Toyota, Volkswagen, General Motors, Ford et Daimler Benz seraient en contact avec Google pour ses logiciels de pilotage automatique. A l’occasion du salon de Detroit qui se déroulait cette semaine, la firme californienne a réaffirmé ses ambitions dans les nouvelles technologies autos. Les fabricants historiques ont été contactés par l’éditeur pour exploiter ses technologies logicielles pour des véhicules « auto conduits », capables de se déplacer de manière autonome sans chauffeur. Jon Lauckner, le directeur de la technologie chez General Motors, au salon de l’automobile de Detroit a même déclaré dans une interview à l’agence Reuters le 12 janvier : « GM est prêt à travailler avec Google sur le développement des technologies de voitures auto-conduites. Je ne suis pas à même de décider seul ce que nous ferons et ne ferons pas, mais je dirais que nous sommes tout à fait ouverts à des échanges avec eux. »
Google devient modeste
Chris Urmson, le responsable du projet auto chez Google (photo) a affirmé à cette même occasion également à Reuters que « ce serait aberrant de ne pas nous adresser aux grands constructeurs automobiles. Pour nous, se jeter dans ce créneau et dire que nous pouvons faire mieux que les grands acteurs, ce serait arrogant. » Google ne serait plus donc plus forcément déterminé à construire ses propres véhicules auto-conduits mais à demeurer uniquement un fournisseur de systèmes et de logiciels. Une prise de conscience des énormes investissements que représente une usine ? « Jusque là, nos prototypes de voitures auto-conduites ont été construits à Detroit par la société Roush spécialiste de l’ingénierie et des fabrications autos. » Chris Urmson prévoit que les premiers véhicules totalement autonomes seront prêts à entrer en production dans les cinq ans.
Une législation encore embryonnaire
Elon Musk, PDG de Tesla Motors, qui fabrique des autos électriques prés de San José, a souligné que l’absence de réglementations fédérales claires pour les voitures autonomes pourrait retarder leur introduction jusqu’en 2022 ou 2023. Une réflexion que ne partage pas Chris Urmson qui précisait que les discussions avec les administrations étaient en cours depuis plusieurs années aussi, au moins en Californie. Pour répondre à la législation actuelle, chacun des prototypes de Google aura un « pilote d’essai » à bord, les voitures ne permettant pourtant aucune intervention humaine dans la direction ou de freinage.
Un environnement industriel en cours de développement
Le travail de partenariat est aussi déjà entamé depuis longtemps avec certains fournisseurs de pièces automobiles comme Continental AG, Bosch, ZF et ceux d’électronique comme LG Electronics et Nvidia. Face aux différents prototypes trés avancés présentés par Mercedes, Audi et Toyota au CES la semaine passée et à Detroit cette semaine, les prototypes de Google paraissaient un peu désuets. « Il faut les voir comme une solution pratique, et à court terme, comme une plateforme de test » qui évoluera au fil du temps. » ajoutait Chris Urmson. « Les avions de ligne aujourd’hui ne ressemblent pas aux premiers prototypes des frères Wright » d’il y a 100 ans .» Pour Urmson, les voitures auto-conduites représentent une étape importante dans l’évolution du transport. La perspective d’étendre l’usage de l’automobile aux aveugles, aux personnes âgées et handicapées qui autrement ne pourraient pas conduire est un enjeu planétaire.