Que pensent les partenaires IBM du rachat de son activité serveurs x86 par Lenovo ? Pensent-ils que celui-ci a la capacité de stopper son déclin ? C’est ce que nous leur avons demandé.
En vertu de l’accord signé la semaine dernière, Lenovo va ajouter 7500 collaborateurs d’IBM à son effectif ainsi qu’une large gamme de technologies incluant ses systèmes x, ses serveurs lames, ses systèmes intégrés Flex à base de x86, ses serveurs denses (NeXtScale et iDataPlex), ses switchs Ethernet (Blade Network), ainsi que la maintenance et les logiciels associés.
Les partenaires Lenovo se réjouissent : cela va leur donner du poids face à Dell et à HP sur le marché des PME et cela va les aider à développer significativement leur activité entreprises, souligne CRN. Certains y voient même l’opportunité de se positionner sur des solutions et des services à plus forte valeur en relayant les offres stockage, les logiciels système et mêmes les solutions datacenter d’IBM.
Car dans le cadre du rachat de ses serveurs x86, Lenovo a signé des accords OEM et de distribution avec IBM portant notamment sur ses baies de stockage Storewize, son système de gestion de fichiers haute performance (GPFS), ses offres de Cloud public d’entrée de gamme, sa plateforme de gestion d’infrastructures Systems Director et son système de gestion hautes performances Platform Computing Solutions.
Mais d’autres voient plutôt d’un mauvais œil cette opération. C’est le cas de certains petits partenaires IBM. L’un d’eux, qui a été partenaire Lenovo suite au rachat par ce dernier des PC, portables et stations de travail IBM en 2005 et qu’il a quitté du fait de la mauvaise qualité de ses services techniques, ne se voit pas reprendre sa relation.
Dans un mail qu’il nous a adressé, il fustige notamment les extensions de garanties Lenovo : « un véritable traquenard qui nous a fait perdre énormément d’argent en défense des intérêts de nos clients. Avec les PC, on touche les particuliers et les utilisateurs des entreprises. Ces derniers acceptent un certain niveau de dysfonctionnement. Mais avec un serveur on pèse sur l’entreprise elle-même, son quotidien et son avenir. Je crains que les problèmes de fiabilité déjà rencontrés sur les stations de travail, ne se posent encore davantage avec les serveurs. »
Un problème de fiabilité qui risque d’autant plus de se poser que l’activité x86 IBM, en plus d’être en décroissance, est fortement déficitaire et doit donc faire des économies. Ses pertes sont ainsi estimées à 500 M$ pour l’année écoulée sur un chiffre d’affaires d’un peu plus de 4 milliards (en recul de 16%). Un contexte qui incite notre revendeur à émettre « les plus grandes réserves sur les chances de succès de Lenovo », allant même jusqu’à « subodorer à terme de gros ennuis pour ce constructeur. »