Démontrer la valeur ajoutée de ses services et de ses infrastructures est le défi quotidien de la DSI. Perçue comme une éternelle source de contraintes, celle-ci est souvent court-circuitée par les directions métiers, notamment avec le SaaS.

Pour repositionner le DSI comme interlocuteur privilégié au sein de l’entreprise, il faut lui donner les moyens de piloter l’efficacité de son organisation. Ces nouveaux moyens vont lui offrir plus de recul sur son activité et le doter d’une capacité à anticiper les évolutions de son SI, tant sur les aspects technologiques (puissance, stockage, etc.) que financiers (coûts complets des services, suivi des contrats, etc.).

Avec la complexité croissante des données manipulées au sein de la DSI, la mise en place d’une démarche de Business Intelligence (BI) est incontournable pour les besoins propres de la DSI.

Pourquoi mettre en place une démarche BI au sein de la DSI ?

Rationaliser ses coûts, refacturer ses services, et donc savoir « qui consomme quoi », afin d’éviter les méthodes basées sur des moyennes difficiles à légitimer… Autant de situations qui justifient la mise en place d’une démarche BI au sein de la DSI.

Une DSI est reconnue comme performante quand elle délivre les bonnes informations et les bons services au bon moment, au moindre coût. Une des composantes de cette réussite réside dans l’efficience de son infrastructure SI.

L’objectif pour le DSI est de pouvoir disposer d’informations synthétisées et agrégées, permettant une analyse à froid des différentes mesures issues du SI.

Il convient dans un premier temps de s’interroger sur les objectifs à atteindre :
– Mesure du coût unitaire des composants d’infrastructure : par boîte aux lettres, par application, par OS, par équipement… ;
– Décommissionnement d’applications ;
– Fiabilisation de l’atterrissage budgétaire ;
– Refacturation de services en interne ;
– Identification du ROI de chaque investissement ;
– Maîtrise accrue de processus clés (ex : sauvegardes, etc.) ;
– Etc.

Une nécessaire fiabilisation des données en amont

A l’instar d’un projet BI au sein d’une Direction Financière, la mise en place de la BI au sein de la DSI ne s‘improvise pas. Devant la complexité du sujet, il est recommandé d’adopter une démarche itérative, basée sur des pilotes, pour obtenir rapidement les premiers résultats.

Le prérequis d’un tel projet repose sur la fiabilisation des données collectées au sein des différentes sources d’informations existantes : CMDB, outil de ticketing, sondes de monitoring, inventaire des applications, logiciels d’infrastructure, etc.

Ce travail préalable sur la qualité des données aura par ailleurs la vertu de sensibiliser les équipes de la DSI sur la bonne utilisation de ces outils.

Une nouvelle ère pour le DSI

Au-delà de la collecte brute de ces informations, c’est la corrélation des données qui apportera la véritable valeur ajoutée de cette démarche :
– Taux d’utilisation des infrastructures : applications ou VM sous utilisées, stockage alloué Vs réellement utilisé… ;
– Tendances et évolutions des usages, anticipation des seuils critiques… ;
– Respect des procédures : résultats de sauvegarde vs RPO des applications, serveurs hors CMDB, etc.

Ces KPI permettront une plus grande proactivité dans la gestion au quotidien de la DSI et apporteront plus de sérénité dans la prise de décision.

La mise en place de ces indicateurs aura aussi l’avantage de doter la DSI d’éléments de comparaison factuels (ex : benchmarks internes) face à des tarifs proposés par des fournisseurs de services.

Le pilotage de la stratégie SI sera également le grand gagnant d’une telle démarche, rendant ainsi la DSI un véritable centre de valeur ajoutée pour l’entreprise.

 

 

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Maxime Gardereau est Senior Manager CIO Advisory chez Provadys