Trois des 20 plus importants investisseurs de Microsoft exerceraient une pression sur le conseil d’administration pour que Bill Gates prenne le même chemin de la sortie que Steve Ballmer

C’est ce qu’indique l’agence Reuters dans un article intitulé Time for Gates to go, some top Microsoft investors tell board qui précise que ces trois investisseurs représentent plus de 5 % du capital de l’entreprise. Rappelons que Steve Ballmer avait annoncé à la fin du mois d’août qu’il quitterait son poste de CEO dans les douze mois (Steve Ballmer à la retraite d’ici un an). Il est difficile de faire la part entre une initiative personnelle et une action du lobby des actionnaires sur le conseil d’administration. Concernant le cas de Bill Gates, les actionnaires vont valoir le fait que le co-fondateur possède un pouvoir disproportionné au capital qu’il détient dans l’entreprise.

Alors qu’il en possédait 49 % avant l’introduction en bourse en 1986, il n’en détient plus que 4,5 % aujourd’hui ce qui en fait néanmoins l’actionnaire le plus important et contribue à en faire l’homme le plus riche de la planète selon le dernier classement du magazine Forbes avec un patrimoine de 72 milliards de dollars. Bill Gates vend chaque année 80 millions d’actions ce qui le sortirait du capital s’il continuait au même rythme en 2018. Le co-fondateur de Microsoft avec Paul Allen avait déjà levé le pied en 2000 en nommant Steve Ballmer au poste de CEO en 2000 mais en gardant la responsabilité des développements techniques avec le titre de Chief software architect puis, dans un deuxième temps, en 2000 où il gardait seulement son titre de président du conseil d’administration et se consacrait à plein temps à sa fondation philanthropique Bill and Melinda Gates.

Les trois investisseurs frondeurs considèrent que Bill Gates bloque l’adoption d’une nouvelle stratégie dont aurait besoin la firme de Redmond et pourrait limiter le pouvoir du futur CEO que l’entreprise est en train de se chercher. Parmi les noms qui circuleraient actuellement pour ce poste, on citerait  Alan Mulally and Mike Lawrie. Ce dernier a remis sur les rails l’éditeur de logiciels Misys et été associé du fonds d’investissement ValueAct où il a longtemps travaillé avec John Thomson qui dirige la commission à qui Microsoft a confié la recherche de son futur CEO. De son côté, Alan Mulally est CEO du constructeur automobile Ford. En vue depuis plusieurs semaines, Alan Mulally a indiqué dans une interview au quotidien USA Today qu’il n’était pas candidat sans pourtant manifester une conviction indéfectible : « J’aime travailler pour Ford et je n’ai aucune autre intention que de continuer à servir cette entreprise ».

Pour l’heure, Microsoft prépare la sortie de la version 8.1 de son système d’exploitation censée corriger les erreurs apportées dans la version 8, en particulier la disparition du menu démarrer. Dévoilé en octobre 2012, Windows 8 succédait à Windows 7, introduit trois ans plus tôt. En trois ans, l’environnement technologique avait complètement changé avec l’apparition des tablettes et la diffusion massive des smartphones. Avec Windows 8, Microsoft avait comme ambition de réunifier ces trois environnements sous une même interface utilisateur et dans un même environnement. A ce jour, le résultat n’a pas été au rendez-vous.

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Du côté des PC, Windows 8 représente moins de 10 % du parc installé alors que Windows XP, introduit en 2001, est encore présent sur plus de 30 % des postes de travail. C’est ce qu’indique le cabinet Net Applications qui ne fait pas le distinguo entre les PC en entreprises et ceux utilisés par les particuliers. Ces derniers n’ont d’ailleurs d’autres choix – sauf les irréductibles du logiciel libre ou les aficionados d’Apple – que d’adopter le système d’exploitation associé à la machine qu’ils achètent.  Rappelons que Windows XP ne sera plus supporté par Microsoft en 2014. Devant un tel parc actif Windows XP, il n’est pas impossible que Microsoft soit obligé de prolonger le support pendant quelques temps. De leur côté, les DSI sont fatiguées de ses migrations à répétition fortes consommatrices de ressources et dont les bénéfices sont loin d’être mesurables.

 

Ci-dessous une vidéo d’une interview récente de Bill Gates à l’université de Harvard. Bill Gates explique le fonctionnement de sa fondation mais raconte aussi les débuts de Microsoft, pourquoi il a quitté l‘université de Harvard avant d’être diplômé, l’erreur faite par IBM dans la signature du contrat pour la fourniture du DOS. Le fondateur de Microsoft explique qu’il a pu développer son entreprise sans avoir à faire appel à un investissement externe en raison de l’économie très particulière du logiciel. Il avoue également que la session CTRL-ALT-DEL était une erreur.