« Avec un client virtuel sous Linux, vous pourriez réduire 60 % des coûts d’exploitation et d’immobilisation par rapport à des postes fixes sous Windows. » C’est du moins le discours récent des vendeurs de DaaS (Desktop as a Service). L’idée est simple : au lieu de payer cher des nouveaux PC sous Windows 10, offrez vous un service en ligne. « Disposez de services logiciels », c’est un discours qui est déjà repris par Microsoft pour ses applications comme office 365, mais à terme cela inclura aussi le système d’exploitation. En attendant, Amazon, Google, VMware ou Citrix sont en train de miner le lancement de Windows 10 prévu à la fin de ce mois avec des postes clients virtualisés sous Linux. Si le marché Linux reste toujours embryonnaire, inférieur à 5%, avec les postes Apple sous iOS, dérivé d’Unix BSD, le pourcentage de postes qui échappent à l’emprise de Microsoft ne fait que croître à la faveur des offres de DaaS.
A défaut
VMware et Citrix ont profité du début de l’été pour proposer des évolutions de leurs offres de VDI avec des formules destinées à l’enseignement supérieur, l’ingénierie, le développement Offshore, les call centers, la période doit être favorable à la mise à jour des outils d’administration pour les vacances, durant des périodes de creux ou le nombre d’employés est réduit.
C’est peut-être le moment car du coté des utilisateurs Linux chevronnés, le fait de passer sous la coupe d’un administrateur n’est pas toujours apprécié même si c’est souvent devenu depuis longtemps une obligation pour avoir le même niveau de sécurité, un des points clés des règles des lois financières, Bale 3 dans la banque ou Sarbanes-Oxley dans les entreprises sous la législation américaine.
Citrix vient donc d’annoncer la mise à jour du support des postes client Linux dans son nouveaux Pack 2 Feature pour XenApp et XenDesktop 7.6. Pour l’instant, Citrix précise que l’on pourra utiliser Red Hat Enterprise Linux 6.6 Workstation et Server ou SUSE Linux Enterprise Desktop et Server 11 Service Pack 3, les deux distributions les plus demandées par ses clients, ce qui devrait dans un premier temps exclure les utilisateurs d’Ubuntu et de CentOS qui n’apprécieront guère l’opération commerciale. On peut vérifier les portages d’applications sur http://packages.ubuntu.com/ mais pour l’instant l’offre XenApp n’est pas disponible avec cet OS. Néanmoins on peut imaginer que Citrix s’y mettra rapidement car la firme vise le marché de la modélisation financière et scientifique et celle de l’analyse des données et des outils d’ingénierie « . Citrix ajoute que les clients des marchés verticaux qui ont investi dans les applications Linux, « en particulier dans le pétrole et le gaz, le manufacturing, les médias numériques et l’industrie du divertissement, » sont désireux de postes de travail Linux, plus légers mais surtout gratuits vis à vis des mises à jour Windows 10.
VMware, qui a publié son propre bureau virtuel Linux en mettant en avant les fonctions 3D, VMware Horizon 6 pour Linux ouvre un tout nouveau monde de possibilités pour le VDI y compris les stations de travail 3D haut de gamme. Tous veulent économiser 60% de leurs investissements pour acheter de nouveaux postes ainsi que du logiciel.
Les clients légers se renouvellent
HP qui a eu beaucoup de succès avec ses PC portables à moindre coût pour le marché universitaire, propose depuis une semaine un nouveau PC, le T 420, un client léger qui vise les récentes offre de Dell. Ce type de matériel devrait connaître un intérêt particulier avec l’accent porté sur les économies d’énergie à l’occasion de la réunion mondiale sur le Climat à Paris, la COP 21. Outre une économie moyenne, suivant le fabricant de terminaux léger Igel, de 47% en fonction d’une importante économie sur l’électricité, ces postes réduisent les émissions de GES ( gaz à effet de serre) de 60 % par rapport à l’achat d’un nouvel ordinateur classique. En valeur absolue, le gain unitaire serait de l’ordre de 200 kg équivalent CO2.Ces chiffres proviennent de l’institut Frauhofer, spécialiste des technologies de l’environnement, de la sécurité et de l’énergie à Oberhausen.
HP qui a perdu pied dans ce secteur assez embryonnaire (voir chiffre IDC du premier trimestre 2015) devrait évoluer avec les offres de DaaS qui ne manqueront pas d’intéresser les entreprises qui n’ont pas toute une application comme Catia V7 (l’application de CAO la plus puissante du moment) à faire tourner.
HP avec le T420 joue la carte de trois systèmes d’exploitation 32 bits sur un processeur ultra économe : d’un côté, un classique Windows embarqué Standard 7E ; de l’autre, deux distributions Linux (HP Smart Zero Core ou HP ThinPro avec une interface à la Windows). Selon HP, ce client léger vise à partir de 325 euros HT pour fin juillet, les intégrateurs qui cherchent à proposer le desktop as a service et aux opérateurs de centres d’appels, la partie audio étant très améliorée. Peu puissant a priori, le t420 fonctionne avec un processeur dual core AMD GX-209JA à 1 GHz avec 2 Go de mémoire vive et 8 Go de stockage flash. Les 2 Go de mémoire vive sont non extensibles et partagés avec le processeur graphique laissent beaucoup d’espace à de futurs « client légers, plus véloces, dotés de processeurs Intel Avorton, un recordman de l’économie électrique.