Par Christian Cor, directeur associé de l’éditeur français Saaswedo

Incontestablement, la compétition fait rage au sein des entreprises, notamment celles évoluant sur des secteurs particulièrement concurrentiels. Dans ce contexte, nombre d’acteurs se livrent une farouche bataille pour conquérir des parts de marché et assurer leur développement. Cette concurrence, qui peut s’avérer vertueuse dans certains cas, notamment pour les clients, touche néanmoins ses limites et peut même mener à des situations préjudiciables pour toute une industrie. C’est dans ce contexte qu’une nouvelle forme de coopération émerge entre les sociétés : la coopétition.

 

Mais qu’est-ce que la coopétition ?

 

Avant toute chose, il convient de dresser un portrait précis de ce concept en forte expansion dans tous les secteurs d’activité. La coopétition est une collaboration de circonstance ou d’opportunité entre différents acteurs économiques qui, par ailleurs, sont des concurrents. Elle consiste pour une entreprise à conserver son intégrité tout en partageant certaines de ses ressources avec certains de ses concurrents. Il s’agit d’une stratégie globale, qui permet tout autant des coopérations dans un mode projet, pour remporter un gros contrat, ou développer un produit particulièrement complexe, que des coopérations de long terme et multiniveaux, impliquant de fortes synergies entre les entreprises en coopétition (Source). À travers cette courte définition, on comprend donc parfaitement les vertus que ce modèle peut engendrer pour les acteurs qui décident de la mettre en œuvre.

 

Une histoire d’hommes et de femmes

 

Bien entendu, collaborer et échanger avec ses concurrents n’est pas nécessairement une action évidente. Bien au contraire. Mais entrer dans un processus de coopétition implique de revoir cette posture et de positionner la confiance et l’humain au centre du modèle défini. Comme souvent, ici encore, tout est question de rapport humain. Il est fondamental que les acteurs qui choisissent la voie de la coopétition apprennent à se connaitre, se rencontrent fréquemment, se donnent des objectifs communs et réalistes… La notion de climat de confiance s’installera alors naturellement et fera grandir les uns et les autres.

 

Partager en transparence et miser sur le long terme

 

Sur ce point, il est nécessaire de partager sans arrière-pensée son expertise, dans une certaine mesure bien entendu. L’objectif est de donner pour recevoir et donc in fine de satisfaire ses clients en leur proposant des services ou produits qui répondent à leurs besoins et qu’aucun acteur n’est en mesure de proposer seul. La transparence et la bienveillance sont donc deux piliers de la réussite de son projet de coopétition. Enfin, rien ne se fait en un jour. Il faut donc, lorsque l’on se lance dans la coopétition, concevoir son projet sur le long terme afin que les initiatives réalisées au fur et à mesure prennent toute leur ampleur.

 

Loin d’être un gadget ou concept, la coopétition est donc une nouvelle forme de management que les entreprises doivent intégrer dans leur modèle pour gagner en qualité et en performance. À une époque où le partage et le collaboratif sont des axes-clés, la coopétition devrait rapidement occuper une place centrale.