Ecrasante domination du logiciel dans le top10 des éditeurs de logiciels présents sur l’Hexagone avec 75 % du chiffre d’affaires cumulé.

Après le Truffle 100 (qui classe les 100 premiers éditeurs de logiciels français (Truffle 100 France : hausse du CA, baisse de la rentabilité des éditeurs), voilà la Top10 réalisé par le cabinet Pierre Audoin Consultants qui établit la liste des 10 premiers éditeurs présents sur le territoire français (Classement des éditeurs de logiciels en France : Microsoft domine, SAP tire la croissance). Ce classement est très largement dominé par le groupe des 4 : Microsoft, SAP, Oracle et IBM qui représentent plus de 75 % du CA cumulé de ce Top10.

Microsoft est loin devant avec plus de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires. A l’instar de ses concurrents, le leader mondial du logiciel est en pleine mutation passant d’un modèle basé sur la vente de licences vers un autre basé sur les abonnements (Oracle : pleins gaz vers le cloud). Ce qui s’est traduit dans les chiffres au niveau mondial avec une baisse des ventes de licences. Mais « l’éditeur a connu de belles croissance sur les offres SMACS (Social, Mobilité, Analytique, Cloud & Sécurité) qui compensent ce déclin et assurent la transition » note le cabinet PAC.

Top10-Soft-2014-France-Mai2015

En termes de croissance, SAP sort assez largement du lot avec une progression de 9 %, assez largement supérieur à la croissance moyenne du Top10 mesurée à 2 %. Avec la refondation de son offre autour d’HANA pour laquelle l’éditeur vient de signer un partenariat avec IBM (IBM dévoile des appliances HANA) et l’extension de son catalogue grâce aux rachats (SuccessFactors fin 2011 (gestion des RH pour 3,4 Md$), d’Ariba en 2012 (gestion des achats, 4,3 Md$), de FieldGlass (gestion des frais de déplacement, 8,3 Md$) et Concur (gestion des salariés occasionnels en 2014), SAP a créé un dynamique assez forte.

Deux éditeurs français seulement dans ce Top10, Cgid et Dassault Systèmes, le premier au terme d’une croissance de 5 % et le second d’une baisse d’activité de 5 %.

Ce Top10 s’inscrit dans un environnement assez dynamique. Selon Baromètre Cockpit-Software Business at a Glance réalisé par l’Association Française des Editeurs de Logiciels et Solutions Internet (AFDEL), en partenariat avec le Groupe CXP/PAC, la croissance du marché du logiciel devrait s’établir à 2,9 % en 2015 contre 2,2 % en 2014 et 1,2 % l’année précédente. Bien sûr, ces taux restent modestes, par rapport à ceux qu’on a pu connaître il y a quelques années avant la crise de 2008 mais ils sont supérieurs à ceux de l’économie en général.

 

Cette croissance positive se traduit pour les entrepreneurs du logiciel sondés par une hausse de leur carnet de commande puisque 57% des entreprises notent une croissance du carnet de commande contre 50% précédemment.

 

« L’optimisme des entrepreneurs du logiciel qui ressort de notre dernière enquête de conjoncture est un facteur clé de développement de notre secteur car la confiance est nécessaire pour engager des investissements de R&D tous les ans mobilisant parfois plus de 35% des effectifs de l’entreprise », commente Jamal Labed, Président de l’AFDEL.
La demande en matière d’applications continue de tirer la croissance avec 4% prévus sur 2015 contre 1% pour l’infrastructure, avec un modèle technique et économique du SaaS devenu incontournable dans la plupart des domaines et dans la stratégie des acteurs du marché. La production de la donnée (objets connectés…), son analyse (big data) et sa sécurisation connaissent une forte dynamique.

Les éditeurs réaffirment leurs engagements sur leur enjeu fondamental : la R&D. Ils sont plus de 85% à déclarer s’engager dans le développement de logiciels SaaS. Les autres priorités qui ressortent à plus de 50% sont la vente (Marketing, communication et commercial) et le développement de l’activité en Europe. Les chiffres leur donnent raison puisque la croissance des ventes de logiciels en Europe de l’Ouest devrait être de 3.6% de croissance contre 2.9% en France. La différence de croissance avec le marché américain est encore plus nette puisqu’elle est deux fois plus forte qu’en France.