Utiliser son mobile pour scanner des documents devient de plus en plus facile.

La semaine passée, Fujitsu a annoncé un scanner portable très original destiné aux téléphones mobiles mais un embargo ne nous avait pas permis d’entrer dans le détail. Du coup, nous nous étions limités à la présentation des problèmes actuels des petits scanners. Sur ces derniers, rappelons-le, les documents papiers sont souvent mal numérisés dans une résolution trop faible soit enregistrés de travers, ce qui nécessite ensuite un traitement avec un logiciel de retouches d’image. Autres problèmes courants, la numérisation s’effectue avec trop peu de contraste, soit avec des traces qui tiennent souvent à la transparence du papier qui laisse apparaitre les impressions de la face opposée du document. Ce genre de découverte, très énervante, s’effectue en général au moment où le document « stratégique » doit être transmis d’urgence.

Un calmant pour les crises de scanner.

Pour que les images issues du scanner soient plus facilement utilisables pour la reconnaissance de texte, il fallait quelles soient automatiquement redressées, nettoyées et étiquetées. La filiale européenne de Fujitsu, PFU, qui s’est focalisée sur le smartphone, a donc revu entièrement ses anciennes «barrettes» de numérisation pour qu’elles deviennent exploitables par les mobiles. Pour arriver à un « traitement éclair » qui n’encombre pas le smartphone, Fujitsu a confié le travail à un processeur graphique spécifique. Celui-ci va effectuer, à la volée, ces fonctions d’extractions de données sur la barrette, avant de transmettre le document au mobile.ixpfu La concurrence existe

On peut toutefois se demander si la partie sera facile à gagner vu que ces mêmes mobiles et même les tablettes disposent déjà presque tous de caméras intégrées. Celles-ci permettent, par exemple, de prendre en photo, des cartes de visites et d’intégrer leurs contenus, après extraction de leurs infos par une fonction d’OCR, dans les fichiers de contacts. Sur ITunes, le magasin en ligne d’Apple, on trouve une demi douzaine d’applications de ce type. Les firmes telles que Full contact Inc, Shape Gmbh, Penpower, Scan Bizzpower Solution, Intsig et quelques autres proposent de transférer les cartes de visites vers Outlook ou vers Salesforce. Sur Androïd, dans le Google store, le nombre d’outils de récupération de documents est plus réduit mais par exemple, Camcard d’Intsig reprend les fonctions de «scan »déjà vues sous IOS.

Une nouvelle génération de caméras sur les traces des scanners

L’arrivée de nouveaux logiciels de mesure de profondeurs, dans la caméra d’Intel3D Realsense, devrait aussi favoriser la multiplication des applications évoluées de numérisation. ( photo : la liste des premier éditeurs ). BqDaux7CQAAm7nv.png-largeCette caméra, très performante, n’existe encore que sur quelques tablettes comme la récente Dell Venue 8. La caméra a été présentée comme étant le premier produit « d’informatique perceptuelle » car elle embarque, entre autres, un système de reconnaisse faciale, vocale, la suppression des arrière-plans et la détection de formes.

Que reste t-il aux scanners classiques?

Le fait que ce périphérique mobile ne mesure qu’environ 25 centimètres leur permet de scanner des pages A3 ou même A2, est un plus, un logiciel «recollant » les deux parties numérisées successivement. Du fait d’une très haute résolution, supérieure à 500 points par pouces, les documents sont parfaitement lisibles, prêts à etre expédiés à une application de gestion tell que Sharepoint ou de reconnaissance de caractères comme celles d’Iris ou d’Abby. Le logiciel complémentaire du scanner est disponible à la fois sur les téléphones  d’Apple et avec ceux dotés de l’os Android. Le « ScanSnap Connect Application » de Fujitsu existe aussi pour les pc sous Windows et les ordinateurs d’Apple. Du côté périphérique, pour ceux qui ne l’aurait pas encore lu, l’IX100 est un scanner mobile de document A4 et A3 d’environ 400 grammes. Sa taille sur 27,3 × 4,75 × 3,6 cm, permet de le cacher dans un sac d’affaires ou d’un PC portable. Il fonctionne sur batterie ion lithium et sera rechargé par un câble USB. A pleine charge, il pourrait numériser plus de 260 feuilles (A4, couleurs, recto, 300 pop).  L’objectif de PFU a été de rendre la barrette entièrement pilotable par Wifi en mode ad hoc. C’est à dire qu’il suffit d’appuyer sur la touche scan du programme de son portable ou sur une tablette pour récupérer les documents avalés par l’appareil à raison de 5,2 secondes par page. L’opération peut s’effectuer en couleur dans une résolution de 300 points par pouces. En 600 points par pouce les temps de numérisation doublent. Affiché en miniature sur l’écran le document peut être envoyé sur un service dans le cloud ou simplement un serveur de stockage distant.

Un scanner partageable

Si l’on dispose d’un routeur wifi on peut même partager le scanner à tour de rôle. Comme avec ses autres scanners Scansnap qui disposent tous de panoplie de logiciels. Fujitsu veut créer un écosystème applicatifs en ouvrant ses interfaces de programmation afin que les documents papiers s’intègrent mieux dans les processus numériques des entreprises. Les banques et assurances maitrisent déjà la gestion documentaire de documents hétérogènes, mais avec des scanners fixes et des applications lourdes. Leurs dossiers contiennent souvent des documents manuscrits et même des photos en particulier dans les assurances auto. Avec son nouveau scanner ouvert sur des applications dans le cloud, Fujitsu rend possible la gestion de documents à partir d’un téléphone mobile. Il sera vendu en Europe pour 229 euros avec plusieurs logiciels ScanSnap Manager, ScanSnap Organizer, CardMinder, et ABBYY FineReader pour ScanSnap et Scan to Microsoft SharePoint .pfu_scansnap_ix100_b3