Si la plupart des fabricants de serveurs propose désormais des baies de stockage flash pour doper les datacenters, peu proposent encore des services spécifiques.
3Par chez HP, Compellent chez Dell, Exadata chez Oracle, tous les fournisseurs intègrent désormais des baies de stockage flash pour optimiser les performances des applications. L’un de leurs concurrents y associe la carte de l’intégration avec des services associés. « Nous livrons depuis cet après-midi une gamme complète de services pour les centres de données destinés aux entreprises », précisait le directeur marketing de Violin Memory, Eric Herzog , un ex EMC et IBM storage, de passage à Paris, le jour même des annonces de ces services aux Etats-Unis.
Un parcours en bourse plutôt chaotique
Coté au Nasdaq, Violin Memory s’affiche comme l’un des acteurs les plus en vue dans le monde du flash mais la firme comme bon nombre d’intégrateurs Flash, est restée en-dessous de ses prévisions. Elle n’a réalisé que 100 millions de dollars durant l’année fiscale 2013 et a montré lors de ses derniers trimestres des pertes nettes supérieures aux trimestres précédents. Depuis son entrée en bourse, en septembre 2013, la firme a vu sa cotation stagner autour de 8 dollars puis plonger à 4, 5 dollars depuis les annonces de ses résultats trimestriels en novembre dernier. Au moment où la firme s’introduisait en bourse, HP et EMC, deux partenaires actifs, annonçaient leurs propres boîtiers flash et indirectement l’abandon du catalogue Violin, un coup dur pour les actionnaires. De ce fait, son nom revenait régulièrement dans les possibles rachats par des acteurs du stockage traditionnel. Du coup, après l’éviction de Don Basile, son PDG, début février, la moitié des directeurs a été renouvelée et de nouvelles pistes ont été recherchées pour relancer les ventes chez les hébergeurs, les premiers acheteurs de système de stockage de haut de gamme.
Cap sur les hébergeurs
Depuis le 24 juin, au lieu de se concentrer exclusivement sur ses propres boîtiers flash, la firme propose ses services avec un nouveau châssis dédié appelé Concerto 7000 ( photo) qui complètera ceux des concurrents chez les grands hébergeurs de stockage. Un créneau en progression car nombreux sont les hébergeurs qui restructurent leurs stockage à peu près partout dans le monde industrialisé. Bien sûr, l’objectif vise à piloter l’ensemble des ressources de stockage et d’influencer ensuite les achats de boîtiers spécifiques.
Des atouts du coté logiciels
L’argument de Violin tient à l’homogénéisation des ressources ultra-rapides.
Ces nouveaux services comprennent: les réplications synchrones et asynchrones des données des entreprises clientes mais aussi les extensions des capacités de cluster au niveau régional (métro) ce qui permet d’associer des équipements disparates situés sur différents sites à des distances assez importantes. C’est aussi ce que propose Dell avec ses logiciels Fluidcache. Les fonctions de snapshots, de thin provisionning, la gestion de LUN et l’expansion des capacités font partie de système de stockage au niveau d’un service mais lorsqu’il s’agit d’une approche à un niveau global, ainsi que la protection avancée des données et mise à l’échelle de stockage. La firme propose des outils d’intégration avancés comme VSS for Microsoft, un agent Oracle et des agents SQL et Exchange.
Pour les propriétaires de datacenters, l’argument des baies flash procurerait une nouvelle approche « orientée applications » et déboucherait sur de nouvelles sources de revenus. La réduction des coûts d’exploitation passe aussi par l’amélioration des temps de réponse des applications et l’élimination des entrées sorties trop lentes. Pour légitimer son discours, Eric Herzog s’appuie sur l’expérience des hébergeurs qui exploitent déjà ses logiciels : «L’un des nos clients, un opérateur télécom, pour sa facturation, cherchait à modifier son système pour le rendre plus agile, plus efficace. En accélérant la saisie et en clôturant plus rapidement ses opérations de mise à jour et sauvegardes, il nous a dit avoir largement remboursé ses équipements. »
Un autre exemple de la façon dont le stockage flash change la nature même des datacenters est l’impact sur la latence des serveurs et les performances des logiciels qui s’exécutent sur celui-ci.
Le passage à de meilleurs temps de réponse permet d ‘éliminer le surdimensionnement des serveurs et leurs mises « en cache » ne serait plus une nécessité. Le résultat: une meilleure performance des applications à moindre coût. Il n’est plus nécessaire de gérer le surdimensionnement et l’infrastructure de mise en cache.
Plus petits et moins gourmands
Face à ses arguments de réduction des coûts sur les serveurs qui ne manqueront pas d’être repris par d’autres fabricants de baies flash, Violin se targue de n’occuper qu’un minimum d’espace et de ne consommer que peu d’électricité : « Nos châssis compacts prennent par exemple 3 RU d’un rack pour 70 To là où la plupart de nos concurrents prendraient 12 RU mais en plus au lieu de consommer 3000 watts il n’en consomment que 1500 watts. Le résultat n’est pas seulement un grand pas en avant sur le stockage de disques traditionnels, mais il s’agit d’une amélioration significative par rapport à des systèmes plus classiques basés sur SSD » concluait Eric Herzog.
Pour en savoir plus sur cette annonce par Eric Herzog lui-même:
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=HNO8wF_IuRk