Cinq leaders de l’IT et de l’Internet se sont associés pour créer une alliance autour de l’intelligence artificielle pour avancer sur les problèmes éthiques et partager les meilleures pratiques.
Les cinq entreprises qui se sont réunis pour former cette alliance intitulé Partnership on Artificial Intelligence to Benefit People and Society travaillent depuis plusieurs années au développement de l’IA soit avec leur propre force soit par via des acquisitions importantes. Elles ont déjà des réalisations qui ont été largement médiatisées. IBM avait frappé les esprits dans les années 90 avec Deep Blue en battant Gary Kasparov, le champion du monde des échecs de l’époque. IBM a réédité la performance en s’attaquant à un défi plus complexe de battre les champions du jeu Jeopardy. La difficulté de l’initiative incluait la reconnaissance du langage naturel sur laquelle les développements avaient atteint certaines limites. Alors qu’Amazon a développé son assistant numérique Alexa qui est censé répondre à n’importe quelle question, Google s’est illustré il y a quelques mois en battant le champion du monde du jeu de Go, un jeu très complexe qui inclut un nombre de combinaison beaucoup plus élevé que le jeu d’échec.
Cette alliance regroupe des entreprises qui ont été très actives (tout particulièrement Microsoft, IBM et Google) ces dernières dans l’acquisition de sociétés spécialisées dans l’IA ou dans le big data, une discipline qui est en devenue une composant imposante. Le plus spectaculaire est sans doute Google dont les poches pleines ont autorisé le rachat en 2014 de la société britannique DeepMind, quatre ans après sa création, pour un montant de quelque 600 M$.
Dans cette alliance, il y a des absents dont les plus notables sont Apple qui a développé des assistants personnels – Siri -, et des techniques de reconnaissance des images et de la parole et de la société OpenAI développée par Elon Musk qui bénéficie d’un financement important évalué à près de 1 milliard de dollars.
Ces emplettes n’empêchent ces entreprises d’organiser et de doper en interne leur propre forme. C’est ainsi que Microsoft vient de former la division AI and Research Group qui regroupe des ingénieurs et les scientifiques provenant de différents groupes (Information Platform, Cortana, Bing, Ambient, les activités de robotiques). Au total plus de 5000 salariés sous la direction de Harry Shum, un ancien de Microsoft qui a exercé des fonctions majeures au sein de Microsoft Research ou de Bing, le moteur de recherche de Microsoft. L’objectif de Microsoft est de « démocratiser l’intelligence artificielle selon quatre axes :
– Agents : applique l’intelligence artificielle pour changer fondamentalement l’interaction entre l’homme et la machine par l’intermédiaire des agents tels que l’assistant personnel numérique Microsoft Cortana ;
– Applications : Infuser l’intelligence chaque application, traitement des photos, Skype, Office 365, CRM… ;
– Services : Mettre à disposition ces capacités cognitives telles que traitement des images ou de la parole à disposition des développeurs ;
– Infrastructure : Microsoft est en train de construire un superordinateur spécialisé dans l’IA sur Azure et de le rendre accessible à tous, pour permettre aux personnes et aux organisations d’exploiter ses capacités.
Même en dehors de ce petit cénacle, toutes les grandes entreprises cherchent à se doter d’expertises dans le domaine. C’est ainsi que Samsung a bien compris que les fonctionnalités permises par l’IA et les assistants numériques du type Siri ou Cortana doperont les smartphones et deviendront un atout majeur. La firme coréenne vient de procéder à l’acquisition de Viv Labs, une société créée par un des co-créateurs de Siri.
L’intelligence sera bien la prochaine frontière des fournisseurs de smartphone a déclaré en substance Sundar Pichai le patron de Google. C’est d’ailleurs cette idée qui a poussé le géant de l’Internet à se lancer dans la bataille en dévoilant ses modèles Pixel. C’est la deuxième fois que Google se frotte à ce marché. D’abord en rachetant Motorola Mobility en 2011 pour 12,5 milliards de dollars pour le revendre moins de trois ans plus tard à Lenovo pour un peu moins de 3 milliards de dollars. Ce premier essai totalement raté et coûteux n’a donc pas empêché Google de tenter à nouveau sa chance sur ce marché très concurrentiel (voir encadré ci-dessous).
