Avec la levée des sanctions économiques, l’Iran joue maintenant l’ouverture et encourage les investissements dans ses infrastructures de télécommunications et ses centres informatiques. Le Président Hassan Rohani, pour stimuler l’investissement dans son pays a d’ailleurs annoncé que l’état iranien consacrerait en 2016, 50 milliards de dollars à des projets non pétroliers. Après 33 ans, d’une domination religieuse intransigeante, l’heure est à l’ouverture. Même si en France, où de très nombreux moudjahidins, une bonne partie de l’opposition iranienne, a trouvé refuge, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’absence actuelle de démocratie. L’ouverture économique sera déjà un premier pas important et l’exposition Iran telecom 2016 sera l’occasion pour le pays de remettre en lumière son savoir-faire télécom et informatique, basé sur une culture mathématique ancestrale issue des écoles de l’empire persan.

Une nouvelle ère s’ouvre

L’exposition des 17e innovations télécoms IRAN qui se déroulera du 25 au 28 septembre sera l’occasion de découvrir de nombreuses sociétés de services qui ont remplacé sur place certains acteurs étrangers. L’organisateur espère attirer plus de 40.000 visiteurs professionnels et leurs entreprises avec plus de 171 exposants (ce sont les chiffres de l’événement 2015). Pour l’organisateur, le salon offre de bonnes perspectives d’affaires : 88 % des exposants avaient été satisfaits du nombre de visiteurs, 97 % de la qualité des contacts. L’Iran, qui totalise 80 millions d’habitants, compte désormais 47 millions de personnes connectées à internet. « Il existe donc une réelle opportunité de développement », a insisté Farhad Sharif, vice-président en charge des affaires internationales de la Chambre de commerce de Téhéran.

L’opérateur historique TCI lutte sur le marché des mobiles

Pour le docteur Zareian, le directeur de la communication de TCI (Telecommunication Company of Iran), l’opérateur historique en Iran, les perspectives sont aussi positives. TCI  qui offre classiquement des services en communication fixe et de la téléphonie mobile, DSL et des services de données pour les clients résidentiels et d’affaires à travers tout le pays, remplace au fur et à mesure ses équipements. Cela fait déjà 6 ans que TCI, qui est la plus ancienne et la plus grande entreprise de télécommunications en Iran a été privatisée. Les opérateurs étrangers en particulier, les chinois  ZTE et huawei sont présents pour augmenter leur influence dans un pays qui est aussi peuplé que l’Allemagne. TCI déclare avoir en tout plus de 97 millions d’abonnés à ses services dans le mobile, les lignes fixes et des données à la fois du secteur privé et des entreprises.

La formation au coeur des soucis du gouvernement

A l’époque du Shah et du début des années 80, la plupart des familles riches envoyaient leurs enfants aux Etats-Unis et en France pour suivre des études de commerce ou d’ingénieurs. Depuis le pays a renforcé ses universités et l’enseignement coranique s’il est omniprésent, n’empêche pas l’ouverture dans de nombreux centres universitaires. Le savoir-faire et la culture des mathématiques n’ont jamais faibli et ont souvent été perçus comme une manière de résister aux dogmes et un bon moyen de conserver, au plus fort des contraintes religieuses, un contact avec le monde universitaire international. Historiquement, on cite souvent Omar Khayyam comme l’un des plus grands mathématiciens du moyen âge avec ses démonstrations de problèmes d’algèbre dés 1070.

Une connaissance ancestrale qui est la base d’une réputation mondiale

On répète d’ailleurs que la méthode cartésienne se situe dans le prolongement de la méthode de Khayyam. Dans l’histoire des mathématiques, on relève que ce sont les Perses qui ont donné une classification complète de tous les types d’équations, y compris des équations linéaires, carrées et cubiques. Selon Wikipédia, outre son traité d’algèbre, Omar Khayyam a écrit plusieurs textes sur l’extraction des racines cubiques et sur certaines définitions d’Euclide, et il a construit des tables astronomiques connues sous le nom de Zidj-e Malikshahi. Preuve d’une rare efficacité, pendant des années, de nombreux ingénieurs iraniens ont fait du réseau du pays l’un des plus avancés de la région malgré l’utilisation dans les années d’ordinateurs centraux déjà anciens comme les frontaux mitra 125 de La Sems (Bull). Le stand du ministère des télécoms iraniennes au salon de Genève des années 80 a toujours montré des utilisations originales de systèmes d’origines françaises. Trente ans après Bull et Alcatel ont disparu mais certain systèmes fonctionnent toujours. Ils sont exploités par l’opérateur historique. Pour TCI selon le docteur Zareian : « Dans les lignes fixes d’affaires, nous disposons d’un monopole en Iran et l’on a 30 millions d’abonnés. En revanche, nous sommes avec notre division mobile dans une compétition féroce.». L’iran compte 71 millions d’abonnés à des services mobiles. Les concurrents de TCI sont MTN, Iran Cell, TRI Isfahan, Kish et Tallya. Il existe en outre 5,5 millions d’abonnés à des lignes hauts débits. L’Iran est selon la communication du ministère, dans le monde entier le n ° 5 dans l’écriture de blogs et compte 13 millions d’abonnés a ses réseaux sociaux, une preuve s’il le fallait que l’ouverture est en marche. Lors du dernier Iran télécom innovation, le docteur Zareian avait déclaré : « En ce moment, nous voyons déjà des choses très positives qui se passent, car seulement dans les derniers mois plus de 20 sociétés internationales dans le secteur des TIC, en France, en Italie, en Russie et en Chine ont commencé à collaborer avec l’Iran.»

pour plus d’infos:

The 17th Int’l Exhibition of Telecommunications, Information Technology & Solutions (Iran Telecom 2016)