Vendredi dernier, la firme Xactly, spécialiste de la gestion en mode SaaS, est entrée en bourse au Nyse sans soulever beaucoup d’enthousiasme. Elle n’a levé, selon les chiffres publiés vendredi soir, que 56,3 millions de dollars. Cela reste très moyen si l’on compare son lancement à celui du fabricant de bracelets connectés de santé, plus connu, il est vrai, Fitbit. La semaine dernière Fitbit avait levé 731,5 millions de dollars.
Introduite à 8 $, les actions ont légèrement augmenté, la négociation s’effectuant entre 9 $ et 10 $, mais le manque d’enthousiasme habituel pour les firmes, comme Salesforce, qui vendent en mode Sas, fait réfléchir.
Basé à San Jose, l’éditeur Xactly a donc créé une gamme de logiciels de gestion et de prestations de services disponibles en mode SaaS. Issue en grande partie des applications de l’analyse de données, la gamme de Xactly couvre tous les « tableaux » que l’on confie souvent, en France, à des sociétés de services pour créer des outils sophistiqués de gestion prévisionnelle avec des outils d’analyse et de big data. Xactly est nativement intégré avec Salesforce. La aussi, la concurrence croissante avec des produits déjà bien installés comme ceux des ERP a dû susciter le doute. Mais il reste beaucoup de passerelles à construire avec des logiciels de comptabilité analytique plus classiques. Les principaux partenaires intégrateurs et associés de Xactly comprennent Deloitte, Docusign, OSI, Protegrity, Salesforce, et d’autres. En France, Xactly est au catalogue de Kerensen consulting qui offre une palette de services qui s’étend du conseil en management de la performance des ventes, jusqu’à la mise en service et la formation sur les produits Xactly
Un catalogue pléthorique
Parmi les programmes les plus vendus en ligne, on retiendra la gestion des quotas des commerciaux pour les ventes, l’analyse du marketing, l’efficacité des stocks et même la gestion de la réduction des déchets. L’offre de Xalctly, selon son marketing, couvre la plupart des aspects de la gestion d’une entreprise. Elle fournit les outils de mesure et de reporting nécessaires aux cadres pour identifier rapidement les meilleures opportunités, les risques pour mieux orienter leur stratégie commerciale.
C’est peut-être face à cette « foultitude » de sujets qu’il faut comprendre une certaine méfiance. L’Épargne salariale, les incitations à la vente, les dotations territoriales, la gestion de la distribution des systèmes de communications mobiles et des système de workflows pour des approches par services paraissent être des sujets très ciblés. Des outils supplémentaires orientés sur la sécurité portent sur des questions de conformité, l’application de la confidentialité, la gestion des risques. La gestion des normes Sarbanes Oaxley fait partie du jeu. Tout cela parait assez hétérogène mais le patron de la firme, son CEO Christopher Cabrera (photo), s’en défend, en argumentant que ce sont tous des produits d’entreprise avec un axe précis : « Ils ont tous pour objectif la gestion des performances. et l’on a atteint nos objectifs d’entrée en bourse ». Xactly prétend aussi fournir des prévisions précises et des améliorations sensibles sur une variété de sujets en construisant des objectifs raisonnablement réalisables.
Autre explication possible pour cet accueil assez froid, le fait aussi que son développement international nécessite beaucoup d’adaptation aux législations locales. Cela a dû faire réfléchir les investisseurs qui depuis le début de l’année étaient pourtant très friands de firmes déjà bien installées
L’arrivée en bourse vue du côté des chiffres
Xactly avait levé environ 87 millions de dollars auprès de capital-risqueurs, mais c’est encore une fraction de ce que de nombreuses autres sociétés qui vendent en mode SaaS lèvent actuellement. Au cours d’ouverture jeudi, Xactly a donc été évaluée à $ 221,6 millions de dollars. La société, qui compte environ 350 employés, dont 200 qui sont à San Jose, se négociera sous le symbole XTLY. La société avait vu son chiffre d’affaires augmenter de 72 pour cent à partir de 2012, pour atteindre $ 47,3 millions pour l’année en cours, celle-ci se terminant le 31 janvier 2015. La société comptait environ 194 000 abonnés au 31 Janvier 2015 , soit environ 39 pour cent de plus que les 140 000 abonnés au 31 Janvier 2014. La société a généré des recettes totales de 36,3 millions de dollars en 2013 ; 47,2 millions en 2014 et 61,1 millions de dollars pour les exercices terminés les 31 janvier. Cependant, la firme a subi des pertes nettes en 2013 de 9,4 M $, en 2014 14,5 millions, ce qui n’est pas pénalisant. Bref, on suivra l’évolution du cour à l’ouverture de ce lundi, pour une journée plus tranquille mais dans tous les cas, on retiendra que le SAS n’est plus synonyme de cash immédiat.