A la conférence annuelle OpenWorld qui se tient en octobre prochain à San Francisco, 95 % des produits du catalogue de l’éditeur seront disponibles sur le cloud contre 65 % aujourd’hui.
C’est ce qu’a déclaré Mark Hurd, CEO d’Oracle lors d’une conférence aux analystes il y a quelques jours tout en expliquant que « nous investissons toujours beaucoup dans nos produits traditionnels mais nous faisons évoluer ces produits vers le cloud à un rythme très rapide ».
Après un démarrage relativement lent, Oracle a donc mis les bouchées doubles afin d’être en mesure de tirer profit de la vague vers le cloud. Et aussi de ne pas se laisser distancer par la concurrence. A l’issue du dernier trimestre fiscal (clos le 28 février), Oracle a publié des comptes détaillés de ses activités en mode licences traditionnelles et en mode cloud. Les revenus des ventes de services SaaS/PaaS ont cru de 30 % pour atteindre 372 M$ tandis que les revenus de l’IaaS a évolué au rythme de 28 % à 155 M$. Par opposition, les ventes de licences traditionnelles ont baissé de 7 %.
Mais si 95 % des produits Oracle sont disponibles en mode cloud, les ventes IaaS/PaaS et SaaS ne représentent que C6 % du chiffre d’affaires total. Mais Oracle tient à préciser que ses revenus ne sont pas des conversions de licences en cloud mais proviennent de nouveaux comptes. Autrement dit, que le cloud ne cannibalise pas les ventes de licences on-premises. Mais il faudra bien que cela arrive un jour ou l’autre si Oracle veut devenir un opérateur de services cloud leader du marché. En fait, il s’agit pour une part non négligeable de ventes de produits résultant d’acquisition récente.
En 2014, Oracle a absorbé 8 éditeurs – Datalogix, Front Porch Digital, TOA Technologies, LiveLOOK, GreenBytes, BlueKai, Corente et MICROS Systems. Spécialisée dans les applications pour la distribution, l’hôtellerie et l’agro-alimentaire, MICROS Systems a été la plus grosse acquisition jamais réalisée par Oracle après Sun Microsystems en 2009 (5,3 mds$ contre 7,4 mds$).
Si Oracle entend être présent sur les 3 fronts du cloud (IaaS, PaaS et SaaS), les deux derniers particulièrement son attention. « Alors qu’au niveau du PaaS (principalement bases de données et Java) et Saas, Oracle entend jouer la carte de la différenciation par les produits alors que l’IaaS est un marché animé principalement par les prix », expliquait Mark Hurd lors d’une conférence à Paris en novembre en donnant sa vision sur le cloud (Oracle parle d’innovation et de transformation numérique).
Mais pour devenir un fournisseur de services cloud, Oracle va devoir affronter des concurrents qui ne ménage pas leurs forces ni leur portefeuille, Amazon Web Services assez loin devant mais aussi Microsoft, Google et IBM notamment.
En revanche, la stratégie d’Oracle dans le matériel est plus mitigée. Oracle a clairement fait le choix d’appliances – engineered platforms – qui représentent désormais 35 des ventes de matériels et laissant au second les serveurs traditionnels. D’ailleurs, depuis le rachat de Sun, Oracle est sorti du Top5 du marché des serveurs.