John Chen, le nouveau PDG de BlackBerry était présent à Barcelone pour montrer sa stratégie de reprise. Le canadien est-il vraiment sorti du noir ?
» Si toutes les actions que nous avons entreprises réussissent, nous reviendrons à équilibre dès cet exercice fiscal. Nous retrouverons des bénéfices dans la prochaine année financière. Je suis convaincu que nous y arriverons« , proclamait John Chen, ( photo) venu à Barcelone pour marquer la présence du constructeur canadien face aux centaines d’opérateurs venus faire leur marché. 
Après l’argent de Fairfax, le coup de main de Foxconn
Une des évolutions récentes après la prise en main par le fond d’investissement Fairfax été la signature d’un partenariat signé en décembre dernier avec le fabricant et assembleur Taiwanais, le géant Foxconn qui, entre autres, fabrique l’essentiel des IPhone d’Apple. L’asiatique aidera BlackBerry à créer de nouveaux appareils. Le premier smartphone issu de cet accord sera surnommé Jakarta et sera lancé en avril. Doté d’un écran tactile de 5 pouces et du système BlackBerry 10.2.1, mais avec une extension apte à faire tourner les application Android, il est un coup d’oxygène pour le catalogue applicatif. Ce mobile 3G appelé le Z3 visera l’Indonésie où la bonne réputation du canadien est exceptionnelle puis tout le sud-est asiatique. Une version internationale 4G devrait suivre. Cette nouvelle approche ressemble à celle de Nokia qui a elle aussi choisi de se relancer avec des modèles d’entrée de gamme (sous Android!) pour l’Asie. Pour lutter en occident et en Afrique face aux chinois, mieux vaudrait, selon les analystes, tenter de conquérir l’Asie avec des marges réduites, les grands volumes permettant de réduire les couts d’exploitation pour les autres modèles.
Autre mobile, plus classique, le Q20 qui ne sortira pas avant juin. 
Parmi les raisons qui ont fait remonter d’un point l’action durant le MWC2014, l’une tient au fait que Ford Motors Co. va bientôt laisser tomber Microsoft comme constructeur de son système d’information et de divertissement en voiture, optant plutôt pour une technologie conçue par QNX, la filiale de BlackBerry (Ford et QNX ont toutefois refusé de confirmer ces nouvelles diffusées par un site canadien). Lundi également, BlackBerry a annoncé qu’il rendrait son logiciel de messagerie BBM disponible sur les plateformes Windows Phone et Nokia.
Pas jaloux des 16 milliards de What’s app
A l’occasion du MWC, l’agence Bloomberg a justement interrogé John Chen sur le rachat par Facebook et la valeur réelle de la messagerie What‘s app face à celle de BlackBerry, le fameux BBM : « Bien sur, ils avaient 450 millions d’utilisateurs mais personne ne sait s’ils sont réellement actifs. On n’est pas jaloux. Chez nous, les utilisateurs plus professionnels sont très actifs. » Il ne manquait pas de préciser que, « bien sûr » , à partir d’un certain tarif, il pourrait être intéressé.
Sur le site Crackberry, le site des afficionados du BlackBerry, des utilisateurs expliquaient sur What’s app :« qu‘il était facile d’échanger des images et vidéo au sein d’un petit groupe de tchateurs » , une opération réalisable mais compliquée sur la BBM car elle nécessite de sortir de la messagerie.
Une nouvelle génération d’application professionnelle.
La firme a profité du MWC pour renforcer son partenariat avec SAP et présentait une tarification simplifiée. Une réponse attendue par tous les anciens clients qui se plaignaient du nombre élevé d’options. La nouvelle version 12 de son serveur BES était aussi présentée : une vraie solution de MDM apte à administrer non seulement les portables Apple et Android mais aussi les nouveaux Windows Phone 8. Autre évolution de la suite eBBM : une nouvelle famille de produits et services , propre à fournir une « messagerie mobile de classe entreprise », un bon moyen de monétiser son service de messagerie devenu grâce à What’s app un argument de vente convaincant. A 5,4 milliards de dollars de valorisation boursière, elle qui valait ses 80 milliards en 2008, BlackBerry pourrait être une très bonne affaire pour un fabricant de mobiles en quête de parts de marché. Microsoft , le fossoyeur de Nokia pour 5,8 milliards, pourrait aussi gagner quelques points sur le marché des mobiles « pro», mais la complexité d’une intégration des messageries BES aux différentes plateformes hétérogènes déjà acquises (Skype, Yammer, Outlook), toujours en cours de développements concurrentiels, avait du faire réfléchir les « spin doctor » de Steve Ballmer, désormais à la retraite. L’intégration d’un BlackBerry à Microsoft tiendrait d’un énième bricolage à la Gaston Lagaffe dont Google souhaite l’anniversaire aujourd’hui.





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