gestion est inefficace, explique Mohit Aron, fondateur et CEO de Cohesity. Par ailleurs, cette situation génère ce que l’on appelle les dark data, c’est-à-dire les données dont on perdu la trace et dont on ne sait même plus qu’elles existent, entraînant un manque total de contrôle ». Cette fragmentation se situent au niveau des systèmes (environnement VMWare ou Hyper-V, Applications d’entreprise…), des licences, des copies de données, des interfaces… Bref, des ilots qui constituent l’antichambre du chaos. La solution proposée par Cohesity, consolider toutes ces données sur un système hyperconvergé de stockage secondaire. Cette approche est assez logique dans la mesure où Mohit Aron a été un des fondateurs de Nutanix, le champion actuel des systèmes hyperconvergés et a également participé chez Google au développement du système de fichiers distribués Google File System.
Pour Cohesity, le backup est le point de départ de Cohesity Data Platform mais qui vise à s’étendre à tous types d’application partage de fichiers, Développement et test, analytics, archivage et même cloud. La plate-forme matérielle se loge dans une appliance 2U avec 3 ou 4 nœuds permettant d’évoluer jusqu’à 96 To d’espace disque et 6 To de mémoire Flash. Les utilisateurs commencent avec 3 nœuds et peut être mis à niveau à chaud. Une appliance à 4 nœuds est commercialisé aux environs de 100 000 dollars.
« Nous proposons une sorte de couteau suisse avec une puissante solution de backup qui permet aux utilisateurs d’évoluer vers d’autres applications », explique Riccardo Di Blasio, COO de Cohesity. Présente aux Etats-Unis seulement, l’entreprise entend aborder le marché européen au début 2016. « Nous entendons rester une société indépendante plutôt que d’être rachetée par un grand fournisseur et pourrions envisager une nouvelle levée dans les années 2016/2017», poursuit-il en précisant que pour l’année 2015 le chiffre d’affaire devrait se situer dans les zones inférieures de 10 M$.
Sur les fonts baptismaux de l’entreprise, Cohesity ne manque pas d’atouts. D’abord elle a réussi à lever 70 M$ et a attiré dans ses rangs des pointures du stockage. La semaine dernière, c’est Steve Mullaney, ex-CEO de Nicira, la startup spécialisée dans le Software-defined Networking rachetée en 2012 par VMWare, qui était embauché comme conseil indépendant. Dans le même temps, Daniel Warmenhoven, ex CEO de NetAPP rejoignait le conseil d’administration. Deux recrues de taille qui donne une indication de l’ambition de l’entreprise.
Rubrik, la simplicité de l’iPhone appliqué au backup
Rubrik veut faire une seule chose mais entend le faire bien. Avant même mettre en avant ses produits, l’entreprise fait état avec une satisfaction certaine des membres de son équipe. D’abord, les investisseurs parmi lesquels on peut citer John Thompson, ex-CEO de Symantec et actuel Chairman de Microsoft, Frank Slootman, ex CEO de Data Domain, l’un des leaders de la déduplication aujourd’hui dans le giron d’EMC et Mark Leslie, ex-CEO de Veritas. Ensuite, l’équipe de direction qui peut se targuer d’avoir une expérience très diversifiée dans Google, Facebook, Data Domain, VMware et Oracle dans un mix deux tiers grand public et un tiers entreprise. Rubrik vise un et un seul objectif : simplifier la fonction de backup / restauration. Avec l’ambition de devenir l’ « iPhone du backup ». En moins de deux ans depuis sa création, Rubrik a avancé au pas de charge avec pas moins de 2 versions de son logiciel, une quarantaine de distributeurs partenaires – en France, la société basée à Boulogne Scasicomp fait partie de ce réseau – et une base installée de près de 70 appliances.
La solution logicielle de Rubrik s’appuie sur les inévitables infrastructures hyperconvergées et prendra en compte, à terme, tous les environnements. Le backup est réalisé par les administrateurs d’exploitation à partir de tâches qu’ils définissent. La solution Rubrik utilise un moteur de règles qui permettent de définir automatiquement des tâches en fonction d’une politique définit en fonction de différents critères, notamment des critères liés à la réglementation. Rubrik propose cette solution sous la forme du logiciel qui est indépendant de l’architecture matérielle ou d’une appliance.
L’appliance r300 est proposée dans un châssis 2U, supporte les protocoles NFS et SCSI, et offre une API de type REST. Elle supporte également les environnements de virtualisation VMware vSphere 5.1 et au-dessus, S3 d’Amazon pour de la réplication et de l’archivage (rétention à long terme) et le stockage objet. Azure de Microsoft et Google cloud sont dans le radar. Cette appliance est déclinée en deux versions, toute deux utilisant 4 processeurs Intel à 8 cœurs doté d’une mémoire de 256 Go et un mix de stockage HDD et SDD et différentes connexions réseau.
Parallèlement à l’unification de l’ensemble des besoins de sauvegarde/restauration sur une seule plate-forme évolutive en fonction des besoins (c’est la notion de scale-out), la solution ne nécessite pas d’agents à installer. Il est possible d’ajouter des nœuds que le logiciel reconnait de manière automatique sans intervention humaine. La solution de Rubrik comprend une fonction d’indexation qui permet d’effectuer des recherches de données de manière aussi simple qu’une recherche sur Internet avec un moteur ad-hoc. Pour la conception de l’interface utilisateur, Rubrik s’est inspiré de la démarche de l’iPhone en la voulant aussi simple que possible. Dans cette démarche, l’expérience des fondateurs dans le logiciel grand public a été mise à profit.
» Avec notre solution, il n’y a pas de courbe d’apprentissage, affirme Bipul Sinha, cofondateur et CEO de l’entreprise. Pourquoi les opérations de sauvegarde doivent-elles être plus compliquées que l’utilisation de votre iPhone ? Et l’avenir ? Bien sûr, nous avons une roadmap, mais nous voulons surprendre le marché », conclut-il.
[1] Ces données sont stockées sur de multiples systèmes, font l’objet de différentes licences, de multiples copies, accessibles via des interfaces différentes
puis