Le cloud est-il un moyen ou une fin ? Cette question basique peut permettre d’engager la réflexion sur le choix d’une solution.
Les bénéfices que peut apporter la mise en œuvre d’une solution cloud sont connus et ont été rebattu par les fournisseurs : informatique en libre-service, paiement à l’usage, haute disponibilité, élasticité (qui permet un ajustement en fonction de l’activité pour répondre à un projet ponctuel, par exemple des projets de big data qui peuvent nécessite des capacités de calcul importantes à un moment donné), passage d’une démarche CAPEX incluant des investissements initiaux importants à une approche OPEX de dépenses de fonctionnement…
La dernière étude réalisée par le cabinet Markess International portant plus spécifiquement sur l’externalisation des infrastructures informatiques avec le cloud computing (Pour accéder à l’étude de Markess), confirme bien que de plus en plus de DSI sont séduits par les ROI du cloud. Près d’un sur deux évoque :
– avoir gagné en flexibilité (ajouts de nouvelles ressources en fonction des besoins),
– avoir gagné en temps et ressources associées (recentrage de l’informatique sur son cœur de métier et sur des projets stratégiques inscrivant l’entreprise dans la nouvelle numérique, meilleure disponibilité des ressources, mise en place rapide…),
– avoir réduit les dépenses d’investissements (mutualisation des coûts…)
– et mieux appréhender les évolutions, notamment technologiques, de leur système d’information.
Pour les PME, c’est aussi la possibilité de bénéficier d’une infrastructure informatique au faîte des technologies avec un coût compatible avec les ressources internes. De la même manière que les téléphones mobiles, ont permis aux pays émergents de sauter l’étape de la téléphonie fixe, le cloud va permettre aux entreprises de ces mêmes pays d’accéder à des ressources informatiques impensables jusqu’ici.
« Il n’y a pas si longtemps, les DSI mettaient en avant les avantages apportées par la cloud en matière de coûts, explique Ed Anderson, consultant du cabinet Gartner. Aujourd’hui, ils sont beaucoup plus sensibilisés aux améliorations potentielles au niveau du fonctionnement et du développement de l’entreprise ». Le cloud commence à être considéré comme une plate-forme pour développer de nouveaux produits et services ou de nouveaux business models . En un mot, comme un vecteur d’innovation. D’ailleurs, la quatrième édition de l’enquête High Performance IT research que vient de publier le cabinet Accenture montre que les CIO des entreprises les plus performantes coïncident avec celles qui ont une stratégie actives sur le cloud.
Entre les trois options – mieux, plus vite ou moins cher – pour la mise en œuvre du cloud, les entreprises misent en majorité sur la première, signe d’une maturité de ce modèle. Mais, en évoluant vers les cloud, les DSI doivent à la fois évaluer les bénéfices potentiels mais aussi les risques qui les accompagnent et qui, s’ils n’ont pas été pensés, peuvent aboutir à un véritable désastre. Par exemple, le cloud permet à l’entreprise d’évoluer au rythme imposé par les marchés, mais il peut l’amener à être confronté à des ruptures par exemple en matière de business model. De la même manière, le cloud est une source d’innovation potentielle importante mais sa mise en place peut entraîner un accroissement de complexité en ajoutant une couche supplémentaire à l’infrastructure existante et « générer chaos, anarchie ou tohu-bohu » rien de moins si l’on en croit d’Ed Anderson. D’ailleurs, cette mise en œuvre du cloud peut entraîner source de ruptures (disruption) en externe qui fait l’objet d’une attention soutenue mais aussi en interne ce qui est parfois laissé de côté. Dans la mesure où l’organisation interne, les process, les compétences ne sont pas alignés avec ces nouvelles technologies.
Cette complexité apportée par le cloud va se retrouver aussi au niveau de la gestion des fournisseurs tout en étant une source d’amélioration en donnant aux entreprises de nouvelles armes pour mieux négocier et demander de nouveaux services. Toutefois, le développement du cloud fait apparaitre de nouveaux acteurs provenant d’horizon très différents et/ou pousser nombre d’acteurs existants à faire évoluer leurs offres. Avec parfois des situations paradoxales. Le consultant du Gartner rapporte le cas d’un client dont l’organisation en place des achats ne permettait pas d’acheter des services cloud.
Parmi les recommandations faites par le Gartner dans la mise en œuvre de services, la première qui commande tout le reste consiste à séparer les applications des données sachant sait depuis longtemps maintenant que ces dernières constituent le véritable capital de l’entreprise. Le problème avec le cloud, il s’agit de les confier à un tiers.