Les entreprises du secteur privé et les organisations du secteur public n’ont pas d’autres choix que « de s’adapter et de se transformer pour répondre aux nouvelles attentes, aux nouveaux comportements et aux nouveaux usages ». Le cabinet EY Consulting a lancé une enquête pour comparer les initiatives dans ces deux mondes.

La majorité des entreprises du secteur public ont engagé une transformation qui s’appuie plus ou moins sur les nouvelles technologies du numérique. L’objectif n’est plus tant d’améliorer les organisations en utilisant ces technologies que de mettre en place de nouvelles organisations désormais autorisées par elles. Mais il y a aussi le principe de réalité selon lequel toute modification de l’existant est toujours difficile, tant en interne qu’en externe. Et là, il ne s’agit pas que de technologies, loin de là. La transformation est-elle réellement à l’œuvre dans les organisations ? A quel rythme et avec quels objectifs ? Avec quels résultats ?

C’est ce qu’a voulu savoir le cabinet EY Consulting en lançant une enquête auprès d’un échantillon de cadres dirigeants d’entreprises et d’organisations publiques de plus de 1000 salariés et qui vient de publier les résultats sous la forme d’une étude dont le titre « Le courage de transformer » est évocateur de la difficulté de l’opération.

 « La très grande majorité des entreprises et des administrations ont engagé des plans ambitieux de transformation et lorsque ce n’est pas le cas, des projets sont dans les cartons. Cela montre bien la prise de conscience forte par les équipes dirigeantes de ces organisations de la nécessité de se réinventer en permanence, dans un mode de fonctionnement qui se doit d’être de plus en plus d’agile » commente Bertrand Baret, Associé EY Consulting, en marge de l’étude.

Parmi les grands enseignements de l’étude :

Deux organisations sur trois déclarent avoir lancé un plan de transformation. La très grande majorité des entreprises et des administrations ont engagé des plans ambitieux de transformation. Quand tel n’est pas le cas, les répondants indiquent que cela est en cours de préparation. Conçue comme un véritable projet d’entreprise, la transformation est pensée et initiée le plus souvent par la direction générale.

Si pour près d’une entreprise privée sur deux, le moteur de la transformation est d’abord la volonté d’améliorer la relation clients, l’optimisation des process, l’accroissement de la productivité et l’évolution du business model restent des enjeux prioritaires.

A contrario, 45% des organisations du secteur public recherchent en premier lieu une optimisation des process et de la productivité. Viennent ensuite la volonté d’améliorer la satisfaction des usagers ou encore le regroupement avec un autre établissement/collectivité ou un changement du périmètre de missions.

Comparaisons des objectifs des entreprises privées et des organisations publiques

Le digital perce doucement

En effet, dans près de 70% des entreprises, le digital occupe moins de la moitié des thèmes couverts par les plans de transformation. Ainsi, au-delà de l’adoption de nouveaux outils technologiques, les entreprises choisissent aussi de se concentrer sur la transformation de leur culture et de leur organisation.

 « Apprendre du passé, c’est sans doute grâce à cela que la différence s’explique et surtout par les démarches de plus en plus structurées. En effet, les programmes de transformation publics qui se sont succédé depuis une quinzaine d’années (SMR, RGPP, MAP, …) ont permis au secteur d’acquérir des réflexes dans la mise en place de programmes de transformation » considèrent Hervé de la Chapelle, Associé EY Consulting.

A noter que dans le secteur public, les ressources humaines sont au centre des processus de transformation engagés, davantage que dans les entreprises privées.

En général, ces programmes sont plus longs dans le secteur public que dans le secteur privé. Et Ces transformations sont génératrices de résultats significatifs mais rarement en ligne avec l’intégralité des objectifs initiaux

Selon les dirigeants du secteur privé interrogés, les objectifs des plans de transformation sont globalement atteints, à cette nuance près que seuls 63% estiment en avoir réalisé plus de la moitié. Ces résultats sont en ligne avec ceux observés dans le secteur public.

Enfin, le secteur privé et le secteur public se heurtent tous deux à des difficultés importantes pour mener à bien ces projets complexes, mais à des niveaux différents

Mener à bien ces programmes de transformation reste un exercice complexe, tant pour le privé que le public. Les premières difficultés citées par les entreprises sont ainsi le manque d’engagement et de mobilisation des équipes mais aussi le manque de moyens et de compétences mobilisées. Ce second point arrive en tête des difficultés rencontrées par les acteurs du public.