Par Didier LEJEUNE, Directeur Général de SCC France

 

Ces dernières années, le monde professionnel a connu de profonds bouleversements qui ont amené les entreprises à revoir leur gouvernance et leurs différents processus de gestion. Dans ce contexte de transformation, force est de constater que les aspects liés aux ressources humaines ont été fortement impactés. Ainsi, le sujet lié au recrutement continue à faire couler beaucoup d’encre et à mobiliser les DRH qui ne cessent de chercher de nouvelles manières d’attirer et de fidéliser durablement des collaborateurs. Bien sûr, le salaire reste un critère de choix, mais d’autres éléments sont désormais tout aussi importants. Dès lors, des notions plus sociétales figurent désormais parmi les attentes des candidats qui souhaitent travailler dans des entreprises responsables et vertueuses.

 

Privilégier les valeurs et le projet de l’entreprise

 

En ce sens, les questions liées à la bienveillance, à l’impact de l’entreprise et à ses valeurs sont désormais centrales et étudiées avec soin par les candidats qui n’hésitent pas à positionner ces critères comme stratégiques lors de leur choix. Il s’agit ici d’une véritable évolution des mentalités et particulièrement des nouvelles générations arrivant sur le marché du travail. Ainsi leur objectif n’est par exemple plus simplement de décrocher un premier poste dans une société de renom, mais d’intégrer plutôt une entreprise vertueuse qui a su intégrer des valeurs humaines fortes et sincères dans sa gouvernance.

 

Une évolution des mentalités au sein des directions

 

Ainsi, on assiste à des avancées et évolutions majeures dans les entreprises de toutes tailles. Les plus visibles étant par exemple le lancement et la mise en œuvre de vastes plans RSE où les dimensions de respect, de condition de travail et de bien-être des collaborateurs sont des composantes-clé. Ces orientations, lancées il y a quelques années à l’initiative de précurseurs, ont fortement fait évoluer les mentalités et créé de nouveaux réflexes au sein des directions des entreprises. Mais attention, certains peuvent être tentés de faire comme les autres uniquement pour suivre « l’effet de mode ». Il s’agirait là d’une lourde erreur qui sera rapidement perçue par les collaborateurs qui, dans le meilleur des cas, fuiront l’entreprise, voire la décriront… L’effet à long terme serait alors catastrophique au regard de l’avènement de la communication sur les réseaux sociaux où les candidats n’hésitent pas à donner leur avis et échanger sur les pratiques existant dans les entreprises.

 

Opter pour une approche concrète et progressive

 

Prendre en compte les nouvelles attentes des candidats et faire évoluer sa gouvernance n’en reste pas moins un projet complexe à mettre en place. Dans ce contexte, plutôt que chercher à tout bouleverser en un seul coup, mieux vaut avoir une approche progressive, mais concrète qui pourra donner des résultats rapides, visibles et partagés par tous. Sur ce point, il n’y a pas de schéma type. Chaque entreprise doit définir ses priorités et mettre en place des dispositifs réalistes. Cela peut passer par des actions de soutien à des causes humanitaires, à l’évolution des conditions de travail des collaborateurs, à la mise en place d’une structure de management plus légère, etc. Tous ces éléments contribueront à créer un sentiment d’appartenance à l’entreprise, renforceront les liens avec les collaborateurs et leur permettront de vivre une expérience professionnelle riche de sens. La bienveillance va donc continuer de se positionner comme un sujet-clé au sein des entreprises. La question n’est plus de savoir si elle est nécessaire, mais bel et bien de faire évoluer les gouvernances traditionnelles en intégrant cette nouvelle composante.