Lors de sa conférence semestrielle consacrée à la conjoncture dans les services informatiques et les logiciels, le Syntec a livré de nombreux chiffres sur la création d’emplois dans le secteur. En 2016, les entreprises des logiciels et services informatiques ont été à l’origine de plus de 19 000 créations nettes d’emplois de l’emploi portant les effectifs du secteur à 447 000 salariés (selon le BIPE, sur la base des données Acoss). Cette dynamique s’est poursuivie sur les deux premiers trimestres 2017. À l’issue du 2ème trimestre 2017, le secteur « Activités informatiques et services d’information » était créateur d’emplois pour 28e trimestre consécutif. Ainsi, depuis 2009, pas moins de soit 87.400 emplois nets ont été créés.
Sur les quatre derniers trimestres, le rythme moyen de croissance de l’emploi dans le secteur (hors logiciel) est en accélération de + 5 % par rapport à la même période de l’année précédente, soit 5 fois plus que dans l’ensemble du secteur privé (+1 %) (voir le schéma évolution de l’emploi salarié).
L’Apec estime le marché de l’emploi en 2017 dans le secteur reste bien orienté avec un volume de recrutements plus important qu’en 2016.
Paradoxalement, alors que les créations d’emplois n’ont jamais été aussi nombreuses, le secteur continue d’accumuler les records de chômage. Les chômeurs inscrits en catégories ABC pour les métiers des télécoms et des systèmes d’information ont atteint 51.200 en octobre, dépassant le record de 2003 consécutif à l’éclatement de la bulle Internet.
Le paradoxe est d’autant plus entier que 65 % des entreprises considèrent que les difficultés à recruter des compétences limitent les perspectives de croissance, selon l’enquête menée par IDC pour le Syntec Numérique. Des tensions sur le recrutement confirmées par l’Apec selon lequel plus des trois quarts des entreprises du secteur déclarent avoir trouvé difficilement des candidats adaptés au poste. La difficulté à recruter les compétences sera le principal enjeu en 2018.
Des difficultés de recrutement étudiées à la loupe par IDC qui a classés les principales compétences recherchées par les entreprises du numériques selon leur niveau de tension et l’importance du besoin de recrutement des entreprises sur ces postes.
On constate ainsi que les expertises les plus recherchées et les plus en tension actuellement dans les entreprises de services numériques sont les architectes systèmes d’information, les spécialistes en sécurité, les data scientists/analysts, les experts métiers et les développeurs Web Java J2EE (schéma ci-dessous). En revanche, les community managers et product managers sont moins recherchés. On repère également que les besoins en commerciaux sont actuellement importants.
Chez les éditeurs, les développeurs et les chefs de projets sont à la fois très demandés et très en tension. Très en tension également, les data scientists, quoique les besoins soient faibles. Les consultants systèmes et réseaux et les administrateurs infrastructures sont en revanche moins en tension (voir schéma).
En matière de conseil en technologies, les compétences en systèmes embarqués/IoT/temps réel sont extrêmement tendues. Les candidats spécialisés en maîtrise d’œuvre, gestion de projets R&D, faisabilité sont très recherchés (schéma).
À noter également que le mouvement de décentralisation de l’Ile-de-France vers les régions se poursuit : 10 des 12 régions de province connaissent une croissance des effectifs plus forte qu’en Ile-de-France. La croissance a été particulièrement forte en Pays de la Loire, Hauts de France, Bretagne et Corse durant la période 2011-2016.
Quant au nombre de « non-salariés » (indépendants et employeurs), il se stabilise à 44.000 en 2015 après plusieurs années de croissance.
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