Présentés depuis plus de 20 ans, sous forme de boîtiers, les équilibreurs de charge sont en train de muer pour devenir de simples logiciels virtualisés. Kemp est l’un des premiers acteurs à jouer la carte du logiciel en partenariat avec Cisco.

Depuis que Cisco a tiré, en septembre 2012, un trait sur sa plate-forme “ACE” conçue pour offrir de l’équilibrage de charge entre serveurs (Load balancing), on n’aurait pas investi un kopeck sur ce secteur vertical qu’est celui du load balancing. Tous les observateurs ont pensé que l’évolution des réseaux vers le SDN ( Software defined Network) sonnerait à terme le glas des load Balancer, la virtualisation devenant omniprésente. Mais en permettant à la fois la virtualisation du réseau et sa reconfiguration par logiciel, les applications SDN doivent toujours reposer sur des serveurs qui eux-mêmes n’exploitent pas forcement un système d’équilibrage de charge au coeur de leurs système d’exploitation. Mais pour certains hyperviseurs, cela fait ou fera partie de leurs évolutions.

Le load balancing continue

Dans l’état actuel des offres, le load balancing n’est donc pas encore remis en cause. D’ailleurs, dès l’abandon de son “ ace” issu du rachat de la firme Arrow, Cisco a signé des accords de partenariats avec Citrix considéré comme le numéro 2 de ce secteur et puis plus récemment avec le numéro 3 ( en nombre de boîtiers vendus), Kemp. Ce fabricant américain, présent en France depuis peu, vise le marché des load balancer pour les entreprises de taille moyenne avec des boîtiers  ( photo ci dessous) aptes à fournir des débits différents ( de 1,7 à 8,8 Gbits/s ) et des applications virtualisées.
kempLes loads balancer se distinguent, selon Eric Debray, l’évangéliste SDN de Cisco, pour plusieurs raisons: en premier lieu le débit et le nombre de transactions SSL. Mais ils répondent surtout à trois objectifs:

1-  La répartition de charge entre serveurs au niveau L4 ou L7 (dans ce cas, on parle de Content Switching ou switching d’URL ou switching HTTP/HTTPS ou commutation de contenus).

2-   L’accélération des applications grâce à de la compression et au caching http.

3-   L’accélération SSL avec/sans réencryption ( chiffrage) vers les serveurs et la réécriture à la volée des flux HTTP/HTTPS avec manipulation des contenus.

 

F5 domine dans les grandes entreprises

Sur le marché, le leader official s’appelle toujours F5 Networks Inc, mais Radware Ltd, A10 Networks Inc., et Riverbed Technology Inc. sont parmi ses premiers concurrents féroces. D’autres fournisseurs de load balancer, appareils que l’on appelle aussi ADC (Application Delivery Controler) ont tenté de s’infiltrer dans la brêche laissée par Cisco, mais le marché ne progresserait que de 2 à 3% selon le cabinet d’étude californien Infonetics.

Pourtant, comme pour tout le reste, les produits d’équilibrage de charge ADC eux-mêmes deviennent progressivement de plus en plus virtualisés, ce qui laisse le marché de l’ ADC actuel un peu “atone” pour l’instant, selon les chiffres récents de Dell’Oro Group qui recoupe ceux d’Infonetics.

Mais l’évolution récente de Cisco vers le SDN a permis à Kemp de rendre son logiciel d’équilibrage de charge compatible avec l’écosystème UCS du nom de ses serveurs, le cadre des premières applications compatibles SDN. Il est compatible avec toutes les applications  et fonctionne désormais sur toute la gamme Cisco UCS C -Series Server. Pour Cisco l’arrivée d’un équilibreur de charge permet une accélération immédiate de la communication entre serveurs et applications.

Les arguments d’un load balancer « intégré »

L’intégration de ce logiciel dans les serveurs permet d’accélérer les applications de type « front end « comme les applications bureautiques ou la messagerie unifiée. L’ amélioration de l’utilisation de la bande passante reste l’argument décisif car le trafic n’a plus besoin de traverser les infrastructures de niveau 2, la bande passante pouvant être dédiée à d’autres trafics. « L’évolutivité » du logiciel permet aussi d’envisager une solution « Pay as you Grow », plus le trafic augmente, plus le logiciel crée d’instances virtuelles . Déjà  Kemp propose des licenses pour 6, 16 ou 32 coeurs. Pour Cisco, l’infrastructure de ses serveurs UCS évite avec des logiciels virtualisés comme celui de Kemp d’acquérir une infrastructure spécifique ( un boîtier dédié) dont il faudrait gérer le support et les évolutions.

Quels usages?

Dans le secteur hospitalier, par exemple,  la demande de Load Balancer s’explique par les besoins permanents de téléchargements et d’échange de documents lourds ( radios, dossiers patients) qui sont sécurisés souvent via SSL. L’adoption d’équilibreur de charge se justifie aussi par la part grandissante des messageries unifiées  (schéma ci dessous) qui réclament d’excellents temps de réponses si l’on veut obtenir une qualité vocale digne de celle des mobiles.

overview-lm-and-exchange

Jean-Claude Tagger, le directeur commercial France de KEMP Technologies expliquait succinctement la raison de la présence de Kemp au salon Health IT.

« Le secteur hospitalier est un domaine particulièrement sensible à la circulation des données et des informations, et de manière sécurisée c’ est essentiel. Depuis notre arrivée en France, nous nous sommes considérablement déployé sur ce secteur. La fiabilité de nos produits est désormais connue dans le milieu hospitalier et répond à des contraintes spécifiques à ce secteur. Nous sommes fiers de collaborer avec des établissements de santé comme le Centre Hospitalier de Saint-Quentin »

Sur le même sujet lire:https://www.informatiquenews.fr/les-adc-application-delivery-controller-profitent-des-effets-de-la-virtualisation