« Le premier constructeur mondial se félicite des résultats de sa filiale française » : un discours rassurant en cette période d’incertitudes.
On avait quitté HP, la semaine passée, avec des annonces de licenciements massives, plus de 35 000 employés prévus pour 2014 et des perspectives de marché un peu bouchées. Neil McDonald, l’analyste du Gartner en charge d’HP précisait même en novembre dernier que « les activités PC, serveurs et imprimantes du constructeur sont sous pression et la firme de Meg Whitman ne dispose pas de solution radicale pour inverser cette tendance » .
Sur le papier, la rentabilité de l’entreprise qui bouclait son année fiscale fin octobre, était rétablie mais le chiffre d’affaires de 112 milliards de dollars restait en dessous des sommets de 2011 ( 127 milliards) et inférieur à celui de 2008.
La grande réunion destinée à la presse spécialisée du début d’année devrait être donc un contre-feu de premier choix et Gerald Karsenty, le PDG de a filiale française (photo ci-dessus) avait enfilé un superbe costume de pompier en chef.
La semaine passée, le patron avait déjà anticipé les questions en prévenant nos confrères de la presse économique. « Du fait des bons résultats de la filiale française, il n’y aura pas de licenciement dans l’Hexagone ». Une bonne nouvelle pour les syndicats CFTC et CGT qui ont un peu tendance à tout voir en noir. Mardi matin, même discours : « Notre filiale est la cinquième dans le monde et nous le devons aux très bonnes performances de notre activité cloud. J’avais un peu peur du premier trimestre 2014 mais c’est mieux qu’espéré », ajoutait le Pdg. « Nous avons travaillé avec 32 des 40 plus grands clouds français, ceux qui mettent à disposition de nombreuses applications virtualisées et des services en ligne , le tout piloté par notre outil d’orchestration » précisait Jean-Marc Defaut, le responsable de la division Cloud ( photo). La firme citait les plateformes d’opérateurs comme Antemeta, Cheops, Numergy, mais aussi celles de grands utilisateurs comme Total, BMC ou la Société Générale pour son activité banque de Détail.
Pascale Dumas, en charge de la division PC et imprimantes, soulignait la bonne performance de sa division face à un marché en perte de vitesse. Interrogée sur l’hypothétique relance des ventes de PC suite à l’arrêt du support de Windows XP et l’éventuelle conversion vers des solutions de terminaux virtualisés, elle précisait : « Cela ne va concerner que de petites structures qui achètent des PC au coup par coup. Les grandes structures ont déjà migré ».
Vers Windows 7 ou 8 ? « Ce sera vers Windows 8, les applications verticales pour les métiers se multiplient ». A propos des chromebooks ? « Nous avons plusieurs modèles qui marchent bien dans certains pays dans le monde de l’éducation. mais en France l’essentiel tourne sur Windows ». Et pourquoi pas Android ?. «On y travaille déjà ». Sur les tablettes ? « Notre progression est impressionnante et nous avons eu par exemple une commande de près de 13000 tablettes pour les étudiants par le Conseil Général du Nord-Pas-de-Calais ».
Interrogé sur un éventuel retour vers les mobiles et sur le fait que la firme n’avait plus de Smartphone au catalogue depuis plusieurs années et que les applications étaient de plus en plus ouvertes aux mobiles, Gerald Karsenti précisait : « On ne va pas répondre à cette question. Meg Whitman n’a pas donné de réponse encore ». Pascale Dumas rassurait l’auditoire en précisant : « Si l’on est capable de fabriquer des tablettes Windows ou Android , ce n’est pas compliqué de fabriquer des mobiles ».
ci-contre une photo du dernier smartphone de d’HP lancé en 2005 à Barcelone.
Rendez-vous donc sur ce point à Barcelone le 24 février pour le Mobile World Congress, sur le stand HP, on l’on devrait découvrir, si l’on en croit les rumeurs taiwanaises issues d’appels d’offres non aboutis chez les OEM chinois, une mini tablette de 7 pouces sous Androïd comparable au Samsung Galaxy S3. Elle serait en phase de finalisation.
4 clients très convaincants
Au-delà du cloud et des PC, HP avaient invité quatre clients prestigieux dans une suite de débats sur les apports de « l’informatique moderne ». Nul doute que : « les meilleurs vendeurs sont nos clients », comme le répétaient souvent dans les années 80 Digital Equipement et IBM. La Société Générale et son DSI de la banque de détail Denis Camas expliquaient l’intérêt d’applications personnalisées sur le Web pour renforcer les liens de la banque avec ses clients.
Olivier Abecassis, Directeur d’eTF1 soulignait l’apport du web sur la diffusion classique et l’intérêt pour ses clients en publicité. Olivier Pinot, créateur de la société d’animation Dwarf labs soulevait l’intérêt de la France pour la création artistique, la souplesse du cloud et la puissance des stations HP. Enfin Justin Coffey, le responsable business Intelligence de Criteo, récemment entrée en bourse, expliquait avec brio comment le cloud et le big data avait permis de créer de la valeur en exploitant en temps réel des informations issues du Cloud : « Nous gérons en batch des pétaoctets de données et des dizaines de Giga-octets y sont tous les jours ajoutés ». Criteo, outre les serveurs Hadoop d’HP, utilise le programme Vertica pour analyser ses données.
Le constructeur, à propos du big data a aussi annoncé son plan de prospectives 2017 basé sur 4 segments ( *) en pleine évolution sur lesquels HP veut assurer sa domination: le big data, le cloud, la mobilité et la sécurité . Elle veut accélérer son investissement sur le marché des PME-PMI et aider les startups à réussir leur développement en particulier en Isère où se situait l’ancienne usine européenne de PC d’HP.
(*) Des thématiques que l’on imagine évidemment suggérées par trois des 4 lettres hebdomadaires d’informatique News