Création d’une business unit Watson Group sous la direction de  Mike Rhodin, Senior Vice President, qui regroupera à terme 2000 personnes et financement d’un milliard de dollars, IBM met l’accélérateur autour de son système cognitif.

Alors que le WSJ Journal a publié il y a quelques jours un article pointant les difficultés d’IBM à transformer cette innovation en activité commerciale significative (Watson d’IBM à la peine), Ginni Rometty, CEO a animé une conférence de presse pour remettre Watson dans une perspective historique et présenter l’importance de cette initiative pour la Compagnie n’hésitant à la resituer dans une sorte de dramaturgie historique.

« Watson est la troisième étape d’une longue évolution des technologies, narrait la CEO d’IBM. La première, celle des tabulatrices, était constituée de machines qui n’avaient aucun degré de liberté. La seconde, celle des machines programmables, a donné naissance aux ordinateurs et aux traitements de type « if, then ». La troisième, celle inaugurée avec Watson, ouvre la voie des machines cognitives. Des machines qui parlent notre langage et deviennent plus intelligentes ». La CEO expliquait aussi que Watson n’était pas un moteur de recherche aussi sophistiqué soit-il pour se démarquer de l’approche de Google avec son outil éponyme. « Watson n’est pas seulement capable de trouver une aiguille dans une meule de foin mais aussi de comprendre comment est organisée cette meule », tentait d’expliquer Gini Rometty.

Pour se donner les moyens de transformer Watson en une activité commerciale d’importance et montrer ses ambitions, IBM annonce la création d’une division baptisée IBM Watson Group qui devra réunir à terme quelque 2000 personnes dans un nouvel immeuble du quartier de New York que l’on appelle la Silicon Alley, censé être, toutes proportions gardées, une sorte de pendant sur la Côte Est de la Silicon Valley sur la Côté Ouest. Cette division se consacrera exclusivement au développement et à la commercialisation des solutions cognitives autour de Watson proposées sur le cloud. Cette création est présentée comme un changement radical pour IBM dans la commercialisation d’une nouvelle catégorie de logiciels, de services et d’apps qui « pensent, sont des entités apprenantes et propose des réponses à des problèmes complexes en scannant des volumes considérables de données ».

 

IBM va investir plus d’un milliard de dollars dans le Watson Group, incluant 100 M$ issus de différents fonds d’investissement pour créer un écosystème. IBM a récemment annoncé qu’elle rendait publiques les API transformant Watson en une véritable plate-forme qui ne demandera qu’à être enrichie par des partenaires.

IBM créé trois nouvelles catégories de services. IBM Watson Discovery Advisor qui sont censés révolutionner la manière de faire de la recherche par les différentes activités industrielles. IBM Watson Analytics qui permet d’explorer des volumes de données considérables (big data) au travers de représentations visuelles sans avoir besoin de formation avancée. Enfin, IBM Watson Explorer est conçu pour aider les utilisateurs à faciliter le lancement d’initiative big dans les entreprises.

Depuis le moment où il a gagné le très populaire jeu télévisé américain Jeopardy face aux champions, Watson a bénéficié des avancées des technologies : il est 24 fois plus rapide, plus intelligent avec une amélioration de performances de 2400 %, le tout dans un volume réduit de 90 %. En trois ans, le système Watson a été réduit de la taille d’une chambre à coucher à quelques boîtes de pizzas.

Le domaine d’applications le plus avancé est celui de la santé via des partenariats avec des institutions médicales très prestigieuses comme le Memorial Sloan-Kettering Cancer Center, WellPoint, le centre spécialisé dans le cancer de l’université du Texas MD Anderson Cancer Center, and et la Cleveland Clinic Lerner College of Medicine de la Case Western Reserve University. « Le traitement du cancer est passé d’un stade où le diagnostic et les traitements étaient relativement limités, explique le Docteur Craig Thomson du Memorial Sloan-Mettering, à une situation où le diagnostic est devenu extraordinairement complexe et le nombre de traitements presque adapté à chaque patient. Il existe 340 gènes pouvant être responsables du développement du cancer et plus d’une cinquantaine de types différents du seul cancer du sein. Dans un tel contexte, les méthodes traditionnelles ne sont plus du tout adaptées ».

Côté entreprises, les applications dans les secteurs de la finance et de la grande distribution sont très prometteuses.