Solution miracle pour réduire les coûts de téléphonie, la TOIP promue par Free et Numéricâble s’ouvre désormais à de nouveaux acteurs.
La voix sur IP, comme on la connaît sur Skype, n’est pas tout à fait la TOIP (Telephony over IP) mais elle intéresse de plus en plus les hébergeurs en quête de nouveaux services. « La voix sur Ip n’est pas une application informatique comme les autres », précisait Juan Lopez, le directeur général de Cirpack, un des rares fabricants français, présent cette semaine au Cebit. « Il faut maintenir une bonne synchronisation ce qui nécessite un excellent réseau ».
Depuis une bonne dizaine d’années, les vendeurs de centraux téléphoniques traditionnels comme Alcatel, Siemens, Nortel, ont arrêté cette activité ou ont disparu et seuls Avaya, Mitel ou Cisco, les spécialistes du Pbx IP ont surnagé à la faveur de la progression des réseaux IP. Le secteur n’a d’ailleurs jamais cessé d’évoluer, toutes les décennies ou presque, depuis le lancement du téléphone à partir de 1870 (image). La multiplication des offres de voix sur IP a aussi favorisé la multiplication des outils et logiciels associés en particulier ceux des éditeurs de commutateurs logiciel Softswitch et constructeurs de SBC (Session Border Controler). Le plus connu en France s’appelle Cirpack. Il avait été acheté en 2005 et revendu en 2013 par Technicolor (ex Thomson SA) à un fond d’investissement pour 3 millions d’euros. Les softswitchs Cirpack sont pourtant utilisés par plus d’une centaine d’opérateurs dans plus de 35 pays et trouvent désormais grâce aux hébergeurs de Clouds de nouveaux débouchés. Le SBC de Cirpack offre, selon le fabricant, une fonctionnalité d’interconnexion VoIP native, permettant une intégration hautement sécurisée entre le commutateur local et les réseaux IP.
Un an après la séparation avec Technicolor, la firme se présentait cette semaine au Cebit chez son partenaire 3M, en compagnie de Patton pour la connectique de raccordement (photo ci dessous) et Centile, un fournisseur de logiciels et de Centrex IP. Les trois acteurs y proposaient une solution complète, dite de « End2End Enterprise Telephony ».
Une offre économique
Ces IP-PBX « en kit » recueillent actuellement un certain succés, car ils permettent à de nouveaux intégrateurs informatiques de proposer des services de communications unifiées à moindres coûts. Offerts comme un service dans le cloud, la Toip nécessite des équipements complémentaires, ne serait-ce que les terminaux IP. Les intégrateurs téléphoniques, spécialistes du câblage et des terminaux de communications, y voient aussi une manière de minimiser les risques d’investissement sur les serveurs et les périphériques de communication. Le même genre de solutions a été adopté, il y plus de dix ans par OVH et Free pour fournir de la téléphonie à moindre coûts via l’ADSL, tout en offrant une bonne qualité de voix. La relative difficulté de ces systèmes pour les opérateurs tient encore à leur intégration à grande échelle aux anciens réseaux fixes traditionnels TDMs (commutation de circuits) et aux plus récents réseaux mobiles qui eux-mêmes évoluent vers IP grâce à la 4G. Mais différentes passerelles existent déjà et Cirpack va bientôt proposer ses propres solutions économiques vers les réseaux LTE, ceux de la 4G.
La facturation une source de problèmes
Dans la panoplie de vrai opérateur de téléphonie, il faudra compter aussi avec les outils d’administration et d’interfaçages vers des logiciels de facturation. Celle-ci explique pourquoi pas mal d’offres de voix sur IP fonctionnent au forfait ou sont intégrées aux abonnements. La facturation qui nécessite de mesurer les temps de communications à la seconde avec des millions d’appels par jour représente une source de soucis techniques inépuisable. Les millions de factures réclament des ressources à la fois humaines et informatiques sans rapport avec l’intérêt financier réel pour l’opérateur. La notion de PBX IP hébergé par les opérateurs ou téléadministré par un opérateur est en pleine progression. Avec ces nouvelles offres, l’entreprise s’habitue à ne plus investir dans du matériel mais à louer des services qui incluent l’amortissement de ces matériels. Cela évite, bien sûr, de payer des frais sur les immobilisations et d’éviter l’analyse des dépréciations .