Il n’y pas que l’économie qui soit modifiée par Internet, les modes de vie et les moeurs évoluent aussi. Le succès des sites de rencontre, pour la première année depuis leurs création à la fin des années 90, serait en train de stagner, contrairement à ce qui était déclaré hier soir durant le journal, sur l’antenne de TF1. Le reportage sur le site de TF1, par ailleurs trés informatif, n’est déjà plus en ligne.
Le chiffre des créations de sites Web de ce type avait été effectivement en constante hausse jusque en 2014 et l’on en comptait près de 2000 en France, l’an passé.
C’est apparemment un effet de saturation. Il y a plus de 18 millions de célibataires en France mais leur nombre ne varie pas beaucoup selon l’INSEE . Le site le plus connu est Meetic,( image du site ci-dessous)
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Créé en 2002, il réalisait 164 millions d’euros de chiffre d’affaires en Europe en 2013. Considéré comme le second site français, «Adopte un mec», le super marché du site de rencontre, comme il se désigne lui-même, réalisait près de 16 millions d’euros de Ca à la même époque dans l’hexagone. En deux ans, le trafic Internet (hors mobile) sur les plateformes de rencontres les plus connues en France (Meetic.fr, Adopteunmec.com, Gleeden.com, Edarling.fr et Attractiveworld.net) s’est littéralement effondré. Peu d’infos sur amoureux. com et Badoo en tête des statistiques d’Alexa en juin 2014 . Le chiffre de fréquentation des sites les plus connus a baissé de 30 à 70% suivant les sites, selon les estimations réalisées par Similarweb, une entreprise israélienne spécialisée dans la mesure des flux Internet, tout comme Alexa .
Pour Médiamétrie qui avait fait une étude sur ce sujet l’an passé en partenariat avec la faculté de Paris Dauphine, 30% des internautes français auraient déclaré avoir été ou être inscrits sur un site de rencontres sur Internet. Sur les 393 297 mariages et Pacs, hétéros et homos confondus, enregistrés en 2014 par l’Insee, plus de 20% seraient liés à des rencontres effectuées par les sites de rencontres. Mais si la progression avait été spectaculaire jusque-là, pour beaucoup de sites interrogés par nos confrères de la presse féminine, l’année 2015 devrait marquer un palier.
Pour beaucoup d’utilisateurs, ce sont les sites de rencontres sur mobile qui se sont multipliés qui les « ringardisent » et leurs utilisations forcement sur un poste fixe n’a plus du coup le même attrait; ils se banalisent. De plus, les mesures de sécurité qui permettent de suivre dans le détail l’activité de chaque membre de l’entreprise rend les utilisations au bureau de plus en plus risquée. Plus rapide à utiliser, de n’importe quel endroit, les sites sur mobile seraient ouverts plus aisement aux rencontres occasionnelles, « à la drague décomplexée », et surtout ils sont gratuits. Once, Tinder Happn, ARDX sont très faciles à utiliser. Le swipe de Tinder, l’effacement à la volée, est même devenue une référence pour les créateurs de sites mobiles.
Le passage par les sites favoriserait la réflexion sur le mariage
On aurait pu penser qu’avec cette consommation apparente de « l’affection » comme une marchandise, les taux de séparation et de divorces ne feraient que s’accentuer, mais ce n’est pas le cas, selon les sites, les mariages qui seraient issus des recherches, du big data, en quelque sorte, seraient plus solides. A la base des rejets, d’aprés les analyses des sites eux-mêmes qui font de ‘l’avant vente » pour dépister les clients difficiles, les habitudes et les obsessions des célibataires qui ne sont pas toujours faciles à supporter pour leurs partenaires. Mieux vaut se connaître rapidement, selon les sites, car trop de mails favoriseraient la création de personnalités un peu « idylliques », dont les costumes trop amples deviennent difficiles à porter aprés quelques temps.
La tendance depuis quelques années est à la spécialisation des sites : on peut se rencontrer en fonction de ses opinions politiques, de sa religion, de ses hobbies, de ses goûts culturels.
Symptôme de cette évolution, la récente création d’un nouveau site; Animoflirt
Sur le site on peut découvrir l’idée directrice du projet : » Pourquoi alors ne pas se rencontrer autour d’une passion partagée pour les animaux ? »
Ce nouveau site de rencontres spécialisé pour les maîtres… et leurs animaux de compagnie.
On connaissait l’aventure « mondiale » de Petdating pour permettre de faciliter les relations amoureuses pour ses chiens et chats. Mais là, avec Animoflirt, il s’agit de faire connaître ses passions et la complexité des rapports que l’on peut entretenir avec ses animaux. Faire comprendre par exemple que son Saint Bernard qui pèse 80 kilos a l’habitude de dormir au pied du lit et qu’il ronfle, nécessite une certaine ouverture d’esprit.
Pour débuter, selon le site animoflirt, il s’agit de créer une relation autour d’une passion commune : car, il faut le reconnaître, faire comprendre et accepter à un(e) candidat(e) à l’amour les « contraintes » liées à la vie avec un animal (sorties, repas…) n’est pas toujours évident.
On ne parlera pas de ceux qui vivent littéralement en concubinage avec des animaux de compagnies comme les passionnés d’élevage de mygales, de serpents ou de cochons d’onde.
A ce propos, à droite, la couverture de la revue américaine Paper avec Miley Cirrrus, une célibataire célèbre qui a adopté un cochon comme animal de compagnie. Provocatrice passionnée, elle a posé presque nue avec lui en première page de la revue connue pour son contenu ‘inhabituel». Mais les sites de rencontres grâce aux animaux n’ont pas encore fait appel à elle pour faire grimper leur «l’audimat». Cette obsession par tous les moyens est devenue un « travers » de l’Internet, car chacun des sites sur la planète aimerait bien s’offrir son « quart d’heure de célébrité » comme le préconisait Andy Warhol.