La croissance est foudroyante, les pertes le sont aussi. Au cours de son exercice 2016 Uber a enregistré pour 20 milliards de dollars de réservations, soit une croissance de 125% sur un an (hors activités chinoises cédées). Cette envolée lui a permis d’enregistrer un chiffre d’affaires de 6,5 milliards de dollars, dont 2,9 milliards de dollars générés au cours du seul quatrième trimestre (+74%). Les pertes ajustées sont toutefois abyssales puisqu’elles atteignent 2,8 milliards de dollars sur l’année (hors activités chinoises), dont 991 millions de dollars au titre du quatrième trimestre.
L’entreprise n’étant pas cotée, elle n’est pas soumise à l’obligation de publier ses résultats. Si elle les a confiés à Bloomberg, c’est « pour prouver que sa croissance dépasse ses pertes ». « Nous avons la chance de bénéficier d’une forte et saine croissance, ce qui nous donne une marge de manœuvre pour réaliser les changements qui nous semblent utiles dans notre management, notre responsabilité, notre culture, notre organisation et nos relations avec nos chauffeurs », a expliqué la patronne des activités US et canadiennes, Rachel Holt. La plateforme de VTC est en effet secouée par de nombreux scandales. Elle est ainsi accusée de harcèlement sexuel par une ancienne employée, de violation de technologie en matière de véhicule autonome par Alphabet et d’avoir mis en place un programme d’espionnage de certains de ses chauffeurs soupçonnés de travailler pour son concurrent Lyft. Par ailleurs, une vidéo montrant le patron de la société, Travis Kalanick, insultant un chauffeur a fait le tour de la planète. Ce dernier a d’ailleurs fait savoir qu’il recherchait un directeur des opérations pour le seconder et « redresser la barque ».
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