Aongus Hegarty, président Europe, Moyen-Orient et Afrique de Dell, présent à Paris le 27 janvier, a répondu à nos questions. Il confirme l’intérêt des entreprises pour des infrastructures convergées telles que celles proposées aussi par VCE, Cisco/NetApp, HP ou les infrastructures hyper convergées comme celles de Nutanix, désormais au catalogue de Dell et Simplivity.
InformatiqueNews ( IN) : Que pensez-vous des rumeurs sur les 112 000 licenciements annoncés chez IBM, hier matin ?
Aongus Hegarty (photo) : Toutes les compagnies doivent se réorienter, se restructurer en permanence pour répondre à une stratégie souvent orientée pour répondre aux objectifs des actionnaires. Nous, depuis notre privatisation (ndlr: octobre 2013), nous n’avons plus les mêmes contraintes, on connaît une croissance à 2 chiffres depuis les 6 derniers trimestres. C’est surtout le résultat d’une offre complète (End to end) qui couvre à la fois le hardware, les logiciels et les services. Cela fait cinq ans que l’on propose des solutions prêtes à l’emploi avec des logiciels déjà installés et cela fonctionne. »
IN : Avez-vous développé une offre de partenariats avec des éditeurs de logiciels particuliers ?
A.H. : On travaille avec tous les grands éditeurs comme Microsoft, VMware ou Red Hat et bien d’autres, certains intégrateurs très spécialisés. Mais on se distingue aussi par notre propre gamme de logiciels intégrés pour, par exemple, gérer et administrer les serveurs et les postes clients, offrir une sécurité complète ( SonicWall), et proposer des outils d‘analyse statistiques et de BI comme Statistica (Statesoft).
IN : Votre équipe, en charge des migrations des serveurs Windows 2003 ( logiciel qui ne sera plus maintenu par Microsoft à partir du 14 juillet 2015 ) nous a précisé que la France était le pays le plus en retard dans cette évolution. L’avez-vous aussi constaté vis à vis des autres pays?.
A.H. : Parmi les pays les mieux équipés, il est vrai que bon nombre d’entreprises françaises n’ont pas eu le temps de mettre en route ce type de migration car cela peut représenter plusieurs mois de travail entre les mise à jour et le debugging. Pour simplifier cette évolution, on a lancé une offre de financement sur plusieurs années, via notre service Dell Financing. Pour nos clients, cela évite de créer des immobilisations importantes et l’on peut ainsi profiter rapidement de nouvelles technologies plus efficaces. C’est un gain de productivité.
IN : Il y a deux ans, tout le monde parlait sans cesse de Cloud. Quelle est le pourcentage de ventes de serveurs réalisées par vous dans ce secteurs. De même, après la bataille avec HP, sur la firme 3Par, l’importance du stockage paraît diminuer.
A.H. : On a un nombre important de partenariats et ces ventes représentent entre 15 et 20% de notre activité. Ce sont surtout les PME qui n’ont pas envie d’investir dans du personnel dédié qui choisissent le cloud. Pour les grandes entreprises, il s’agit souvent de cloud hybride, c’est en progression.
On a réussi avec nos serveurs « convergés » VRTX. On a réussi à simplifier leur utilisation dans des agences avec des systèmes extrêmement denses qui ne prennent pas beaucoup de place au sol. On a fait récemment encore évoluer notre offre de serveurs centraux, notre 13eme génération de serveurs, avec le modèle FX lancé en novembre. Toutefois, même si les systèmes convergés expliquent notre progression, notre activité dans le stockage a fait de nous, selon le bureau d’étude IDC, le premier vendeur de stockage en terme de volumes vendus (en téraoctets vendus).
IN : L’an passé, vous aviez été les premiers à proposer une offre de réseaux virtualisés SDN. Depuis, on a l’impression que le marché est en panne. Vis à vis de ces offres, Cisco est-il toujours votre principal concurrent ?
A.H. : Notre vrai concurrent, en général, c’est plutôt HP. Cisco avec ses solutions propriétaires coûteuses n’a pas reçu l’accueil qu’il espérait pour le SDN. De notre coté, on va bientôt communiquer sur des deals importants avec des opérateurs conséquents. Pour nous, la solution ouverte prônée par VMware est un facteur de réussite.
Si Dell se félicite de ses progressions , il n’est pas facile, du fait de sa sortie de la bourse, en octobre 2013, de vérifier ses chiffres. Toutefois le rachat de Statesoft en 2014 a prouvé que la firme possédait encore du cash pour augmenter son attractivité.