Le cloud change tout, y compris du point de vue de l’administrateur qui doit monitorer une infrastructure d’un type nouveau. Datadog propose de l’y aider.

7 Datadog2Datadog se présente comme un fournisseur de plate-forme de monitoring du cloud proposé as a service (Cloud Monitoring as a Service). Pourquoi les outils traditionnels utilisés depuis bien longtemps comme IBM Tivoli, HP Openview, CA, Nagios, BMC ou encore Solarwinds ne sont pas adaptés à la problématique du cloud ? Pour Olivier Pomel, cofondateur et CEO de l’entreprise créée en 2010, les raisons sont à la fois simples et multiples. D’abord une différence de dimension, d’une dizaine à une centaine serveurs pour les data centers traditionnels, à plusieurs milliers dans le cloud. Au niveau du déploiement, on passe d’un environnement statique avec des serveurs physiques ou des machines virtuelles à des environnements dynamiques qui caractérisent le cloud basés sur les conteneurs et les microservices. Ensuite, la fréquence des changements passe d’une à deux fois par an à plusieurs fois par jour. Enfin, l’écosystème est plus diversifié avec des équipes plus nombreuses utilisant un large palette d’outils.

Le projet de création de Datadog se déduit des fonctions précédentes des deux fondateurs, Olivier Pomel et Alexis Lê-Quôc étaient respectivement VP of Technology et responsable des opérations de Wireless Generation (une société rachetée en novembre 2010 par News Corp) et de leur « confrontation » au quotidien en raison des objectifs poursuivis que la démarche DevOps est supposé surmonter. D’où l’idée de fournir un outil permettant de monitorer le cloud pour assurer la robustesse et la consistance nécessaire de l’infrastructure et supporter une évolution rapide. Datadog a évolué à la vitesse du cloud pour employer aujourd’hui 140 salariés, une taille respectable pour une société de 5 ans d’âge.

Datadog est un enfant du Cloud mais entend en devenir le gardien

Côté technologie, Datadog utilise un agent open source pour collecter les données liées aux événements et aux métriques développé en langage Python. La plate-forme disponible sur le cloud s’appuie sur des technologies du monde du big data tels que D3, Cassandra, Kafka et d’autres plus classiques telles que PostgreSQL. L’outil, intégré profondément au niveau de l’infrastructure, ne supervise pas chaque serveur individuellement mais identifie tous les serveurs qui participent à une même application. L’agrégation des tags est réalisée en temps réel et permet ainsi de suivre alors l’évolution de l’environnement de production au plus près. Aujourd’hui, cette plate-forme peut monitorer de nombreux environnements clouds tels AWS, Microsoft Azure, Google Cloud platform et Red Hat OpenShift. Elle a ajouté récemment OpenStack et intégré Docker. Plus de 100 environnements sont supportés.

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Datadog fait état de plus de 1500 clients. Les clients peuvent être classés en trois catégories. Des entreprises nouvellement créées qui sont d’emblée sur le Web. Netflix est un parfait exemple. Des grandes entreprises du secteur high tech possédant d’importants data centers comme Citrix, HP ou Adobe. Enfin des entreprises traditionnelles comme le géant de la distribution américain Kmart qui engagent une migration vers le cloud. En Europe, le produit n’a pas été commercialisé activement mais Datadog mentionne déjà quelques références comme Spotify en Suède ou Dailymotion en France.

Comment la société entend-elle poursuivre son développement ? « Nous n’avons encore qu’une seul produit, poursuit Olivier Pomel. Nous allons en développer d’autres et les opportunités dans notre domaine sont importantes. Ensuite, nous allons nous étendre géographiquement ». Sur ce point, Datadog effectue une sorte de retour aux sources[1] en ouvrant une filiale à Paris et un laboratoire de R&D qui sera basé dans un premier temps au Numa et sera chargé du développement des nouveaux produits.

 Après New York où elle a installé son siège, Datadog s’est développé à Boston et plus récemment à San Francisco où est basé Index Ventures, son plus important investisseur. Index Ventures a mené le premier tout de table (Series A) d’un montant de 6,2 M$ pour mener également le troisième d’un montant de 31 M$. Au total, l’entreprise a collecté quelque 50 M$.

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[1] Olivier Pomel et Alexis Lê-Quôc sont tous deux diplômés de l’Ecole Centrale.