Siri, Cortana, Google Now… On commence à s’habituer et à utiliser ses assistants personnels numériques sur nos mobiles. Facebook avance dans la même direction pour ses « amis ».

Vous allumez votre portable dès le réveil et une fenêtre vous indique que votre avion est une demi-heure en retard ou que la route que vous pourriez prendre pour vous rendre à votre rendez-vous du matin est encombrée et qu’il serait préférable de prendre un nouvel itinéraire (La banque devient mobile). Les assistants personnels numériques prennent une place de plus importante dans nos vies quotidiennes (Les smartphones vont-ils devenir intelligents ?) que ce soit dans un cadre personnel ou professionnel. Les entreprises pourraient d’ailleurs s’en emparer pour concevoir des applications spécifiquement dédiées à l’environnement professionnel.

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Après avoir laissé filtrer l’information sur son système répondant au nom de code de MonneyPenny du nom de la secrétaire du patron de James Bond au MI-6, l’assistant personnel de Facebook a fait ses débuts sur la plateforme de communication Messenger mis en place par le spécialiste des réseaux sociaux sous l’appellation M. Alors que Google Now s’appuie sur la recherche du Web et les recherches effectuées par l’utilisateur et que Siri connaît parfaitement les moindres recoins de l’iPhone, Facebook s’appuie sur les connexions de l’utilisateur dans son réseau d’amis et au-delà. M est encore en phase de test.

Pour effectuer une réservation d’une table dans un restaurant ou aider dans la recherche d’un prochain lieu de vacances, M fonctionne en liaison avec les « amis » présents sur le réseau social et est amélioré en permanence par une équipe de spécialistes commissionnée par Facebook qui supervise les tâches les plus complexes.

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M a été développé notamment à partir des travaux de la société Wit.ai rachetée par Facebook et créée 18 mois plus tôt seulement par des Français basés à San Francisco. Wit.ai est notamment spécialisée sur la reconnaissance de la parole qui va être amené à se développer pour des raisons évidentes. Car même si la « Petite Poucette[1] » est très adroite pour écrire ses textos, l’utilisation du clavier virtuelle d’un smartphone reste limitée. Alors que les systèmes existants sont 100 % automatisés, M mixe les outils d’Intelligence artificielle et d’intervention humaine. Il est vrai qu’avec 1,5 milliard d’amis, Facebook ne manque pas de « main d’œuvre » ou plutôt de cerveau d’œuvre pour reprendre l’expression du consultant Michel Volle (Le cerveau d’oeuvre : emplois et compétences dans l’iconomie).

M complète la plateforme de communication Messenger que Facebook a séparé récemment du réseau social en particulier pour des raisons de monétisation du service (Messenger serait utilisé par quelque 700 millions d’utilisateurs), notamment dans la relation entre les marques et les consommateurs (Facebook Messenger va révolutionner la communication entreprises/consommateurs). Facebook entend également monétiser son système de communication instantanée WhatsApp dont l’acquisition a été finalisée en octobre dernier pour un montant de 22 milliards de dollars, supérieur aux 19 milliards initialement prévu tout simplement parce que l’action avait augmenté de 14 % par rapport au moment où l’accord avait été signé. Et ce n’est pas le passage au mode payant de l’app qui suffira à satisfaire l’appétit de la firme de Mark Zuckerberg.

 

 

[1][1] Petite Poucette – Michel Serres – Editions Le Pommier – 2012