Acquisitions de Microsoft
November 13, 2014 | Aorato | Enterprise Security & machine learning | Israel |
January 20, 2015 | Equivio | Text Analytics Service | Israel |
January 23, 2015 | Revolution Analytics | Statistical computing and predictive analytics | United States |
September 3, 2015 | VoloMetrix, Inc. | Organisational analytics | United States |
December 18, 2015 | Metanautix | Big Data Analytics | United States |
August 20, 2016 | Genee | AI-powered scheduling assistant service | United States |
Acquisitions de Google
January 26, 2014 | DeepMind Technologies | Artificial intelligence | UK |
August 17, 2014 | Jetpac | Artificial intelligence, image recognition | USA |
October 23, 2014 | Dark Blue Labs | Artificial intelligence | UK |
June 18, 2015 | Agawi | Mobile application streaming | USA |
October 17, 2015 | Digisfera | 360-degree photography | POR |
July 6, 2016 | Moodstocks | Image recognition | FRA |
September 8, 2016 | Apigee | API management and predictive analytics | USA |
September 15, 2016 | Urban Engines | Location based analytics | USA |
September 19, 2016 | API.AI | Natural Language Interfaces | USA |
Acquisitions d’IBM
April 10, 2014 | Silverpop Systems, Inc. | Behavioral Marketing Automation | USA |
March 4, 2015 | AlchemyAPI | Natural language processing, big data | USA |
March 27, 2015 | Blekko | Web Search Engine, Cognitive Computing | USA |
April 13, 2015 | Explorys | Healthcare analytics | USA |
October 28, 2015 | The Weather Company digital assets | Weather data sources and analytics, related online and mobile products | USA |
February 18, 2016 | Truven Health Analytics | Provider of cloud-based healthcare data, analytics and insights | USA |
Acquisitions d’Amazon
January 6, 2015 | Wit.ai | Speech recognition | USA, Palo Alto, California |
L’IA au cœur de chaque Pixel
Google, qui a participé voici quelques jours au lancement de PAI (Partnership on Artificial Intelligence to Benefit People and Society), un organisme à but non lucratif destiné à rendre le domaine plus éthique, met actuellement le paquet sur l’intelligence artificielle nous informe Recode, qui a assisté mardi à la présentation des derniers produits de la société.
La firme de Mountain View a notamment utilisé toute l’intelligence de ses laboratoires et centres de recherche, ainsi que toutes les informations récoltées par Knowledge Graph au cours des requêtes réalisées sur son moteur de recherche pour développer Google Assistant un assistant personnel à commande vocale intégré au Pixel (le nouveau smartphone amiral de la société) ainsi qu’à Google Home, la réponse de la firme à Echo, l’enceinte intelligente d’Amazon.
En présentant ces nouveaux produits, le CEO de Google, Sundar Pichal, a communiqué quelques informations destinées à nous assurer que sa société avait désormais une longueur d’avance sur ses concurrents. Ainsi, Knowledge Graph serait désormais capable de traiter 70 milliards d’informations, de quoi donner à Google Assistant une bonne longueur d’avance sur Siri. Par ailleurs la reconnaissance des images a été améliorée, passant d’une précision de 89,6% en 2014 à 93,9%. Enfin, concernant le langage naturel, Sundar Pichal a affirmé que l’intelligence artificielle développée à Mountain View approchait désormais celle du cerveau humain, ce qui a notamment permis d’augmenter la précision de Google Translate.
Outre le Pixel et Google Home, Google Wi-Fi et Chromecast ont également été badigeonnés d’une couche d’IA. Celle-ci permet notamment au premier de déterminer quel est le hotspot disposant du meilleur signal. Quant au second, conjointement avec Echo, il est désormais capable de répondre à une question simple comme « Trouve-moi les photos du mois d’octobre » ou « Passe les clips de… (remplissez les pointillés selon votre convenance) ». En anglais uniquement pour le moment.
(Source : ChannelNews)