La dépense informatique et télécom du secteur de la santé en France devrait enregistrer une croissance de +2% en 2013 et franchir la barre des 2 milliards d’euros.

C’est ce qu’indique une enquête réalisée par le cabinet IDC auprès des établissements de soins publics et privés qui montre que les investissements dans les technologies de l’information et de la communication se poursuivent mais à un rythme ralenti et de façon plus ciblée. Cette croissance sectorielle est en ligne avec celle prévue par Gartner tous secteurs confondus (La dépense en IT inférieure à la croissance mondiale)

Selon Cyril Meunier, Analyste d’IDC France, « le marché est tiré par la dépense en logiciels. Cela ne concerne pas uniquement les logiciels cliniques, mais aussi les logiciels décisionnels et d’infrastructures (stockage, sécurité, virtualisation et automatisation des infrastructures) ». Quant aux services, « ils continuent de souffrir ». De leur côté,  smartphones et tablettes mis à part, le matériel et les services télécoms reculent.

L’étude analyse par ailleurs l’impact, sur les établissements publics d’une part et privés d’autre part, des principaux facteurs de croissance et de transformation (nouveaux usages en mobilité, recours au décisionnel, mutualisation des infrastructures et des applications, utilisation du Cloud Computing, mutations technologiques, Loi Hôpital Patients Santé et Territoires (HPST), plan Hôpital Numérique…

Il en ressort que la France n’a pas rattrapé son retard face à la moyenne européenne, dans les systèmes d’archivage d’imagerie médicale (PACS). Le décollage espéré du SaaS n’a pas non plus encore eu lieu, malgré la multiplication des agréments d’hébergement de données de santé à caractère personnel.

D’autres résultats constituent en revanche de bonnes surprises. C’est le cas en particulier de l’informatisation des blocs, de la prescription électronique et des applications cliniques mobiles. Dans ce dernier domaine, l’adaptation des applications à la mobilité tire l’adoption par les personnels soignants. L’heure est aux investissements dans les couches techniques sous-jacentes que sont la virtualisation du poste de travail, les serveurs d’applications pour la mobilité clinique, la voix sur IP, la sécurité des terminaux, des accès et des réseaux ainsi que les solutions de gestion des terminaux.

Un des grands enseignements de l’étude est la percée réalisée par les opérateurs publics (anciennes filières transformées en Syndicats Interhospitaliers ou en Groupements d’Intérêt Public). La dépense informatique auprès de ces structures a représenté en 2012 environ un tiers de la dépense informatique externe  des établissements de soins publics. Le « taux de pénétration » des  opérateurs publics sur la partie « production de soins » des établissements publics a notamment beaucoup progressé par rapport à l’étude de 2010. Il avoisine désormais 30% quelles que soient les solutions considérées : dossier médical, dossier des soins, circuit du médicament, e-prescription… Il se rapproche ainsi du taux constaté pour les solutions de gestion des fonctions back-office (Finance, RH, logistique…).