La firme synonyme de virtualisation a célébré ses quinze ans à Barcelone en annonçant qu’elle allait devenir un fournisseur de services en Europe.
Le Software Defined Data Center ne suffit plus, la virtualisation mène aux services. La firme concurrente de Microsoft et de Citrix va offrir des services d’hébergement d’applications en Europe à partir d’un centre de données proche de Londres ( photo: le premier datacenter de VMware à Wachita). Si en 2012, VMware avait mis l’accent sur sa gestion des postes clients avec le logiciel Horizon, l’offre de VMware en 2013 aura été marquée par l’administration des offres pour le cloud, les sauvegardes et NSX, l’outil de virtualisation des réseaux.
Pat Gelsinger, le patron de la firme, lors du VM World 2013 Europe qui se tenait cette semaine à Barcelone, démarrait les conférences sur les chapeaux de roue en précisant : « Il est temps de considérer l’ère du « Mobile-Cloud », qui nous sortira de l’ère du client-serveur synonyme de silos verticaux. »
Interrogé sur ce qui justifiait cette nouvelle appellation lors d’une discussion avec des journalistes, Gelsinger expliquait : « Il s’agit de faire le pont entre les PC et les mobiles « loosely coupled» pour utiliser les applications virtualisées de manière plus simple et plus intégrée. On est en train d’intégrer l’administration et le provisionning des applications virtualisées dans notre suite Horizon ». D’un point de vue pratique, il s’agit de l’arrivée de la version 5.3 de l’outil Horizon qui étend les fonctions d’administration des machines virtuelles sur les PC et les mobiles. Elle intègre en particulier les derniers OS des CPC et téléphones mobiles : Windows 8 .1, Apple IOS7 et les chromebook promus par Google font partie du logiciel. VMWare en partenariat avec Nvidia a aussi amélioré l’affichage vidéo H264 pour la plupart des navigateurs. Des fonctions d’administration des mobiles Xperia Z1 et EZ Ultra présentés lors de cette réunion européenne rendent ces appareils identiques aux pc portables pilotés à distance. Une nouvelle offre de réseau social VMWare social Cast complète l’offre des gestions des PC. L’offre « Desktop as a service » ou DaaS, pour la gestion des postes de travail à distance sera mieux intégrée dans les offres de service. Elle se veut surtout une meilleure alternative à ce que propose Microsoft avec son Virtual Desktop Access lié à Windows Server 2012. L’offre de gestion des postes clients de Citrix est aussi la cible de cette première salve d’annonces.
Premier rachat pour VMWare depuis 6 mois
Ces évolutions autour du poste client étaient étayées par l’annonce du rachat de la firme Desktone connue pour ses outils de gestion de clients distants. Dell, NetApp et Cisco, clients de Desktone témoignaient par la voix de leurs directeurs techniques le plaisir qu’ils avaient à savoir que Desktone serait aux mains de leur partenaire principal et de temps en temps concurrent, VMWare. A ce propos, VMWare va arriver en Europe comme un fournisseur d’applications à part entière dans le cloud, une évolution déjà connue en Amérique.
Une vente en directe de cloud démarre en Angleterre
Avec son offre vCloud hybrid service online market place, VMWare veut simplifier l’accès aux applications dans le cloud et près de 3800 applications seraient déjà disponibles. Ce qui ressemble comme deux gouttes d’eau à un serveur d’application sera l’occasion de vente en direct de services cloud. VMWare en proposant des tests de ses différents logiciels ne fait que répondre aux multiples offres d’essai d’Openstack et de Cloudstack qui deviennent omniprésentes. L’offre reposera dans un premier temps sur des services de reprise après sinistres, son Cloud Foundry, son offre de client « desktop as a service », l’intégration hybrid cloud, les applications de son Marketplace (3800 applications).
La firme soulignait : «la souveraineté est un problème en Europe car les clients aiment savoir ou se trouvent les données. Nous l’effectuerons avec le respect des législations locales et avec le respect des obligations diverses. » L’offre continentale pourrait s’effectuer sur des sites partenaires. Aux USA, la firme vient d’annoncer la mise en service de ses data centers de Santa Clara (Californie), celui de Sterling en Virginie après celui de Las Vegas (Nevada).
