La pression concurrentielle et réglementaire contraint les opérateurs télécoms européens à repenser leur modèle économique et à trouver au passage 100 milliards d’économies, prédit AlixPartners.
Confrontés aux assauts des acteurs low cost, aux baisses de prix des abonnements, à la réduction des tarifs de roaming imposée par l’Europe, à la hausse des coûts d’infrastructures, à l’explosion du trafic et aux offensives des géants du Web qui souhaitent les réduire au rôle de simples fournisseurs de tuyaux, les opérateurs télécoms européens sont à un tournant décisif de leur existence.
» Leurs modèles économiques ont besoin d’être totalement repensés et simplifiés », affirme David Benichou, Managing director d’AlixPartners en France, dans une étude réalisée par le cabinet.
Pour ce dernier, ils doivent réaliser 100 milliards d’économie d’ici à cinq ans. Cela passe par des réformes en profondeur ou par des initiatives telles que la mutualisation de leurs réseaux comme souhaitent le faire SFR et Bouygues Télécom en France ou le déploiement de plateformes d’achats communes sur le modèle de ce qu’ont engagé Orange et Deutsche Telekom. » Mais, ces initiatives demandent une grande rigueur d’exécution pour obtenir les résultats nécessaires », reconnaît David Benichou.
Confrontés à l’irruption de Free, les opérateurs français ont pris une certaine avance sur leurs homologues européens.
AlixPartners les engage à poursuivre leurs actions et notamment à pousser plus loin la rationalisation de leur réseau de distribution.
Dans une autre étude consacrée au même sujet, le cabinet Booz & Co engage quant à lui les opérateurs à s’éloigner de l’offre unique pour tous et de proposer des contenus élaborés afin de ne pas rester de simples fournisseurs d’infrastructures. Le cabinet constate que la part des nouveaux usages dans leurs revenus n’a que peu progressé de 2008 à 2012, passant seulement de 8 à 9%. Un pourcentage bien trop bas que pour permettre de relever les nouveaux défis et de financer le déploiement des réseaux de nouvelle génération.
AlixPartners et Booz & Co partagent le même point de vue : le temps presse.