Plateforme stratégique occupant une place de choix dans le marché de l’informatique en France, le mainframe est une solution performante qui permet de s’adapter aux besoins informatiques en constante évolution. Malheureusement à l’heure du cloud et du big data, certains voient encore le mainframe comme une antiquité passée de mode, inadaptée et bien trop coûteuse. Ce qui ne saurait être plus éloigné de la réalité. C’est pourquoi il est temps de dissiper certains mythes qu’on lui prête.

Non, le mainframe n’est pas mort

Les consommateurs effectuent pas moins de 35% de leurs transactions e-commerce sur mobile et 91 % de leurs applications interagissent avec un mainframe. Quasiment chaque transaction liée à un paiement par carte de crédit, à une livraison ou à la réservation d’un billet d’avion implique une interaction avec un mainframe, et plusieurs dans la plupart des cas. A chaque utilisation d’un smartphone ou d’une tablette pour un achat, l’application contacte un mainframe pour traiter le paiement et l’expédition. Là est le paradoxe, plus les consommateurs sont mobiles, plus ils ont affaire à des mainframes.

Non, remplacer le mainframe n’est pas source d’économie

Une étude conduite sur plusieurs années révèle que, dans 18 secteurs d’activité sur 19, les entreprises qui s’appuient principalement sur les mainframes pour se développer, rentabilisent davantage leur infrastructure informatique que celles ayant plutôt recours à des serveurs d’entrée de gamme (cloud computing ou cluster). Les premières enregistrent des coûts moyens d’infrastructure informatique globale inférieurs de 35 % par rapport aux secondes.

Oui, le mainframe est une technologie moderne

IBM ne cesse de perfectionner et d’actualiser ses grands systèmes, avec trois nouvelles générations en production. Plus important encore, chaque nouvelle génération peut traiter les données plus rapidement afin de satisfaire les exigences qu’implique la transition numérique. Aujourd’hui, le mainframe est accessible par Internet ou application mobile, et il est programmé en Java et Linux. Il est également capable de traiter 2,5 milliards de transactions par jour, permettant le cryptage en temps réel de toutes les transactions mobiles, quelle que soit l’échelle ainsi que leur analyse. Les entreprises numériques peuvent ainsi détecter en temps réel les fraudes sur 100 % des transactions commerciales.

Oui, le mainframe est attractif

Bon nombre de personnes pensent que la gestion des données sur un mainframe est fastidieuse, nécessitant un vieux terminal d’accès à écran vert. Or les administrateurs peuvent désormais y accéder via Internet au moyen de terminaux et d’interfaces aussi conviviales que les environnements de travail distribués. Pour le moment, l’offre en matière d’éducation dédiée au mainframe en France se développe plutôt sous l’impulsion d’initiatives d’entreprises privées. Les salaires et progression de carrière sont globalement plus rapides du fait des départs massifs en retraite de la génération du baby-boom, libérant des postes pour de nouveaux spécialistes du mainframe.

Non, le mainframe n’est pas incompatible aux projets cloud et Big Data

Dès lors que 91 % des applications mobiles interagissent avec les mainframes, ces derniers font partie intégrante du cloud. En outre, dans le cas des entreprises qui s’appuient sur les mainframes, 70 à 80 % de leurs données y sont hébergées. L’accès aux données à des fins analytiques et la création de services plus personnalisés sont plus rapides sur les mainframes, d’autant que le volume de données continue d’augmenter, faisant de ces derniers des éléments essentiels des stratégies Big Data.

Oui, le mainframe permet le développement d’applicatif

Selon une récente enquête, 93 % des entreprises adeptes des mainframes font état d’un usage croissant ou stable de Java, langage de prédilection pour l’écriture ou la réécriture de logiciels nouveaux ou existants. Et pas moins de 83 % prévoient un maintien voire une augmentation de la capacité des grands systèmes, tandis que 90 % s’attendent à ce que la plate-forme mainframe demeure puissante sur le long terme.

Non, les nouveaux services numériques ne font pas l’impasse sur le mainframe

Sans doute le mythe le plus contraire à la réalité ! Les nouveaux services numériques font massivement appel aux mainframes pour le traitement de gros volumes de transactions, notamment dans les services financiers (banque, paiements par cartes, bourse), de l’assurance (traitement des sinistres), du transport (logistique des livraisons), du voyage (publication des tarifs et réservations), … Les interactions avec les mainframes ne pourront aller que crescendo à l’avenir, sous l’impulsion d’usages et transactions mobiles toujours plus nombreux, tant au niveau personnel que professionnel.

La situation n’a pas évolué ces vingt dernières années et il n’est guère probable qu’un changement intervienne au cours des dix prochaines. Le mainframe est, dans bien des cas, le système présentant le plus haut degré de fiabilité et de disponibilité pour la prise en charge des volumes élevés de données numériques critiques. Par conséquent, la prochaine fois que l’on entendra le terme « mainframe », ne le reléguons pas au rang de technologie du passé. Pensons plutôt au fait qu’il nous permette de faire des achats, de suivre nos livraisons et d’organiser nos prochaines vacances sur notre mobile !

 

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Philippe Babaud est Sales Director Southern Europe, BMC