La plus grande exposition informatique mondiale avec ses quelques 23 halls, le CeBIT 2015, se déroulera du lundi 16 au vendredi 20 mars à Hanovre.
Elle sera inaugurée comme chaque année par la chancelière allemande, le Dr Angela Merkel (photo), et le fondateur du plus grand site de commerce chinois Alibaba, Jack Ma.
Cette année, en effet, le pays vedette invité sera la Chine et l’ambassadeur de Chine en Allemagne viendra en personne avec plus de 600 exposants soit presque 17 % de tous les exposants. L’organisation, à ce propos, annonce 3 400 exposants de 70 pays et parie sur 210 000 visiteurs. En tête de la liste de l’empire du milieu on trouve les deux groupes chinois de communication qui n’ont cessé de progresser: Huawei (170 000 employés et 46 milliards de dollars de CA en 2014) et ZTE ( 69 000 employés, 13,29 milliards de CA en 2014). Ce dernier constructeur a été divisé en trois divisions (opérateurs, appareils mobiles et entreprises) avec de plus en plus de produits informatiques comme des serveurs, des tablettes et des logiciels, tout comme l’avait fait Huawei. ZTE désire accentuer ses efforts pour cibler trois segments de marché émergents : les systèmes informatiques publics « métropolitains », les nouvelles technologies de l’énergie et l’Internet mobile. Le 4eme fabricant de mobiles mondial, le méconnu Xiaomi, sera aussi présent.
L’entreprise « digitale » au cœur des discussions
Le thème-phare d!conomy (pour Digital Economie) sera au centre de la plupart des présentations. Lors de la journée de présentation, le 28 janvier, l’un des membres du directoire de la » Deutsche Messe », Oliver Frese, précisait : «Tous les projecteurs sont braqués sur la numérisation et sur la mutation rapide de l’économie et de la société ». Le thème de l’économie numérique se retrouvera sur pratiquement tous les stands, durant les conférences du CeBIT Global et dans les nombreux forums verticaux organisés dans les halls du salon. » La numérisation est bien la tendance lourde de l’année. »
Les start-ups seront encore à l’honneur grâce à un hall dédié et une offre spéciale a été mise en place pour les français avec Business France dans le cadre de l’initiative FrenchTech, déjà présente au CES à Las Vegas et au FIC de Lille. Environ 350 jeunes entreprises internationales sont attendues dans les 15 halls du parc des expositions.
Une cible applicative
D’autres jeunes entreprises présenteront leurs applications dans le hall 11 dans le cadre de l’espace appelé SCALE 11, qui devrait servir de plateforme « économique » pour ces start-ups. En-dehors de ces structures débutantes, des groupes internationaux y sont en effet représentés avec leurs incubateurs, investisseurs financiers et entreprises de conseil. Samsung, Huawei, l’Institut Hasso Plattner, Intel, HP et ZTE. Volkswagen et RWE se sont engagés dans le cadre de SCALE 11, certainement pour détecter les opportunités. Le Developer World, qui se trouve également dans le hall 11, doit pour sa part rapprocher les jeunes entreprises à la recherche de compétences et les développeurs de logiciels.
Une cible plus professionnelle que les années précédentes
Bien que le nombre d’exposants ait diminué au court des derniers années, c’est surtout le positionnement qui donne l’impression d’avoir changé. Influencé par le succés médiatique du CES ( Consumer Electronic Show), le salon allemand avait eu tendance à mettre en avant les fabricants de produits grand public, aptes à séduire le plus grand nombre de visiteurs locaux et la presse grand public ; cela avait eu pour effet de réduire son impact international. Mais depuis l’an passé, les organisateurs ont remis le cap sur des sujets plus professionnels et tenté de favoriser dans chaque grand hall la domination de thématique précise ( ERP, sécurité, télécommunication). Objectif atteint en partie car de grands groupes qui avaient déserté le rendez vous allemand comme Alcatel-Lucent, Amazon Web services, Rittal, Schneider Electric et Konica Minolta sont de retour. De même la durée de prés de 10 jours chevauchant un week end pendant des années a été réduit aux cinq jours ouvrables classiques. Présent à la journée Presse d’annonce, IBM expliquait les raisons de sa fidélité : en précisant que c’était le rendez-vous idéal pour rencontrer les représentants des pays de l’est en pleine évolution et une rare occasion de montrer du matériel et des logiciels dans un espace, le Hall 2, particulièrement bien placé au centre de l’exposition.
