Pour la 5e édition consécutive, Le Tianhe-2 (Voie Lactée-2) développé par la National University of Defense Technology reste le supercalculateur le plus puissant de la planète avec une performance de 33,86 PFlops.
C’est ce que révèle la 45e édition du Top500, le classement des 500 supercalculateurs les plus rapides du monde réalisé par Erich Strohmaier and Horst Simon of Lawrence Berkeley National Laboratory, Jack Dongarra de l’University of Tennessee, Knoxville et Martin Meuer of the ISC Group (Allemagne). Ce classement est réactualisé deux fois par an tant les positions évoluent rapidement même si les auteurs notent que un certain ralentissement dans l’évolution des performances ces deux dernières années. Ralentissement néanmoins relatif. La performance cumulée de l’édition de juin 2015 atteint 363 PFlops contre 309 il y a 6 mois et 274 PFlops il y a un an, soit une augmentation respective de 17 et 32 %. 68 systèmes ont une performance dépassant le PFlops contre 50 en novembre 2014.
En nombre de systèmes installés, HP est désormais en tête avec 171 unités contre 111 pour IBM et 71 pour Cray Inc. Mais en termes de performance installé, c’est ce dernier qui est désormais en pole position avec une puissance cumulée de 88 PFlops devant IBM et HP. C’est là un retournement assez spectaculaire pour une société dont le nom se confond avec son génial créateur Seymour Cray et dont l’histoire est pour le moins tumultueuse (voir infographie ci-dessous). L’entreprise a été créée en 1972 sous le nom de Cray Research et lancé le Cray 1 en 1976 considéré comme le premier supercalculateur de l’histoire (Certains penchent pour le 6600 de Control Data). Le Cray-1 a connu un grand succès auprès des universités et des laboratoires, puisqu’il dépassait tout ce qu’on avait connu jusqu’alors en termes de puissance de calcul. Dans le mois suivant son annonce, la société vend sa première unité pour 8 800 000 $. Cray Research a vendu 80 exemplaires du Cray 1 dont la puissance était de 160 MFlops. Près de 40 ans plus tard, le Tianhe-2 est 200 millions de fois plus rapide que le Cray 1.
Les grandes tendances dans le monde du supercalculateurs sont connues et elles se porusuivent avec ce classement. D’abord la suprématie des microprocesseurs Intel qui motorisent plus de 80 % des systèmes. Vient en premier le Xeon SandyBridge (37 %) suivi du Xeon IvyBridge (28%) et du Xeon Haswell (15%). A eux trois, ces chips Intel représentent déjà 80 %. Le Power d’IBM est en perte de vitesse, il est même assez largement minoritaire sur les systèmes de Big Blue (présents sur 35 des 91 supercalculateurs référencés). L’annonce qu’IBM vient de faire sur la maîtrise des 7 nm pourrait être de nature à relancer le processeur (IBM : 7 nm de technologies). Toujours en ce qui concerne les microprocesseurs, le multicœur est désormais omniprésent : 96 % des systèmes du Top500 ont 6 cœurs et plus et 88 % 8 cœurs et plus. De plus en plus de systèmes utilisent des accélérateurs/co-processeurs (88 contre 75 six mois plus tôt). Dans ce domaine, c’est NVIDIA qui domine assez largement devant les Xeon Phi d’Intel.
Côté système d’exploitation, la partie est finie. Linux a définitivement remporté la donne soit avec une pure version open source soit avec des versions particulières (SUSE, Red Hat, Cray…).
Pour ce qui concerne l’origine des supercalculateurs, Les États-Unis dominent toujours mais ne manière moins éclatante. Avec 233 sur le Top500, ils sont proches de leur plus bas niveau depuis 1993. L’Europe effectue une belle remontée avec 141 systèmes (contre 130) et l’Asie, après une forte poussée est retombée à étiage inférieur (108 contre 120). La Chine a fait un effort important ces dernières années qui l’on amenée à détenir 61 systèmes sur les 500 en novembre dernier. Sur le présent classement, elle n’en possède que 37.
Le TOP10 du TOP500