Sur l’exercice 2013, Alcatel-Lucent a ramené ses pertes à 1,3 milliard et cèderait sa filiale Alcatel-Lucent Entreprise à la société d’investissement en technologie China Huaxin. – Amélioration significative de la rentabilité opérationnelle et du flux de trésorerie d’exploitation au quatrième trimestre 2013 et pour l’ensemble de l’année 2013 ;
– Economie sur les coûts fixes de 104 millions d’euros au quatrième trimestre, soit un total de 363 millions d’euros en 2013 ;
– En bonne voie pour atteindre les objectifs 2015 du Plan Shift, en se concentrant sur la poursuite de la réduction des coûts, la génération de trésorerie et une croissance rentable.

A la lecture des points clés publiés par Alcatel-Lucent qui doit publier aujourd’hui ses résultats pour l’année 2013, on pourrait donc penser que la situation est en voie d’amélioration durable. On aimerait le penser tant Alcatel-Lucent est un de nos derniers fleurons mondiaux sur le secteur des équipementiers télécom. Est-ce si sûr ?

La perte nette a été réduite à 1 304 milliard d’euros contre un peu plus de 2 milliards en 2012. Et même si Alcatel-Lucent précise que cette perte a été impactée par 548 millions d’euros de perte nette de valeur sur actifs, essentiellement au deuxième trimestre, ce résultat global pour 2013 reste très préoccupant. Alcatel-Lucent indique avoir Offre ferme reçue de China Huaxin, une société d’investissement en technologie, pour l’acquisition d’Alcatel-Lucent Enterprise valorisant 100% d’Alcatel-Lucent Enterprise à 268 millions d’euros en valeur d’entreprise ; Alcatel-Lucent devant conserver une participation minoritaire de 15%.

Et depuis la fusion en 2006, Alcatel-Lucent a vu son chiffre d’affaires pratiquement divisé par deux : 18 milliards en 2006, 10 milliards en 2013. Sur un marché dont le dynamisme ne se dément pas et est en pleine recomposition ( les équipementiers chinois, avec Huawei comme porte drapeau, étant en embuscade) cette glissade régulière n’est pas des plus rassurantes. En 2005, dernier exercice où Alcatel et Lucent ont fonctionné de manière indépendante, Alcatel avait réalisé un chiffre d’affaires de 13 milliards d’euros et Lucent de 9,4 milliards. Mais c’était une autre époque dont on pourrait évidemment avoir la nostalgie (Les très riches heures de l’informatique française).

Dans le cadre de son plan Shift, Alcatel-Lucent a engagé un repositionnement comme spécialiste de l’IP et du Cloud networking, de l’accès ultra haut-débit fixe et mobile et fait état sur ces marchés de contrats clés et de gains de parts de marché. L’équipementier fait valoir des succès en matière d’innovation : 20 contrats en IP core, 400G en optique, 3 premiers contrats commerciaux en SDN, nouvelle roadmap de virtualisation de fonction réseau et 8 réseaux pilotes, partenariat stratégique avec Qualcomm sur les petites cellules, fonctions Carrier Aggregation et eMBMS en accès mobile, 17 contrats en vectorisation, G.fast.

En octobre dernier, l’entreprise avait annoncé la suppression de 10 000 postes dont 900 en France. Mais face à une pression du gouvernement, elle été amené à réviser à la baisse à 700 postes. L’objectif du plan stratégique Shift est de réduire les coûts fixes de plus de 15 % d’ici à 2015, c’est-à-dire l’année prochaine.