Le CeBIT présente tout l’éventail de la numérisation
L’éventail entier de la numérisation est à découvrir cette année sur le CeBIT, avec toutes les opportunités mais aussi tous les défis que cela implique, annonce Oliver Frese. « Le numérique ne se limite plus aux logiciels et au matériel. C’est une décision stratégique et une évolution culturelle qui concerne chaque entreprise dans chaque secteur d’activité. Les visiteurs du CeBIT trouveront des réponses concrètes aux questions qu’ils se posent à titre individuel pour préserver à l’avenir leur capacité d’innovation et la performance de leurs entreprises. »
L’Internet des objets (« Internet of Things »), décliné dans pratiquement tous les secteurs du CeBIT, fait aussi naître de grandes ambitions dans beaucoup d’entreprises.
Le concours CODE_n, qui rassemble 50 start up, consacrera ainsi dans le domaine de l’internet des objets les meilleurs projets.3 français font partie des firmes sélectionnées : une de Nancy (Glagla), une de Versailles (Wicross) et une de Nice (Comthings) sont en lice.
Pour les organisateurs, l’IOT est révolutionnaire et participe largement à la digitalisation des entreprises. « En l’occurrence, il ne s’agit pas seulement d’un produit final intelligent connecté à Internet mais de l’ensemble de la chaîne de création de valeurs de l’Internet des objets. Des capteurs aux centres de calcul, en passant par les réseaux et les outils d’analyse. Tous ceux qui assument des responsabilités dans une entreprise doivent comprendre les opportunités qu’offrent l’Internet des objets et les mutations profondes qu’il entraîne car cela touche tous les secteurs. »
Du côté des conférences
On attend des personnes aussi différentes que le Secrétaire Général adjoint des Nations Unies, le Dr Jamie Shea, ou la légende du rock, Peter Maffay.
Mais plus classiquement, on verra le PDG d’Infosys Vishal Sikka, le président de Huawei ( division Enterprise) Lida Yan, le co-fondateur du fabricant chinois de portables Xiaomi, Lei Jun, et enfin Jack Ma le patron d’Alibaba. Lei Jun, le fondateur de « Better Place », Shai Agassi, Le directeur des solutions de media center de Samsung pour le monde, Won Pyo Hong. Du côté français, on attend le patron de Dassault Bernard Chalès et le responsable d’AirBnB pour l’Europe, Olivier Grémillon, le co-fondateur de TransferWise, Taavet Hinrikus et le journaliste Glenn Greeenwald connu pour ses révélations sur la NSA ont annoncé leur présence.
La sécurité avant tout pour la d!conomy
Tout comme pour les CeBIT Global Conférences, le thème de la sécurité jouera un rôle important dans les halls du salon. Dans le hall 6, il sera question d’applications de sécurité numériques capables d’aider à atténuer les dommages causés dans le monde entier par les cyber-attaques et qui se chiffrent en milliards. Mikko Hypponen, le responsable de la recherche de F-Secure fera une intervention tout comme Natalya Kaspersky, l’ex épouse d’Eugene Kaspersky qui présentera les travaux d’infowatch group, une firme russe qui traque et étudie les pirates dans le monde entier.
Du coté des voitures électriques pilotées de manière électronique, outre Ford, VW, BMC, Daimler Benz, on retrouvera Tesla, le pionnier californien qui exposera pour la première fois dans le volet « IT enables » situé dans le hall 12.