Aurélie Filippetti appelle à la vigilance l’Europe sur les tentations d’abus de position dominante d’Amazon. Dans un communiqué publié hier, la ministre de la Culture et de la Communication juge « inacceptables les pratiques d’Amazon » dénoncées par la presse américaine et par les professionnels allemands. Une nouvelle étape a été franchie par le groupe de vente en ligne. Faire du chantage aux éditeurs en restreignant l’accès du public aux livres de leurs catalogues pour leur imposer des conditions commerciales plus dures n’est pas tolérable. « C’est une menace pour les éditeurs mais aussi pour les lecteurs et les auteurs, pris en otage ».
Alors qu’Amazon prétend faire tomber les frontières entre les écrivains et les lecteurs, il entrave aujourd’hui la diffusion de certains livres. Or le livre n’est pas un produit comme les autres ; il est le vecteur des idées et des pensées. En empêchant des précommandes ou en allongeant les délais d’attente, Amazon empêche tout simplement des lecteurs d’avoir accès aux textes de leur choix !
Ces pratiques sont une nouvelle illustration du risque que représente la recherche de position dominante d’Amazon dans tous les pays au prix de pratiques commerciales agressives et destructrices de valeur pour toute la chaîne du livre.
S’agit-il là seulement de simples postures ou est-ce là la prémisse de mesure qui serait prises pour limiter les pratiques de commerçant en ligne américain. D’autant que les propos du gouvernement sont parfois contradictoires. On se souvient de ceux d’Arnaud Montebourg qui louait l’ecommerçant amériain lorsqu’il avait une plate-forme de distribution et créait à l’occasion quelque 500 emplois. Simultanément avec les déclarations d’Aurélie Filippetti, le ministre de l’économie attaque en justice le site Booking.com (Arnaud Montebourg attaque Booking en justice).