A quelques mois de l’arrivée de la version 2.0 du RGS (Référentiel Général de Sécurité), le CLUSIF a souhaité faire un état des lieux de la mise en application de la loi de 2005 (arrêté du 18 mai 2010) qui définit les règles de sécurité s’imposant aux autorités administratives dans la sécurisation de leurs systèmes d’information. Ce RGS propose également des bonnes pratiques en matières de SSI, que les autorités administratives sont libres d’implémenter.
Le texte ci-dessous est la synthèse de la conférence organisée par la CLUSIF lors de laquelle sont intervenus les personnes suivantes : Lazaro PEJSACHOWICZ (CLUSIF), Frédéric DUFLOT (ANSSI), Raphaël MARICHEZ (Ministère de l’Intérieur), Jean-Noël OLIVIER (Mairie de Bordeaux), Benjamin LEROUX (Advens), Sébastien HERNIOTE (AMOSSYS), Hervé SCHAUER (HSC) et, en animateur de la table ronde, Jean-Marc GREMY (CLUSIF).
En tout premier lieu, le RGS c’est d’abord un « état d’esprit »
Par Lazaro Pejsachowicz

Le RGS : objectifs, défis et perspectives
Par Frédéric Duflot
L’objectif initial du RGS a consisté à créer un environnement de confiance et un cadre législatif en matière de dématérialisation et d’échanges numériques entre les autorités administratives et les usagers, ainsi qu’entre les autorités administratives elles-mêmes. Le RGS est le fruit d’un travail commun entre l’ANSSI et la Direction Générale de la Modernisation de l’État (DGME). Le RGS impose trois grandes obligations : mener des analyses de risques, mettre en place les mesures de sécurité pour homologuer les systèmes avant leur mise en exploitation et en dernier lieu, utiliser des produits et services qualifiés.
Le RGS fait face à de nombreux défis. À court terme, sa mise en oeuvre devra être améliorée, et ceci dans des contextes très différents : des grands ministères aux collectivités territoriales. Pour ce faire, la version 2.0 proposera de qualifier les produits et services sur une durée plus longue, d’augmenter l’offre du catalogue de produits homologués et, en dernier lieu, de qualifier les prestataires d’audit de sécurité du SI (PASSI) (1). À moyen terme, le RGS devra anticiper les nouveaux enjeux tout en répondant aux enjeux existants et aux moyens mobilisables que soit par petites communes ou par les grands ministères.
Le RGS pour une prise en compte de la sécurité par tous, équilibre entre la gestion des risques et la conformité
Par Raphaël Marichez

La mise en place des briques de confiance implique de recourir à des produits de sécurité et à des prestataires de services de confiance (PSCo) ayant fait l’objet d’une qualification. Enfin, l’ouverture aux partenaires est un pas vers la convergence des SI et l’interopérabilité de ces briques de confiance.
Une opportunité pour la sécurité au sein des collectivités territoriales
Par Jean-Noël Olivier et Benjamin Leroux

Dans ce contexte le RSSI privilégie une vision pragmatique à travers les besoins de sécurité des usagers. Le référentiel est l’occasion d’une vraie prise de conscience des équipes (IT et métiers) à la maîtrise des risques. Enfin le RGS est une opportunité permettant de responsabiliser les élus de la collectivité (via la mise en place de l’autorité d’homologation).
Les atouts et limites du RGS
Par Sébastien Herniote

L’homologation de sécurité est une approche par les risques permettant d’atteindre le juste niveau de sécurité. Favorisant le pragmatisme, le référentiel n’impose pas d’analyse de risques pour les projets de faible taille (par exemple les « petits » télé-services). Le RGS parait trop centré autour des échanges électroniques et ne traite que les mesures de sécurité statiques ne permettant pas de réagir aux nouvelles menaces des cyber-attaquants (3). Le Référentiel n’est pas assez régulièrement mis à jour : de l’ordonnance de 2005 à aujourd’hui une seule version a été publiée officiellement. Enfin, le RGS ne précise pas la variabilité de la démarche, à savoir, une homologation simplifiée, standard ou complète.
La qualification des prestataires de services s’effectue via un schéma solide (4). Il faudrait labelliser des sociétés de conseil pour l’accompagnement à la mise en œuvre du RGS.
En dernier lieu, en ce qui concerne les produits qualifiés, l’offre étant aujourd’hui trop restreinte sur le marché français, il serait pertinent de généraliser les exigences du RGS au niveau européen.
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1- http://www.ssi.gouv.fr/fr/menu/actualites/publication-du-referentiel-d-exigences-applicable-aux-prestataires-d-audit-de.html
2. Autorité Qualifiée de Sécurité des Systèmes d’Information
3. https://www.clusif.fr/fr/production/ouvrages/pdf/CLUSIF-2013-Panorama-Cybercriminalite-annee-2012.pdf
4. http://references.modernisation.gouv.fr/proc%C3%A9dure-de-r%C3%A9f%C3%A9rencement-0
Retrouvez les vidéos de cette conférence et les supports des interventions sur le web CLUSIF http://www.clusif.fr/fr/infos/event/#conf131024.






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