Partenaire et concurrent
Un pavé dans la mare de tous les hébergeurs européens qui sauront désormais que VMWare va chasser sur leurs terres. Invité sur scène par Pat Gelsinger, Thierry Breton, chairman et CEO d’Atos n’avait pas l’air de trop se préoccuper de la présence des services cloud en France de la firme américaine, prévus pour l’an prochain, à priori.
Pour l’ex -ministre des finances de Jacques Chirac, Thierry Breton, l’intérêt de travailler avec VMWare et son SDDC (software Defined data center) est de ne plus se préoccuper des infrastructures mais de se concentrer sur les applications métiers. « Avant, on a surtout fait de l’IT de nos clients, désormais on les aide à passer à ce me passionne depuis trente ans en informatique, l’optimisation des applications ». Il rappelait la décision qu’il avait prise de ne plus utiliser les messageries classiques, « ce qui a pu apparaitre très bizarre », mais celles des réseaux sociaux afin d’optimiser et de rentabiliser les échanges.
Un discours centré sur les offres de cloud
Pour étayer son propos, la firme américaine montrait que le nombre de ports virtualisés est supérieur au nombre de ports physiques. « Les utilisateurs n’ont plus à se préoccuper du hardware » était le discours de trois grands utilisateurs des services Vsphere enregistrés en vidéo pour l’occasion :
Le directeur technique de Citi, Greg Lavender, le directeur technique de Général Electric pour les GTE Appliance Lance Weaver et le VP d’eBay Sri Shiva Anda se félicitaient, eux aussi, d’avoir pu grâce au cloud et VMWare, « se focaliser sur les tâches essentielles ». Très encadré par des preuves tangibles, celui de clients à priori satisfaits, le discours de VMWare, rassure. Mais la référence permanente aux obligations boursières pour sa communication montre aussi une forme d’inquiétude. « Tout ce que l’on vous dit là ne peut être retenu vis vis de nos obligations boursières » En gros, on vous dit « que tout va bien mais ce que l’on vous raconte est soumis à la réussite des produits sur le marché » selon les obligations connues sous l’expression « Safe Harbour provisions » liées aux privates securities litigations Reform act de 1995. Bref, vis à vis de ses actionnaires, la firme prend des gants, de peur de réunions un peu houleuses.
La panoplie d’outils se renouvelle
La grande messe de VMWare, dans un deuxième temps, a été l’occasion de plusieurs annonces autour des outils d’administration du cloud.
Il s’agit de vCloud Automation Center 6.0 qui sera disponible en Novembre et vCloud Operations Management Suite 5.8. qui sera lancé en Décembre. Comme leurs noms l’indiquent, il s’agit de superviser les différentes machines virtuelles au sein de différents environnements hétérogènes. Première cible, les services d’AWS, les serveurs HyperV, mais aussi le stockage de type Fibre Channel, enfin toutes les applications dites critiques pour l’entreprise qui pourront être contrôlées à distance.
Les administrateurs apprécieront la nouvelle version vCenter Log Insight 1.5, disponible en décembre tout comme la suite de Business Management 8.0.
Interrogé sur l’évolution de Vsphere, passée au deuxième plan, qui est pourtant la principale source de revenus, Carl Eschenbach, le président et Chief Operating officier de VMware, précisait que sa part de 45% du CA (sur les 4, 61 milliards de dollars en 2012) n’était plus majoritaire face aux offres autour du cloud management, aux offres de services et aux suites horizon.
Des offres sur les réseaux NSX et les back up seront présentés plus en détail prochainement
D’un point de vue plus anecdotique, Maurizio Carli, senior VP Europe, se félicitait de la venue de plus de 8000 personnes au VMWorld de Barcelone et du partenariat de Cisco, Dell, EMC, Hitachi, Fujitsu, IBM pour ce show placé sous le signes du cloud, du mobile, du social et du Big data, les « buzz word « de l’époque actuelle.