Les spéculations sur les rachats de sociétés informatiques sont devenues un sport quotidien et les rumeurs finissent par miner ceux qui les colportent. Mais quand l’animateur vedette de la chaine TV CNBC, l’un des mieux informés du secteur boursier,  David Faber, dans « son faber report » a déclaré vendredi soir que Microsoft et Salesforce auraient été en négociation pour le rachat de ce dernier, chacun a retenu son souffle.  Le roi du cloud, Salesforce, serait prêt à se vendre pour 70 milliards de dollars alors que Microsoft n’en proposerait que 55 milliards. Ce chiffre serait déjà un record pour un éditeur de logiciel, loin devant les 48 milliards proposés, en leur temps, par Microsoft pour le rachat de Yahoo.

Une cascade de rumeurs

Bloomberg News, qui avait été à l’origine de cette affaire, la semaine passée, avait rapporté que début mai, Microsoft envisageait un rachat important, pour profiter de son embellie en bourse, mais elle n’avait jamais encore parlé de Salesforce.

« Un certain nombre de personnes proches des discussions croyaient que l’accord allait se faire, jusqu’à ce que le prix proposé par Mark Benioff ( à gauche sur la photo ci-dessus à côté de Satya Nadella, pdg de Microsoft), le patron de Salesforce, soit devenu un obstacle insurmontable » a rapporté David Faber.

Pour les observateurs, Microsoft  avec le rachat de Salesforce pourrait enfin concurrencer plus efficacement Oracle et SAP dans les marchés d’entreprise. « Cela crédibiliserait la démarche « Cloud First » de Satya Nadella qui aime bien discuter avec Marc Benioff, car les deux hommes  se respectent » a écrit Eric Jackson dans TheStreet, l’un des blogs vedettes de Wall Street. Pour les investisseurs, l’opération serait déjà une vieille histoire complètement « Has been »même si la valeur de Salesforce a encore grimpé de 2,9 % la semaine passée, la progression de l’action étant de prés de 10 % sur un mois. La valeur de marché actuelle de Salesforce qui serait d’environ 49 milliards de dollars expliquerait la position de Microsoft. Mais ni Microsoft ni Salesforces n’ont voulu commenter ces spéculations.

Mais il n’y pas de fumée sans feu. Sur le site de l’éditeur de Redmond, Microsoft news.com, l’un des auteurs avait édité, en bonne place, en janvier dernier, une interview de Mark Benioff  publiée initialement dans la revue « Fortune » où il répondait à la question:

Comment Salesforce.com-est il devenu copain avec Microsoft, un ennemi juré?
Mark Benioff : « J’étais à un dîner avec Satya Nadella,  à l’hôtel Rosewood à Menlo Park. Et Satya parlait de ce qu’il essaye de réaliser avec l’entreprise et comment il veut être plus collaboratif. J’ai décidé donc de le tester. Je lui ai dit que je voulais embaucher l’un de ses techniciens à la tête de notre infrastructure. Que ce serait pour Microsoft le fondement d’un partenariat qui nous donnerait plus d’idées sur des choses que nous pourrions faire ensemble. Et il m’a dit ok. Maintenant, nous  sommes en train d »apprendre des choses que nous pourrions faire avec nos technologies et Microsoft Office. Des choses que nous n’aurions jamais connues sans cette démarche. » Depuis des rumeurs circulent qu’Amazon (pour l’activité de SalesForces sur ses sites, qui pourrait passer sur Azure) et Oracle (pour miner SAP) seraient aussi intéressés par Salesforce.